jeudi 3 décembre 2009

Epistémologie de l’Information de la Communication - Bertini by Ti et Amélie

Mémoire : obligation de totale création.
Master 2 : sélection draconienne.
Citations.

Recherches :
Communication
Communications (socio et anthropo)
MEI (media et information)
Réseaux (technique et numérique)
Communication et langage, CELSA.
Sociétés
Hermes
Langage et société
Cahier de médiologie
Medium
Journal of communication.

Nous pouvons transformer quasiment tout ce que nous voulons en sujet de recherche

Socle conceptuel et théorique : épistémologie.

Comment aborder son sujet du pt de vue des SIC.

Définition du champ des SIC : tous les systèmes de communication.
Etudes des systèmes documentaires, media, usages et processus d’info-com. Structure juridique des systèmes d’info-com.
Médiatisation des politiques (processus de com qui sont mis en œuvre par les acteurs politiques). Mode de com des relations internationales.
Science éco et gestion.
Art, litté, ciné comme systèmes de com.
Histoire, géo, socio, ethno, anthropo et psycho.
Tous les sujets de recherche ds lequel l’info-com est satellite.

Règle d’or : travailler à la croisée de plusieurs disciplines. Il faut que le problème relève de l’info com. Est-ce que le paradigme d’info com est central ou est-il périphérique ?

Origine étymologique grecque : epystémé (dimension du savoir) et logos (discours, savoir).
La science de la connaissance. Connaissance de la connaissance.

Manière dont un savoir se pense, se réfléchit.
Comprendre à quelles conditions un savoir est-il possible.
Il existe une épistémologie de tous les domaines de savoir.

L’épistémologie n’a rien à voir avec la méthodologie, elle pense les méthodes et meurs impacts.
Niveau meta.
L’épistémologie donne lieu à peu de recherches.
Interrogation a la source de la discipline même.

Les SIC nous obligent à maitriser plusieurs champs car pluridisciplinaires.
Faire de l’épistémologie de l’info-com consiste à établir la légitimité de la discipline. C’est la dernière arrivée depuis 1975.
Légitimité contestée par les autres disciplines (d’où venez-vous ? A quoi servez-vous ?)
La légitimité se fonde sur la conscience de sa propre valeur.
Qd on interroge la valeur des SIC : capacité à revendiquer ses savoirs de haut niveau (théories, concepts, méthodes).
Problème d’ancienneté.

Pour savoir se constituer en science il faut devenir une discipline.

Discipline : espace, territoire aménagé avec une identité. Segmenter le sens des manières à ce que ce segment de sens fasse système.
La discipline vise à la fermeture sur elle-même.
Concept, théories, méthodes qui lui sont propres.
Toute discipline n’existe qu’en tant qu’elle est clause sur elle-même.
A la fois refermée et en même tps elle communique avec les autres disciplines (cf métaphore de la cellule, avec sa membrane poreuse).

La SIC n’est pas seulement une discipline mais une pluridiscipline et donc par voie de conséquence une interdisciplinaire.
Le propre de l’interdisciplinaire : abattre les frontières, croiser, migrer, métisser.

Paradoxe qui nous amène à dire que notre problème est aussi notre solution.
Les épistémologues ont montré que les grandes découvertes sont à la croisée des chemins. Exemple : Pasteur : mélange chimie, biologie etc.

Oui nous bricolons. Mais ce bricolage a une dimension anthropo et psycho majeure. Le bricolage qu’on nous reproche, devient un outil épistémologie fondamental ; on récupère les éléments méprisés par d’autres.
Qd on est à la croisée des chemins nous montrons qu’on peut être à la fois une discipline et être à la frontière poreuse avec les autres disciplines.

Quels dangers combat l’interdisciplinarité ?
Le vrai danger : s’isoler dans une bulle de savoir même où notre discipline s’élabore sur la nécessité de faire communiquer les espaces fermés entre eux.
Assèchement, crispation et arrogance.
Le danger qui nous guette c’est notre arrogance placée à un autre endroit.
Le meta disciplinaire nous guette : discipline qui à la prétention d’être le lieu de croisement de toutes les autres. Les SIC sont au carrefour des sciences dures et des sciences humaines.
Paradigme communicationnel : tout est repensé par l’info-com. En ce sens là nous sommes dans une position limite. On agit en causalité circulaire. Position meta, c’est à dire que nous considérons qu’aucune autre discipline ne peut faire l’impasse sur nous.
Notre interdisciplinarité est une façon d’interpeller les autres disciplines.

Avant, c’était la philosophie la meta discipline.

Ce qui entache notre légitimé scientifique : proximité que nous avons avec la vie quotidienne.
Comment avoir le recul nécessaire pour produire des processus scientifiques sur ce qui est en train de se passer.

Comment fabriquer du savoir, mettre à distance nos objets de recherches alors que nous étudions des processus à un moment où ils ont lieu, isolement difficile, car toujours en lien avec autre choses qui les englobent, mis en œuvre en même tps que nous les analysons.

Comment travailler sur la com alors même que ce travail est une communication ?
Tous les phénomènes que nous observons, nous les analysons, les incarnons en même tps que nous les pensons.
L’épistémologie de l’info-com est-il possible ?
Est-ce que les SIC sont une posture qui tient la route ?

Difficulté de penser des phénomènes de SIC alors même que ces analyses sont des faits de communication.
Notre obligation est aussi de penser une critique des faits sociaux, qui est elle-même un fait social.
« Tout discours est une théorie articulée sur une pratique », Foucault.

Interdisciplinarité des SIC qui doit s’appuyer sur la « théorie de la complexité », à l’encontre de la méthode cartésienne (du complexe au simple, découper le problème pour avoir un sujet de recherche).

Théorie de la complexité :
Quelque soit les faits ils sont trop simples, il faut les remettre dans leur contexte complet.
Aller chercher les tenants et les aboutissants variés et diversifiés.
Intelligibles.
Première complexification : contextualisation, l’ensemble des facteurs doit être analysés, multifactorialité.
Le plus d’interaction possible entre les facteurs qu’il me faut analyser.
Multi-interaction factorielle.
L’obligation de complexification est aussi un devoir d’érudition, liberté d’ouverture.

La SIC s’est constituée sur e que les autres disciplines méprisaient.
Base de notre épistémologie :
- Vulgarité, du latin « partagé par tous », « commun »
- Bâtardise, meltin pot
- Trivialité, ce qui infériorise la personne qui en fait preuve, ensemble des comportements des phénomènes humains, quotidien.
« Ne pas tenir pour évident ce dont je n’ai pas moi même fait la preuve », Descartes.

Rien ne va de soi, tout est encadré par des normes.
Il n’y a aucun objet qui soit méprisable pour la recherche.
Pour nous tout est recyclable.

Trivium, latin, 3 voies. Trivialité des chemins possibles.
Avec la trivialité notion de carrefour, d’échangeur.
Centre d’études des activités quotidiennes : les phénomènes à étudier pour les SIC sont ceux qui sont entrain d’émerger. Nous travaillons sur des précipités chimiques qui sont en train de se faire. Ils sont tous hautement instables.

Théorie de l’effervescence :
Nous travaillons sur des phénomènes rapides, complexes et volatiles.
Phénomène des concerts live.
Ca amène au moins deux types de théoriciens : Max Weber et Alfred Schultz.
Weber a théorisé la notion de communauté. « Gemeinde » en allemand. Communauté d’émotion.

Les SIC prennent la suite de manière plus triviale.

Il se trouve que les rituels religieux, politiques, ont disparu, et l’être humain a besoin de donner du sens et donner un sens commun. Lorsqu’ils disparaissent il y a un manque.
Je postule que le concert live est une grande rémanence des anciens rituels. Création de communauté d’émotion.
A la théorie de Weber nous allons ajouter les travaux se Schultz qui disent qu’on ne comprend rien à une si on ne comprend pas qu’elle est avant tout une forme de l’être ensemble.
Elle évolue dans le temps. Une forme d’être ensemble qui n’évolue pas c’est un rituel.
Aujourd’hui on va vers des formes d’être ensembles provisoires précaires, volatiles. Mais pas moins de poids que les formes anciennes très formatées. Moment de partage de sens qui correspond à une pratique sociale et la forme de communauté émotionnelle qui se forme autour.

Travail du chercheur : montrer que ce qui est précaire et volatile est aussi important que ce qui est figé.
Donc concert live aussi important qu’un baptême.

Barthes « Leçon ».

La langue est fasciste car elle nous oblige à taire.
« Le neutre » : implication de la notion du neutre, qui ds notre langue est raisons pour lesquelles il est nié.

« Le vivre ensemble » : réfléchit sur une question, des sociétés humaines. Exemple des bancs de poisson et nuages d’oiseaux. A quel moment ils ressemblent à un public debout dans un concert live.
Appartenir à un même corps. Mettre toutes nos émotions. Comme si un seul cerveau agissait pour l’ensemble des cerveaux.

Meta niveau que constitue l’être ensemble.
Créer quelque chose qui nous dépasse.
Comment l’info circule dans u banc de poissons ou u nuage d’oiseaux ? Ils se retournent tous au même moment, dans la même direction.

Nouvelle grille de lecture pour les concerts.

A chaque fois il se crée un supra-organisme qui dans le temps où il dure, va assurer une fonction bien particulière.

« SIC, travaille d’archéologue du temps présent ».
Notion d’archéologie de Foucault : discipline archéologique consiste à trouver les fondements, les sous bassement, d’une culture.
Or les sociétés sont l’ensemble des faits sociaux qui s’y produisent.

Marcel Mauss : « le fait technique total ».
Théorie dans laquelle l’anthropologue dit que : tout ce que nous, être humains, repérons de la réalité est du social. Tout fait social est en même temps un fait technique.
La société c’est de la technique en acte, et la technique c’est de la société en acte.
Donc l’archéologie me sert à comprendre que sous les apparences il y a la multiplicité des facteurs qui les ont créés. Tout phénomène est complexe car ils e déroule ds le tps et même s’il vient d’apparaître il a une histoire.
Archéologie car je vais aux fondements.
Archéologie du tps présent car je suis obligé de comprendre très vite des phénomènes dont nous n’avons pas le recul dans le temps.
Nous avons l’obligation de penser des choses qui sont en train se jouer.
Méthode : comment délimiter les frontières de ce phénomène ?
2 clés différentes :
- ne pas confondre épistémologie et méthodo (science de la méthode)
- la méthodologie n’est pas la méthode.
L’épistémologie réfléchit sur la méthode.

Quelles méthodes vais-je pouvoir utiliser ?
Il va falloir les mélanger entre elles pour y arriver.

- Problème du choix de la méthodologie.
- Question du signifiant et du insignifiant

Puisque tout ce qui est humain est social, qu’est ce qu’une société ? Ce sont des communautés de sens. Tout phénomène antisocial est pensé d’un point de vue social et a du sens.
En ce sens là, la question du signifiant et de l’insignifiant ne se pose pas. Il faut juste savoir si nous avons les outils pour analyser cela.

Question de la technique : ensemble de tous les dispositifs possible. Un dispositif technique est toujours en même tps un dispositif social et culturel c’est à dire un DISTIC (dispositif socio technique d’info-com). Quelque soit le phénomène technique il n’a de sens que rapporté à la société qui le fait vivre. Toute technique exprime un fait social d’où l’idée du Fait Technique social de Mauss.

Deuxième approche :
Niveau meta technique.
La société est un sous ensemble de la technique.
De ce point de vue là on va analyser les différents modes de sociabilité comme des technologies.
A ce moment là je vais regarder des formes sociales comme des dispositifs techniques.

Aucun de domaine de recherche ne nous est interdit, à condition de le récupérer et d’apprendre à l’exprimer en terme de SIC. Les SIC sont belles et bien une méta-discipline.
A la fois point de passage de toutes les autres disciplines. Nous n’avons pas de plus de droits mais plus de devoir.

Framework : cadres d’analyses.

Nouveaux ordres d’analyse pour des phénomènes anciens (identité, famille, genre…)
En même tps on peut dire que les SIC sont aussi des Framework pour de nouveaux phénomènes.
Discipline :
- Objets
- Concepts
- Théories
- Méthodes

4 grands courants de recherche dans les SIC :
- Dimension technique et technologique. Il comporte l’analyse de tous les dispositifs (ex : livres, media, talk show…) et usage d’un medium.
- Dimension symbolique : c’est à dire analyse de toutes les représentations sociales et culturelles que nous avons des phénomènes quelconque (ex : représentations de la danse, de la santé mentale…).
- Courant sociopolitique, tout ce qui relève des signes du pouvoir (utilisation politique du story telling).
- Courant socio-économique : poids économiques des media d’info-com, l’industrie culturelle. Ici, la dimension critique est intéressante. Ex : comment la pub a changé la TV.

Le déficit de la recherche française en SIC par rapport aux Anglo-Saxons est considérable : 70% contre 30%.
Une des rasions du déficit français est du à notre ambition de vouloir marier l’info et la communication.
Pour les Anglo-Saxons c’est inconcevable. Les 2 sont détachés.

Réflexion : l’épistémologie a pr but de s’interroger sur la méthode. Laquelle ? Pourquoi ? Et quelles conséquences sur les phénomènes ?
Or, les SIC n’ont pas de méthode propre, pas de méthode communicationnelle. Nous empruntons des méthodes à d’autres disciplines.
« SIC : auberge espagnole ». On y mange ce qu’on y apporte.
Lieu où l’on apporte ce qui va nous permettre de subsister. Nous sommes obligés de pratiquer quelque chose d’heuristique. Bricolage d’une chose importante pr nous.

Notion de bricolage : Lévi-Strauss.
« Le bricolage est une preuve de l’intelligence de l’esprit humain. Cela consiste à trouver une solution à un problème alors qu’on n’a pas les matériaux » (association de matériaux disparates).
Prendre des éléments de bric et de broc, c’est à dire d’autres disciplines. Plus nous combinons de nouveaux éléments plus nous affirmons nos capacités.

En plus des méthodes, nous avons définis des approches.
Approches : ce sont les ensembles de méthodes que nous allons mobiliser pour nos recherches et tte méthode se divise en sous méthodes différentes, qui constituent des approches c’est à dire des perspectives théoriques particulières (elles font référence à des auteurs et leurs grilles de lecture).
Exemple : sociologie
Macrosociologique, microsociologique, ethnosociologique, interactionniste (fait référence aux travaux de Goffman), sociologie compréhensive.

Ces approches méthodologiques sont des biais, c’est à dire qu’elles orientent le résultat de mes recherches.
La méthode n’est pas neutre c’est une façon d’orienter les résultats. Nous devons prendre conscience que, dans sa démarche scientifique même, la recherche n’est jamais neutre.
Tendre le plus possible à l’objectivité même si je sais que je ne le serais jamais totalement.

Nos méthodes sont très nombreuses :

- Approche sociologique
- Approche Constructiviste
- Approche Culturaliste
- Approche Structuraliste
- Approche Fonctionnelle
- Approche Systémique
- Approche Sociocognitive
- Approche Comparative
- Approche Historique
- Approche Statistique
- Approche Phénoménologique
- Analyse de contenu
- Analyse Sémiologique
- Analyse de discours
- Etude quantitative et qualitative.

Approche culturaliste :
Les cultural studies constituent un champ de recherche révolutionnaire dans les 50’s en Grande Bretagne, 60-70’s aux USA, et depuis une dizaine d’année en France. Elles vont essayer d’analyser ce qui avait été jugé trivial par d’autres disciplines.
Ex : en histoire on se focalise sur les grands noms (Vercingétorix, César…) et on délaisse les anonymes qui ont fait l’histoire.
Rapports de domination qui font qu’un petit nombre de personne exerce leur emprise sur un grand nombre.
Les dominées inventent des formes de résistance qui leur sont propres.
Micro résistances c’est ce que Georges Perec a appelé « l’infra-ordinaire ».

Les cultures studies se proposent d’étudier ces formes dominant/dominé.

Certaines choses paraissent plus raisonnables que d’autres car elles sont imposées par des dominants ; science studies.
- Colonial studies
- Gender studies
- Ethnic studies
- Queer studies
But : aider à la prise de conscience. Renverser le pouvoir, les rapports de force.

Le modèle républicain qui érige le modèle de l’universalité fait que la France est réfractaire au cultural studies.
On peut comprendre pourquoi une culture freine, pourquoi elle a peur d’une approche basée sur le relativisme culturel.
Tout ce que nous connaissons peut être inversé. Tout est culturel.
Il n’y a rien de naturel dans l’être humain.
Tout est culture : relativisme culturel puisque l’hégémonie culturelle ne manque pas ; une suprématie quelle qu’elle soit mais une capacité à imposer sa vision du monde.

Notre société est tout sauf égalitaire

Howard Zinn : livre sur l’histoire des vaincus.

Groupes dominés ne lisent pas la grande littérature. Dans une approche cultural studies, je vais aller au plus prés de cette littérature populaire pour voir ce qu’il s’y passe.

Cette approche s’oppose totalement à l’approche structuraliste.

On utilise cette dernière si l’on cherche les éléments invariants au travers de chaque culture.
Ex : Lévi-Strauss et son étude des mythes pour parler d’invariants. L’humanisme de Lévi-Strauss est un faux humanisme. C’est en allant du coté variant, de la relativité d’une culture que l’on crée un vrai humanisme.

Approche culturaliste et structuraliste sont opposées.
Il faut que j’adhère à l’une ou l’autre de ces théories pour mes recherches.
Nos préférences sont issues de notre histoire, il n’y a pas un chercheur qui soit décontextualisé (il n’existe pas un chercheur asexué, sans couleur, sans religion).

(cours de Mathieu)

Les cultural studies constituent un champ de recherche révolutionnaire à partir des 80’s.
Elles vont essayer d’analyser ce qui jusqu’alors avait été négligé ; elles montrent que les sociétés fonctionnent sur le mode dominants-dominés. Ces derniers inventent des formes de résistance que les cultural studies ont repéré.

Tout être humain est le produit de la culture, cela ne tient pas du naturel.
L’hégémonie d’une culture sur un autre ne marque pas une suprématie mais une capacité à montrer sa vision du monde.
L’information est un pouvoir.

L’approche fonctionnaliste de Malinowski et Radcliffe Brown :

Malinowski er Radcliffe-Brown ramènent la culture humaine à une non-spécificité.

Elle affirme que l’explication des sociétés repose sur la notion de besoin. Elle définit le besoin comme ce qui explique le développement des cultures.

Toute culture peut être considérée comme une réponse à ses besoins fondamentaux. Vision utilitariste qui ne serait qu’une forme d’adaptation de l’être humain à son milieu. L’approche est contestable : nous adaptons le milieu à nos besoins contrairement aux animaux, l’approche ramène donc l’Homme aux autres espèces vivantes. C’est à partir de cette approche qu’est née l’observation participante : il y a une méthode heuristique qui essaye de connaître les milieux et acteurs. Emerger dans ce milieu pour l’observer tout en y participant.
Je suis dedans tout en ayant assez de recul. Regarder et participer.
Ici, on s’immerge dans le milieu que l’on observe pour mieux l’analyser. Le chercheur fait partie du système, il voit son objet de prés mais doit garder une certaine mise à distance.
Approche ethnométhodologique : développée par Garfinkel.
C’est une méthode qui a bcp servi en éthno et en anthropo.

La société peut être physique ou numérique (forum) : on passe par une étape d’auto-analyse ; il faut mettre en place un processus où on se débarrasse de nos représentations et de nos préjugés, on doit fabriquer les conditions amenant à la neutralité, à l’objectivité, étape du formatage.

Une autre étape : s’intégrer au mieux à cette structure en partageant la vie de cette communauté (réunions, séances de travail, communication informelle etc).
Pour être intégré il faut parler leur langue :
• Français etc,
• Jargons (technique, de la culture d’entreprise…)
• La langue des sous-entendus : connivence, qui atteste d’une expérience commune entre les individus observés, c’est la langue de la résistance au pouvoir. L’incompétence observée chez les autres est un moyen de se valoriser. Passé commun, c’est la langue de la résistance au pouvoir. Cette langue passe par l’humour, et la critique.
• Les langues affinitaires : parler avec les gens que l’on reconnait de sa caste (ethnie, orientation sexuelle…).
• La langue de l’humour : elle est à la fois une manière stratégique de se positionner socialement mais est aussi un mode de défense et d’attaque. C’est un mode de communication à qui il faut donner toute son attention car les gens disent ce qu’ils veulent dire vraiment dans ces moments-là.
La blague est une arme, on ne la sort que lorsqu’on est en situation de force. L’humour est une manière perverse de s’associer à la dévalorisation, il s’effectue bcp dans les réunions, moyen de faire fermer des bouches à certains. Une blague n’est jamais anodine : elle a un effet d’adhésion. C’est l’arme managériale.
• L’insulte est une forme de com : découle d’une culture. On peut insulter en remettant en cause ses compétences, ses choix. L’insultologie : science des insultes. Forme de com à part entière : les insultes sont culturelles et dans chaque culture on a des structures communes. L’insulte est le dernier recours aux arguments.

Comment devenir invisible ? Il faut éviter d’être trop : trop beau, trop intelligent…il ne faut susciter aucune jalousie, ne pas se faire d’amis, les garder à distance.

Autre étape : On doit devenir le greffier de cette communauté : tout noter pour obtenir un matériau qui puisse donner du sens à la problématique.

Il faut établir une distinction entre 3 registres :
• Il faut chercher les principes directeurs du groupe,
• Les pratiques réelles du groupe (mesurer l’écart entre les principes et les pratiques),
• Interroger les gens sur l’interprétation qu’ils se font de ces modalités d’action (le groupe perçoit-il cet écart entre principes et pratiques).

L’approche systémique :
Elle fait référence aux travaux de l’école de Palo Alto : école qui part du principe que toute réalité constitue un système interdépendant et en interaction dynamique. Il faut regarder toute structure comme un système où il faut repérer les interactions.
Exemple : famille / système.
Toute réalité constitue un système composé d’éléments interdépendants en interactions dynamiques, modifiant l’état du système. Il faut repérer ces éléments et leurs effets.
Cette approche induit la notion de causalité circulaire : A agit sur B et en retour B agit sur A et le modifie.
Elle implique de mener une observation sur le non-verbal. 2niveaux de com dans le non-verbal : digitale (l’info) et analogique (manière de mettre l’info)
Causalité circulaire : rétroaction de l’effet sur la cause. La systémique élaborée, Shannon et Wever. Effet feedback : rétroaction de la causalité circulaire.

Grille de lecture systémique :
La notion de ponctuation de l’approche des faits.
Une logique de la communication Watzlawick.
Les personnes ont chacune ponctué, séquencé de manière différente cette situation de com ; ce séquençage est fait de manière culturelle (éducation, notre situation, sociale…).

Approche socio-cognitive :
Social Cognitive Theory de Bandura
Selon l’approche socio-cognitive tous les humains possèdent :
- La capacité de se représenter leur environnement par des dispositifs symbolisés, « imaginaire social ». l’un des premiers dispositifs est le langage.
- Tout le monde possède la capacité d’apprendre du passé. C’est à dire capitaliser les expériences et anticiper l’avenir.
- Tous les humains possèdent la capacité d’observer les autres êtres humains et en tirer des enseignements pour eux-mêmes. On apprend de toute situation : « Neurones-miroirs » qui existent même chez les grands primates. Si l’on regarde quelqu’un courir, la même zone de notre cerveau va s’activer. Plasticités cérébrale et neuronales exceptionnelles. Instabilité permanente. Il n’y a pas de passivité cérébrale. L’observation est déjà une action. Idée d’un cerveau en activité permanente.
- Dernière capacité : capacité de s’autocontrôler et donc par le moyen de causalité circulaire et des boucles de rétroactions, adaptation, autorégulation. Cela nous permet de parler de « neuro-marketing », de « neuro-pub ».

Cette dimension socio-cognitive permet de comprendre la motivation de l’individu.

Analyse sémiologique :
A utiliser lors de l’analyse d’images.
Apprendre à décomposer l’image : couleurs, mise en scène, équilibre entre les personnages, les plans…

Pour les corpus, essentiellement du texte, il y a deux méthodes indispensables :
- L’analyse de contenu : permet d’analyser de manière objective les éléments qui constituent le texte. Questions à poser : qui parle ? A qui s’adresse-t-on ? Comment (typologie des messages) ? Dans quel but l’émetteur parle-t-il (intention évidente de l’émetteur et les intentions cachées)? Quels sont les effets du message ?
Passage de l’analyse de contenu le plus
- L’analyse du discours : Dominique Maingueneau, Patrick Charaudeau. Elle consiste à connaître le contexte d’un texte. « Discours » n’est pas à prendre au sens oral. « Tout discours est une théorie articulée sur une pratique », Foucault. Toute théorie modifie son milieu et son environnement. Je ne peux pas opposer théorique et empirique. Nos pratiques sociales et culturelles sont avant tout des pratiques symboliques, des pratiques de mise en langue. Méthode qui m’oblige à me demander quel est le contexte d’énonciation et quels sont les différents outils utilisés par l’auteur pour arriver à ses fins. Quels sont les arguments ? La rhétorique (phrases choisies, mode verbaux).
Pour l’analyse du discours je traite tout ce qu’il y a autour de ce document.

Enquête quantitative : Sphynx
Analyse de contenu : Alceste.
Analyse de discours : Tropes (logiciel d’analyse sémantique).

Conséquences épistémologiques :
Le très grand nombre de ces méthodes et approches rend impossible la maitrise de chacune d’elle. Il faut donc en choisir une et se spécialiser, ou croiser deux ou trois approches.
Ces approches peuvent s’avérer contradictoires (ex : approche structuraliste/culturaliste).
Nous sommes la seule discipline à bénéficier d’autant de méthodes donc nous sommes obligés de constater la très grande richesse des SIC.
D’où une remise en question, nouvelle organisation des théories et concepts. Il faut comprendre cette richesse comme une source de remise en question permanente de la discipline, qui ressemble de moins en moins aux autres disciplines.

L’épistémologie des SIC nous montre que le bricolage et le braconnage sont essentiels.
L’épistémologie des SIC nous enseigne des choses qui sont utiles à notre discipline mais aussi à toute les autres disciplines. On nous montre que l’objectivité pure n’existe pas, le chercheur est toujours engagé dans une situation communicationnelle. Nos concepts, nos théories et nos méthodes se redéfinissent les uns les autres en permanence pour donner une discipline instable et qui doit le rester.
Nous sommes obligés de constater que nous n’avons jamais directement accès à de l’info ou à de la com.
Tout ce à quoi nous avons accès ce sont des dispositifs, c’est à dire des vecteurs qui matérialisent et symbolisent cette info-com.
Autrement dit, je ne connaitrai jamais une info-com chimiquement pure, ce que je connais ce sont des outils de médiation qui me permettent d’appréhender des objets que je définis comme communicationnel.
Une grande partie de nos objets sont à la fois sociologiques et techniques, et nous sommes probablement aujourd’hui la discipline la mieux équipée pour observer, pour étudier nos objets.

Marc Augé, Pour une anthropologie des mondes contemporains.
Cesser d’étudier le passé pour étudier les bouleversements du monde contemporain. Les SIC sont les mieux placés pr cela.
La notion d’effervescence est très utile ici pour nous aider à comprendre que nous pensons le moment présent.
Les SIC sont nécessaires car les disciplines anciennes ont échoué à penser le phénomène d’info-com (peu étudié ou peu pensé).
Ces disciplines classiques ont trop lgtps méprisé ces objets riches de sens qui sont en train de redéfinir notre société.
Au fond, qu’est ce que c’est que penser communicationnellement un phénomène ?
Qu’est ce que penser un phénomène communicationnel ?
Qu’est ce qu’on appelle la raison communicationnelle ?

Approche communicationnelle élargie :
Tout objet quel qu’il soit peut donner lieu à un traitement communicationnel.
Approche communicationnelle limitée :
Certains objets peuvent être analysés au moyen d’une analyse communicationnelle car ils impliquent un dispositif info-com.

D’un point de vue épistémologique cet élargissement abouti à une forme de dilution disciplinaire.
« C’est le point de vue qui crée l’objet », Saussure. C’est le mode de traitement d’un objet qui va le constituer en objet communicationnel.
Double paradigme info-com, issu des grandes théories de l’info-com qui nous ont permis de penser la totalité de la réalité phénoménale comme processus d’info-com.
Ce paradigme est en quelque sorte la feuille de route de notre discipline.

Dans son projet même, l’interdiscipline des SIC est tjrs en même temps une transdiscipline.

Nous devons lutter à la fois pr avoir des contenus propres, et toujours les laisser inachevés pour organiser notre instabilité disciplinaire. Instabilité due aux objets qui apparaissent et disparaissent très vite.
Comment penser des phénomènes effervescents ?

Nous n’avons jamais plus de temps que nous en avons pr appréhender ces phénomènes.
Soit on invente de nouveaux modes de pensées communicationnels.

On peu définir les SIC comme une tentative de l’esprit à mettre de l’ordre ds les phénomènes et en même tps à nous aider à comprendre que la crise, le désordre, le chaos sont des caractéristiques importantes de tout phénomène info-com.
C’est ici que les SIC ont un rôle à jouer.
La mission des SIC se définit à de l’ensemble de ces phénomènes complexes et aléatoires.

dimanche 29 novembre 2009

Moins - L'entretien d'évaluation by Ti

Partiel :
Faire sommaire :
Généralités /1
Secteur 3 catégories /5
Outil d’évaluation /15

GENERALITES
L’entretien d’évaluation annuelle
Tjrs à la même période de l’année.
Faire le point sur l’année de travail.
Toujours par deux : évaluateur et évalué.
Outil de communication entre une ou plusieurs hiérarchie(s) et le salarié.

On y traite de ces sujets : Rythme, horaires, besoin en formation, production, dysfonctionnement.
C’est une discussion. On n’impose pas et ce n’est pas un règlement de compte... C’est de la communication.
On parle du temps de travail.
On peut demander des formations par exemple lors d’un changement de poste ; on ne peut demander que des formations courtes et non les formations CIF (« contrat individuel de formation »), longue et qualifiée, on est plus dans l’entreprise pendant 1an, et on touche 90% du salaire.
C’est aussi le moment de faire le point sur ses progrès.

Fiche de poste : il y figure toutes les taches qu’on doit faire. L’évaluateur en a besoin, premier outil sur lequel on repose pour faire son évaluation. Si on doit augmenter votre travail il faut votre accord et le rajouter sur la fiche de poste (bien détailler les missions supplémentaires).
L’évaluation peut aussi porter sur la GPEC, mise en standby en ce moment.

On évalue les compétences :
Tout ce que la fiche demande de faire. Respect de la règle 80-20 (on estime qu’à 80% on accomplit toutes ses taches mais qu’on pourrait en faire 20% supplémentaire).
L’intégration dans l’entreprise (à 80% on s’intègre et il y a 20% de petits conflits.)
Le temps mit pour faire les choses et voir comment on pourrait en gagner.

L’entretien c’est 50-50 de tps de parole.
L’évaluation d’un cadre sera bcp plus pointue (car évalué par rapport à lui mais aussi par rapport à son équipe).

L’évaluateur a une mission d’accueillir l’évalué, de mise en confiance. Espace accueillant. Souvent cote à cote. On a besoin d’assurance. Dimension d’aider l’autre.
30-40 minutes est le temps idéal. Savoir fixer son temps.

Amélioration des conditions de travail.
Changer les horaires.
La question des astreintes.
Ce que notre hiérarchie pense de notre travail.
L’évalué doit connaître l’évaluation finale, que ce soit celle du DRH ou du chef de service.

Objectifs N+1.
Signatures des deux.
Boite à idées dans certaines entreprises.

Se préparer à l’évaluation
Constructif, précieux, pas de règlement de compte, c’est une construction réciproque. Objectif de progrès, communication transparente, critiques constructives. Toujours individuel.
Le deux doivent se préparer. L’évaluateur a des outils à sa disposition.

L’évaluateur :
Evalue des faits, des compétences.
Réaliser ses taches le mieux et avec le plus de rentabilité possible.
Rechercher les écarts entre ce qui était prévu et ce qui a été réalisé.
Rechercher les agressions.
Rechercher les besoins en formations.
Optimiser l’adéquation emploi/expérience.
Fiche de poste indispensable, car l’évaluateur ne connaît pas forcément les employés de l’entreprise.
Obligation des visites médicales en période d’essai. Va être le seul à pouvoir lire la fiche d’aptitude délivrée par la médecine du travail.
Verra les absentéismes, maladies, retards…
Peut avoir un paperboard.
Il consacre sont tps à l’évalué (pas de téléphone etc), pas de dérangement.
L’évaluateur ne doit pas dire que des choses négatives.

L’évalué :
Doit se préparer aussi. Est obligatoirement prévenu avant, au moins une semaine.
Reprendre sa fiche de poste, noter les taches.
Dire ce qu’on pense de son travail, si on pense pouvoir évoluer, si on veut changer de poste etc. Dire si on pense faire d’avantage.
Dire ses difficultés.
Rester diplomate, pas de règlement de compte.
Se préparer est bien perçu, on a fait son propre bilan.
Exprimer son ressenti, discussion constructive.
Parler des formations qu’on a eues : durée suffisante ? Bonne qualité ? Notre ressentit.
Se préparer à argumenter, par exemple si on n’a pas atteint nos objectifs.

Première page :
Année, date de l’entretien
Nom de l’évalué, coordonnées, date de naissance, poste
Nom de l’évaluateur
Outils d’évaluation

Savoir-être/Comportement
Présentation
Façon de parler (facilité à communiquer)
Ponctualité
Relationnel : envers la hiérarchie et envers le client
Esprit d’équipe (points de vue différent si c’est un cadre)
Dynamisme
Autonomie
Prise d’initiative
Respect des règles de l’hygiène et de sécurité (peut aussi aller dans savoir-faire)
Bonne humeur
Disponibilité
Esprit de curiosité (développement personnel, normal chez les cadres, possibilité d’évolution chez les autres)
Adaptabilité
Rapports à la hiérarchie (pour les trois)
Créativité
Motivation
(Sentiment d’appartenance)
Acceptation des ordres
(Capacité à gérer son stress)

++ Cadres
Personnalité
Capacité à gérer une équipe
Capacité à donner des ordres
Diplomatie
Capacité à prendre des responsabilités
Capacité à déléguer ses responsabilités
Rapports aux subordonnés
Capacité à rester professionnel
Capacité à accueillir/intégrer un nouvel employé
Capacité à motiver (leadership)
Autorité
Rapport avec l’environnement (familles... milieu hospitalier)

Savoir-faire/technicité
Employés et technicien : dépend du poste, du secteur
Ex : femme de ménage
Maitrise et respect des règles de sécurité/hygiène (connaissances des produits, des outils etc besoin de formation ?)
Discrétion/relationnel
Esprit d’initiative (signaler pbs)
Rapidité
Efficacité : finitions, être méthodique
Capacité à s’organiser

Technicien
Ex : caméraman
Relation aux autres
Maîtrise des outils : son, image, montage, polyvalence
Qualité d’expression (artistique mais aussi si passe devant la caméra...)
Disponibilité (obligation, alors que l’employé n’est pas obligé, plus sévère donc dans savoir-faire)
Déplacements
Organisation
Aptitude à contrôler

Cadre
Capacité à tenir et à atteindre les objectifs
Motiver une équipe
Déléguer ses responsabilités
Responsabiliser son équipe : la rendre autonome
Capacité à faire progresser son équipe
Capacité à adhérer à la démarche qualité
Connaissance des règles
Aptitude à promouvoir de nouveaux projets

Faire un graphique à partir du tableau, sans le remplir
Commentaires :
Faire une rubrique commentaires du salarié qu’on laisse vide

Faire une rubrique satisfaction du salarié quant à son poste, quant à l’équipe, par rapport aux conditions de travail: peu satisfait, satisfait, très satisfait, laisser place pour commentaires.

Commentaires de l’évaluateur : (pas obligé de le remplir)
Objectifs n+1: quels sont les nouveaux objectifs du salarié ? Changement de poste, de bureau, d’organisation ? Formation ? Objectifs chiffrés pour les cadres.
Demande de seconde évaluation (pour les cadres)
Fin :
Signature de l’évalué et signature de l’évaluateur et date, si demande de seconde évaluation signature de l’autre évaluateur (supérieur hiérarchique).

Parrini - by Ti et Amélie

La culture d’entreprise est arrivée dans les années 1980 chez les anglo-saxons qui privilégient la performance, le talent, l’ingéniosité.
Le succès d’une entreprise amène la question de la culture d’entreprise ; on constate qu’elle est fondamentale.

Le paternalisme, l’histoire, sont d’autres éléments allant de paire avec la culture d’entreprise.
Là où la France, les USA, l’Angleterre ont fait le pari d’injecter des fonds dans leurs armées, le Japon et l’Allemagne, privés de leurs armées après la guerre, ont mené une guerre économique. Ils sont les plus riches d’un point de vue éco en Asie et en Europe.

La culture d’entreprise est un instrument, elle a des caractéristiques que l’on peut faire varier.

Les com. interne et externe doivent suivre une logique, une cohérence.

L’identité d’entreprise passe également par des choix vestimentaires mais cela se différencie de la culture de métier (médecins etc).

Lévi-Strauss précisait qu’il n’y avait pas de culture dominante. En revanche on peut affirmer qu’il y a des cultures d’entreprise fortes, assurant la pérennité de l’entreprise, et d’autres faibles, la mettant en péril.

On a instrumentalisé la culture d’entreprise. On l’a segmentée pour mieux la comprendre et en faire quelque chose de concret. Elle appartient à une stratégie de l’organisation mais demeure une idéologie managériale, car elle tente de faire changer un savoir être comme elle changerait un savoir faire.

« Chaque entreprise se conduit comme un microcosme humain spécifique, elle constitue une société particulière avec sa structure et ses règles du jeu, ses normes et ses valeurs, ses idéaux et ses rêves, ses passions et ses luttes, mais aussi ses compétences et ses faiblesse propres. Elle est cela parce qu’elle est composée d’êtres humains et fabriquée par eux au cours d’une histoire marquée par des épisodes critiques : affrontements, projets, réalisations, crises, succession, fusion… » Raymond Reitter.

« Microcosme » : ensemble circulaire clos. Implique une définition de la culture d’entreprise cloturante. S’oppose à une définition de l’organisation comme un système ouvert tel que les systémiciens de l’école de Palo Alto définissent le système.

Pour comprendre la culture d’entreprise il faut chercher à savoir comment l’organisation se définie, et décider comment nous, chercheur ou intervenant, la définissons. C’est le point de vue épistémologique de l’organisation.

L’organisation est une réalité conceptualisée.

« Normes et valeurs » : l’organisation est un système normé. L’activité de l’orga consiste en l’élaboration d’activités mesurables et pouvant être soumises à l’évaluation. Ce sont les normes organisationnelles qui permettent à une entreprise d’attester de son existence.
Un écrit de communication (registre etc) n’existe pas sans normes. Personne ne peut déranger à une norme. Par exemple si j’écris juste sur une affiche « Toute personne étrangère au personnel ne peut entrer ici », je ne pourrais pas donner de sanction à une personne étrangère qui est entrée ; mais si je fais passer cet écrit dans le règlement, en norme, je le pourrai.

« Histoire marquée par des épisodes critiques » : cf les ethno méthodes : façon d’observer le terrain par un système de recueil de données qui tend à l’exhaustivité et qui concerne tout phénomène humain et son environnement. Catégorisation.

On peut constater que le caractère humain composant une entreprise impose, selon Reitter, une culture unique et spécifique.

« L’entreprise est un système sociale n plus d’un système économique et technique ; elle a ainsi toutes les caractéristiques d’une société humaine avec son histoire propre, ses valeurs centrés sur le travail, les relations interprofessionnelles et hiérarchiques, et son insertion dans une société globale elle-même porteuse de culture » dit Renaud Sainsaulieu dans
Sociologie de l’Entreprise Organisation Culture et Développement.
L’entreprise est un lieu de productions de valeurs collectives et de normes, de symboles et de codes, qui lui permette d’acquérir sa propre identité et de construire sa propre culture.
On peut même remarquer des micro-cultures dans un grand groupe par exemple :
Micro-culture dans l’entreprise de Paris, dans celle de New York etc.
Culture d’entreprise : « nous », esprit de groupe.

L’entreprise est productrice de système de représentations et de cultures. Elle n’est pas seulement un réceptacle de cultures sociétales, communautaires ou professionnelles (comme l’école, la famille, le quartier…). L’entreprise est source d’apprentissage culturel. Sainsaulieu met en relation culture d’entreprise et identité.

Gestion de RH :
- Ouverture d’une porte de réflexion sur les chiffres ; partie créative, partie de réflexion.
- L’individu dans la collectivité, « le groupe est plus que la somme des individus ». groupe qui a une identité propre.

Syndicat moyen de com° ascendante, porte une parole collective, la voix de l’individu n’intéresse pas la gouvernance. La gouvernance, choix politique d’une organisation.
Invasion de l’organisation ds la vie individuelle.
Une fois les traits de la culture d’entreprise identifiés, ils vont être perfectionnés pour être mieux identifiables.
Les anciens : institutionnalisation.

Knowledge management.
Faire un système au-delà des personnes qui le composent : cette somme correspondrait à la culture d’entreprise.
Transformer l’acteur professionnel en supporter.

Le fond de la culture d’entreprise « normalise » les relations.

La culture d’entreprise permet de mobiliser l’ensemble des salariés autour d’un objectif ou d’un projet d’entreprise qui résulte de la persévération de la culture et la défense de son système de valeurs collectives.

Les rapports humains sont régis par la hiérarchie, soit par les motivations ou les représentations que chacun se fait de cette entité qu’est l’entreprise.
L’entreprise produit des modèles culturels qui sont le fruit des représentations sociales de chacun de ses membres (idée de Sainsaulieu).
La culture apparaît comme « le réservoir intériorisé transmis et soigneusement élaboré par l’Histoire d’un ensemble de valeurs, de règles, et de représentations collectives qui fonctionnent au plus profond des rapports humains ».

La sociologie des entreprises. Bernoux
Un groupe, une entreprise, une organisation se constitue et ne peut pas fonctionner sans un lien libidinal incluant les concepts Freudien d’amour et de rejet, de narcissisme et d’identification.
Ce type d’approche répond à la question de la création de l’attachement, voir de la complicité, voir de l’affectif présent dans tte relation et qui permet à l’organisation de tenir et de durer.

La culture d’entreprise trouve sa source ds le « patrimoine des valeurs affirmées où latentes cultivé par l’entreprise, elle exprime la manière dont cette entreprise veut être perçue par ses principaux publics ». Nicole Hebret.

Culture corporate global est le résultat d’une expérience des modèles de savoir être et de savoir faire, des capacités à être d’avantage en prise directe avec les réalités sociales, économiques, et culturelles actuelles. Cette culture d’entrepris veut accroitre la cohésion sociale, le sentiment d’appartenance, la motivation.
Dans un but de rentabilité accrue par plus de productivité dans un contexte hors crise.
Amélie : On peut parler d’instrumentalisation de la culture si celle-ci…de créer une…artificielle injectée dans l’entreprise dans le but d’inculquer au salarié l’identité commune. Le premier moteur de la mise en action de la culture d’entreprise est la communication.

En résumé, la notion de culture d’entreprise est attachée à des concepts comme l’identité, la représentation, les rites et les rituels, les rumeurs. La culture d’entreprise s’associe à la corporate culture c’est à dire à l’image.
Elle peu s’auditer en fonction de la détermination de ses différents traits. Elle a à voir avec l’interculturel.

Liens institutionnalisés, le « je » devient « nous »

Théorie culturaliste (être) et théorie du manager (faire)

L’entreprise devient une part de nous-mêmes et on part avec. Lorsqu’il y a des turbulences on secoue le groupe et les individus.

« L’entreprise est dépendante du contexte »

Touche les liens groupaux et les liens individuels

La culture d’entreprise va générer une dépendance des individus. Identité.
Illusion groupale

Tout ce qui va faire du bien au groupe, à l’individu et va renforcer son lien à l’organisation.

Quelles relations entre communication managériale, institutionnelle et la culture d’entreprise ? Quels outils ? Quel type de communication ?
Communication engageante (Bernard), com persuasive.
Com interne.

La com est à la base de la culture d’entreprise. Les gestionnaires la travaillent mais sans les termes de gestionnaires (rentabilité etc)
Organisation : réelle, symbolique, culturelle, imaginaire

La culture d’entreprise est relative à une intention managériale.

Partiel
Article sur entreprise.
Les « éléments saillants » de la culture d’entreprise.
Analyse sémiologique si photo.
Quelle entreprise ? Thèmes abordés par le journaliste et le manager ?
Recherche de sens et recherche d’adéquations, de congruences.

Exemples : IKEA

Thème : inauguration d’un nouveau magasin, alcool dés le matin etc
Donc la culture d’entreprise est en appui sur la tradition, les coutumes suédoises. Et donc créativité.

Thème : tutoiement
Donc proximité et confiance

Penser la culture d’entreprise en termes de stratégie

Thevenet
Godelier

Une identité émerge sur un fond social
Idéologie du leader
Le fondateur est-il le manager ?

Pour cerner une culture d’entreprise, on recueil des données :
- L’origine de l’organisation
- Les empreintes
- L’histoire
- Réputation
- Le produit, la culture de produit : comment le fondateur est-il inséparable du produit, comment le produit le cache etc ? culture du nom.

Partiel : analyse du texte.
Quelle stratégie ? A justifier.



Catégories :
Fondateur
Histoire
Métiers
Valeurs
Signes et symboles

Sur quelle hypothèse, sur quel système, est fondée l’entreprise ?
Recherche des logiques.
Création d’un nouveau désir.

Fondation de l’entreprise : un moment donnée, temporel.

Choix et expérience du fondateur.

Le fondateur devient une figure emblématique. Nom puissant qui suscite des significations.

Contexte
Challenge initial
Principes fondateurs
Recherche de significations collectives :
En quoi a cru à l’époque le fondateur ? Ensuite, l’histoire a-t-elle modifié ce crédo (ex : FNAC : les fondateurs étaient communistes et voulaient la culture accessible pr tous aujourd’hui c’est plus tellement le cas) ?

Le groupe va s’approprier le crédo du fondateur.

Rappel : Nous avons le droit au cours pendant le partiel (article sur une entreprise et en dégager la culture d'entreprise.)

Anthropologie de la Communication - Rasse by Ti et Amélie

1. Définitions
L’anthropologie de la communication a été fortement développée par Winkin dans les années 80. Qu’apporte l’anthropologie à la communication ? L’anthropologie apporte un certain recul et concerne la convergence des peuples.

Il y a une école française. Mais toute la place est occupée par les écoles Nord Américaines (Goffman à Chicago, Bateson à Palo Alto, Watzlawick à Philadelphie…). Mead et Bateson ont fait bcp de terrain, sont allé à la rencontre des dernières tribus, approche interactionniste, interculturelle et individualiste.
Tous travaillent sur l’interrelation entre les gens, individualiste. La culture forme un environnement qui marque la personnalité des gens.
Margaret Mead : « double bind » (double contrainte), injonctions paradoxales amenant à la schizophrénie, question de l’incommunication.

Il existe une anthropologie de la communication française liée à quelques grands auteurs comme Braudel et Lévi-Strauss. Moins individualiste et plutôt une approche globale.
Comprendre l’histoire de l’humanité.

Lévi-Strauss défini 3 grands niveaux :

Ethnographie : au plus prés des habitants, étude des sociétés sur le terrain. Méthode : observation participante, empathie, entretien, description, imprégnation lente et continue, observation. Vivre au sein de la communauté, comprendre comment elle s’organise, quête, comprendre la vie sociale… « la taille de la société doit être suffisamment réduite pour que l’auteur (le chercheur) puisse rassembler la majeure partie de son information grâce à une expérience personnelle ».

Ethnologie : visée plus synthétique. Travail sur plusieurs communautés et donc on fait appel au panoptique des savoirs. Utilisation des travaux faits par d’autres, renoncer à produire soi-même toutes les données. Il y a 3 directions que l’on peu prendre : géographie (études des groupes voisins), historique (reconstituer le passé de la population), systématique (généraliser un phénomène, une catégorie isolée comme tel type de coutume, tel type de technique…)

Anthropologie culturelle : géopolitique, macro-économie ; Volonté de faire une histoire de l’humanité. L’anthropologie tend à une connaissance globale de l’homme, de l’ensemble du développement humain, valable pr toutes les sociétés. Comparatif et généralisation. Recherches d’invariants qui traversent les sociétés pour arriver à généraliser. Idée que si nous voulons prendre de la hauteur sur ce que nous sommes devenus, « il est nécessaire d’avoir des notions justes pour bien juger de notre état présent ». garder la trace des civilisations qui nous ont précédé. Retrouver la culture, qu’est ce qu’il y a d’universel. On s’intéresse à ce qui est trans-culturel. L’archéologie nous livre des enseignements sur la façon dont vivaient nos grands ancêtres mais ne nous dit rien de leur vie sociale. L’anthropologie cherche à donner du relief, à mettre en perspective et en discussion notre monde actuel écrasé par une pensée unique. Recherche des progrès presque « insensibles du commencement » (Rousseau cité par Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques)
Autre façon de travailler, l’expérimentation : reproduction d’un phénomène technique dans les conditions originales. Les anthropologues s’intéressent plus à la culture qu’à la technique.

2. Les sociétés primitives
Comment des sociétés primitives ont inventé la différence ?
La différence fait le besoin d’échanger (Braudel) ; ce qui a fait la dynamique de l’échange entre les populations est la diversité culturelle.
A partir de la sédentarisation de l’homme, une nouvelle dynamique se met en place. Jusque là, l’homme est chasseur cueilleur, le déplacement est la condition de sa survie et il n’a pas de provisions, pas d’accumulation.
Comment survit-on dans des situations si hostiles ?
Le groupe social permet la survie. Mais comment ce groupe est-il fondé ? Car finalement un homme jeune pourra s’en sortir seul, sans avoir besoin de s’encombrer d’enfants, de vieillards etc. On remarque deux grands invariants, deux faits de culture :

La division sexuelle des taches : elle fonde la famille. Complémentarité entre les sexes. Nécessité de vivre ensemble. Cette division est le « simple moyen d’instituer un état de dépendance réciproque entre les sexes ». Obligation de vivre ensemble. Les taches interdites changent selon les tribus (par exemple dans l’une les femmes vont travailler aux champs alors que dans une autre ce sera le travail des hommes). Exemple des Gayakis : les femmes portent les paniers et les hommes les arcs. Les femmes n’ont pas le droit de toucher aux arcs, et les hommes ne doivent pas s’occuper des paniers sinon le pané (malédiction) tombe sur eux. Porter et chasser sont deux choses indispensables.

La prohibition de l’inceste : fonde l’échange entre les clans. A partir du moment où le groupe s’interdit ses propres filles, le clan doit aller chercher les conjoints à l’extérieur et il y a échange. Il s’impose donc de nouer et d’entretenir de vastes réseaux d’alliance entre groupes sociaux.
Le « connubium » : capacité d'établir des liens de parenté à travers le mariage.

3. L’invention du terroir
Quand l’homme se sédentarise il peut accumuler mais il devient tributaire de l’espace qu’il habite. Il doit faire au mieux avec les caractéristiques du milieu, en extraire les moyens de son existence (se nourri, se vêtir, se défendre, se loger, accumuler des provisions…). Plus il s’adapte à son milieu, plus il se distingue.

Alpes du Sud : patrilinéaire rigide ; on vit 6mois dans la même pièce de la maison ; mode de vie différent ; on profite de l’alpage
Au bord de mer : économie du port, de la pêche. Le pêcheur est souvent plus pauvre que le commerçant.

Villages contraints à l’autarcie (jusqu’au 19é 90% des villages sont en autarcie).
Diversité des climats, isolement. Difficultés pour communiquer. Tout ceci entraine une grande diversité des cultures.
Une communauté est toujours fascinée par ce que les autres produisent. On va essayer d’échanger, de communiquer malgré les différences.

Approche structuraliste de Lévi-Strauss.

Anthropologie : histoire des sociétés humaines depuis nos ancêtres les plus éloignés.
La diversité des milieux imposait la diversité culturelle.

Plus une société veut vivre en autarcie moins elle y parvient et plus elle est fascinée par ce que les autres possèdent.
Qd on cherche à vivre de plus en plus en autarcie, on y parvient pas ; il y a toujours une fascination pr ce que l’autre produit, possède.

Sociétés préindustrielles : pauvreté des moyens de communication qui oblige les populations à vivre en autarcie.
Il y a une diversité des cultures enracinées dans le terroir.
Complémentarité = nécessité d’échanger.
Plus les cultures se distinguent plus elles ont besoin d’échanger.

Instauration des premiers réseaux de communication, élémentaires et limités par la pauvreté des moyens de transports.
Les gens de pouvoir, les militaires, les élites voyagent. 99% de la population ne voyage pas, prisonnière de son espace.

Société pré-industrielle / Première révolution des moyens de communication : le flottage sur fleuves puis sur la mer. La Méditerranée devient le centre du monde, un espace de communication. Les phéniciens sont les premiers à se lancer à sa quête. Les voyages permettent de s’inspirer des autres civilisations, des emprunts culturels et techniques se font entre les civilisations mais avec des moyens de communication sommaires et élitistes. La Méditerranée devient un espace dense de communication, un réseau militaire et administratif. Moyens de com sommaires, seules les élites ont une vision du monde. Les transports ne sont jamais faciles, ils épuisent les hommes et les ressources naturelles, sans compter les risques.

Société industrielle / Deuxième révolution : la machine à vapeur, le train, le steamer.
Cette révolution est une révélation et met fin aux terroirs. Spécialisation industrielle des régions. La culture est à l’articulation entre territoire et industrie.
Exemple : The Rocket construit par Stephenson en 1830 relie Liverpool à Manchester. Développement du chemin de fer.
Le train atteint les villages les plus isolés et les ouvre au monde. Le steamer réduit les distances. Pour la première fois on va pouvoir acheminer des denrées à un cout acceptable. Le train va permettre la rencontre du fer et du charbon : l’industrialisation. Le train révèle les terroirs. L’essor des moyens de transport permet le développement des industries. Le train dynamise les régions puis va finir par les ruiner.

Production de masse standardisée (avec le Fordisme).
Essor des industries culturelles et des mass media.

• Société post-industrielle / Troisième révolution des moyens de communication: l’instantanéité.
Fin du 20é la rencontre de l’informatique et la connectique permet de lier entre eux hommes et machines. Au plan anthropo, ce qui va être important c’est qu’elle se généralise. Centre de tri télégraphique et téléphonique.
Jusque là le coût des connections rendait la circulation de l’information exceptionnelle.
Les réseaux de com se développent à vitesse exponentielle.
Mondialisation de la compétition, dispersion, parcellisation, et délocalisation (globalisation des processus de standardisations industriels) de la production (explosion et atomisation de la diversité, des identités collectives et individuelles).
Accélération des processus de communication. Lévi-Strauss : la communication s’opère à au moins 3 niveaux :
- La communication des hommes : celui de la parenté, lent, au rythme des générations.
- La com des biens et services : celui de l’échange de biens et services, bcp plus rapide, au rythme des saisons (services) et des moyens de transports (biens).
- La com des messages : circulation des message + images + sons, instantanée, vitesse de la lumière.

Les cultures se fondent dans un cercle de plus en plus large jusqu’au cercle le plus large d’une culture mondiale, et dans le cas de la Méditerranée, de deux grandes cultures qui opposent le Nord et le Sud.

Dossier : 10-15pages, entre 3 et 5 personnes. Pour le 15 janvier.
Etudier les phénomènes de mutations sociales que produisent l’essor des nouvelles technologies et la mondialisation.

Le développement des cultures locales a commencé à disparaître avec le train.
Les cultures locales vont se fondre dans les cultures nationales.
Les nations vont se développer au 20éme siècle.

Les réseaux de com se développent à une vitesse exponentielle. La mondialisation de la compétition, dispersion, parcellisation et délocalisation.

Convergences et hégémonies des solutions techniques : cas de la machine à laver.
Chaque culture depuis la nuit des temps a crée des processus pour avoir du linge propre.
Au début, diversité des méthodes, puis la machine que nous avons aujourd’hui s’est imposée grâce à la mécanisation. Universalisation.

Chaque jour une langue populaire disparaît.
Disparition de la diversité.

Les produits de l’Amérique du sud ont sauvé l’Europe de la famine.

Chaque région produisait son propre formatage.
Maintenant convergence de gout.
Diversité source d’enrichissement ; il faut une société, une communauté culturelle pour faire cette diversité.

Diversité des formes de la famille :
Unilinéaire, patrilinéaire : les enfants héritent du père et vivent à son domicile.
Matrilinéaire : principe du mari-visiteur.

Le modèle de la famille atomisée, patriarcale, ambilocale (les enfants choisissent le domicile de l’un des parents), romantique (Occident), s’impose progressivement à la planète toute entière.
Mais dans les faits ce modèle reste fragile.
1970 : 393 700 mariages et 40 000 divorces.

Famille dispersée
On passe plus de tps sur les écrans (30h devant la télé).

Famille virtuelle
Parenté éclatée et reliée par les TIC.
En couple avec enfants : 36% en 2006, 32.4% en 2003.

Célibataires et monoparentales :
23.1% en 2006
36.4% en 2003

L’anthropologie permet de prendre du recul et en même tps celui dans lequel nous sommes est « un monde de transition » qui va disparaître.

La famille (la parenté) se recompose pour des fêtes exceptionnelles grandes ou petites, mais préparées de longues dates grâce aux TIC.

Engagements et démarches du chercheur - Geffroy Tronc Commun by Ti

Complexe scientifique des sciences de l’info-com.
L’université française rechigne aux métamorphoses, Constitution très conservatrice.
Seul point commun entre université et entreprise : la culture.

Objet de recherche à bien définir.

Double mouvement :

- diabolique : séparation dans toute démarche, division, notion de deuil car obligé de renoncer, tri, va falloir délimiter les champs de recherche, où il faut identifier un thème de recherche, à partir duquel on doit formuler un sujet puis arriver à ciseler pour faire émerger un objet de recherche, mouvement du champ à l’objet en utilisant des outils.
- symbolique : articuler, rassembler, dialogue avec les auteurs et entre les auteurs. Dimension des sources, reconstruire la chronologie d’une pensée.

Quelque soit la direction de recherche, le niveau des recherches, il y aura toujours
- Introduction
- Problématique et hypothèses
- Cadre théorique (fondé sur des auteurs…)
Ces 3 points forment un premier grand ensemble.

Les sections : à bannir
- Annoncer une partie
- Titre donc cela dispense de toute articulation de pensées.
Ceci est terrible à bannir, discours en morceau sans lien et donc sans lieux.

Parties, chapitres, sous parties : oui.

Savoir l’objectif, les questions posées, les réponses anticipées données à l’une ou l’autre de ces questions, et les outils.

Deuxième grand ensemble :
- Etude et analyse des résultats
- Ouverture sur des perspectives de recherches
- Conclusion.

La façon dont on décide d’opérer est déterminante.
Tous les processus de recherche reposent sur un double mouvement interne : mouvement de documentation, de réflexion sur la base de documents et mouvement, qui surprend, de rêverie éveillée, part d’imaginaire qui traverse notre travail.
Si on parvient à faire une hypothèse on sera dans une fiction
Recherche : possibilité d’incursion dans la fiction
Sans ces parts de rêveries et de fictions, il n’y aurai jamais eu de découvertes essentielles.
Moment de rêveries, d’écarts (hors d’un certain type de réalité).
On devra répéter à notre niveau, vérification de nos acquis (intégration et application).

Introduction :
On doit après la lecture savoir ce qui nous attend. Chronique de ce qui suit. On la fait à la fin. Comme pr la conclusion.

Problématique et hypothèses de recherche :
Problématique : logique d’interrogation. Logique car une problématique se présente comme une pyramide inversée, reflète chose essentielle, du large à des questions plus précises. Mouvement, possibilité d’introduire un dialogue, démarche dialogique double avec les auteurs rencontrés et nous, série de questions/réponses. Choix dans les notions reprenant le mieux ce qu’on a engagé (registre du diabolique). Dialogue aussi entre les auteurs.
Un bon mémoire il y a du suspens dedans.
Différence entre postulat et hypothèses.

Dialogue double : auteur/moi et auteurs/auteurs. Les systèmes de pensée peuvent être différents, clos, défi de les faire se rencontrer.
Il y a filiation, écoles, courants etc à identifier.

Ne pas oublier le temps, l’Histoire. Voir la date du Copyright, ne pas se faire dialoguer des auteurs de tps différents.

Notion d’auteur :
- Certaines éditions sont des garanties d’autres pas dut out
- Colloques, comités scientifiques internationaux, les colloques de Cerisy.
- Un auteur est une inscription dans l’histoire d’un courant de pensé, connaître sa place dans ce courant (parfois inventeur, parfois suiveur).
- Le langage, le vocabulaire : un auteur c’est aussi une écriture, un langage personnel ou scientifique. Des fois, juste l’impression d’un discours scientifique.
- Notion et concept : aides à penser. Une notion n’a pas de définition arrêtée (est soit sous forme d’un mot ou soit sous la forme d’une expression), outil flottant et donc va pouvoir être utilisée dans différents contextes (pas d’ancrage).
Exemple : la notion de culture : pas un concept ; on va en trouver des définitions très différentes, des catégories de nuance différentes, selon les auteurs et selon les disciplines. Chercher l’approche qui nous correspond le plus. Notion différent d’un concept. Un concept a pour lui le fait qu’il a été choisi pour aider à l’élaboration de la pensée ; précis. On ne peut l’employer dans n’importe quel sens.

La problématique comme les hypothèses comportent des mots clés dont certains sont des concepts. Signes de connaissance et de reconnaissance. Construire de mots en mots des éléments clés pr notre rechercher.

Hypothèses : prend appui, un bon levier, « hypo » = en dessous.

Recherche Fondamentale et Recherche Appliquée

L’une ne va pas sans l’autre, l’une n’exclue pas l’autre
Mettre à l’épreuve les réflexions théoriques.

Le terrain est traditionnellement représenté par un contexte, un espace et un temps (exemple : une population, une situation, observation et analyse sur le terrain et limitées à un certain temps).
Notion de terrain et de données : confusion entre terrain et corpus. Un corpus est un ensemble de données définies selon des catégories multiples (une biblio par exemple). D’autres données peuvent être recueillies sur différents supports. Les données de terrain s’envisagent différemment, en tant qu’observables ou enregistrables, que les observations soient armées ou non. Les données de terrain sont des phénomènes, des événements de la réalité etc.
Données brutes : nombre d’articles et leurs contenus publiés par exemple. Les données premières.
Données résultants d’un travail de réflexion/analyse/quantification (recherches sur les récurrences etc).

Recherche fondamentale : travaille sur l’élaboration théorique à partir des données de terrain. Avancée ds le développement des théories.

Dans la recherche appliquée, il y a la recherche-action : c’est une recherche par rapport à laquelle nous sommes acteur des réalités que nous nous proposons d’étudier. Elle est née ds les 80’s d’une nécessité d’agir et d’être capable de mener une réflexion et un bilan. Série de réalisation de certains objectifs. On est partie prenante.

Une Problématique : logique d’interrogation qui conduit à une question spécifique. Du général au particulier. La réalité. Notions et concepts d’auteurs.

Une hypothèse : réponse anticipée. De l’ordre de la fiction. Rêve éveillé. Introduit nécessairement une causalité, pas toujours exprimée clairement. Expression d’une condition. « Si on peut dire »… « Si on peut considérer que »…
Si…………..C’est que………

Rester objectif
Mise à distance
L’objet est à l’extérieur de soi

Cadre théorique / cadre méthodologique :
Deux outils indissociables. Forme l’approche.
Techniques pour recueillir ce sur quoi nous allons penser. Transfiguration de notre objet de recherche
Outils : se distinguent mais l’approche est nécessairement constituée de ces deux cadres.
Moyens d’une certaine proximité, rendre visible, compréhensible.
Coté diabolique : éclairage jamais total, faut une capacité de renoncement, on ne peut tout étudier.
« Approcher » : éclairer l’objet de recherche, qu’est ce que je veux éclairer ?
Comment traces-t’on ces cadres, ces limites, clôtures, exclusions ?
Ces deux cadres entretiennent un lien étroit avec la problématique et les hypothèses de recherche. Il y a une façon de poser les questions, début de l’ébauche d’un cadre.
Le cadre théorique dépend du cadre méthodologique.
Processus.

Bilan critique sur la biblio (double mouvement : sur notre champ de recherche et faire la part des choses).

Contextes de recherche : ont incidence sur la méthode d’approche.

jeudi 29 octobre 2009

Couston : LMCO141 problèmatique environnementale par vince

Voilà, le cours de Couston en ( plus ou moins ) complet! Bon la présentation en prend un coup de la gueule par rapport à word mais bon!


I l’écologie comme science

Ø Le mot écologie date de 1866, et a été inventé par un biologiste allemand du nom de Hans Haeckel. Il a eut un grand rôle dans la diffusion des théories de Darwin.
Ø Le mot écologie vient du mot Oikos (la demeure, la famille, la société, le lieu et la structure sociale) et de Logos (le discours sur). C’est donc la science des rapports entre les habitants et leur habitat.
Ø Le mot économie est basé sur le même mot Oikos, auquel on rajoute Nomos, la loi (des hommes, pas la loi divine).
Ø L’économie et l’écologie se naissent et se développent plus ou moins au même moment, et leurs concepts sont en conflit mais s’enrichissent l’un l’autre de la même façon.
Ø De nos jours, l’économie alternative représente le désir de rapprochement de ces deux sciences.
Ø En 1875, le mot biosphère est inventé par Edward Suess.
Ø En 1877, le zoologiste allemand Karl Moebius, en observant les populations d’huitres en mer du nord, fait apparaitre les relations que les huitres entretiennent avec les autres espèces. Il appelle cela la biocénose (la vie en commun) et se rend compte que les huitres ne peuvent vivre sans l’apport d’autres espèces, ce qui implique un rapport de complémentarité, coopérative ou alimentaire.
Ø A la fin du 19ème siècle, les botanistes de l’école de Montpellier créent la notion de (A VOIR) en se rendant compte que sur un même lieu, il y a des plantes pionnières qui président à la création d’un écosystème. L’écosystème est un concept scientifique et ne correspond pas à une réalité figée. L’île et le lac sont les deux meilleurs sujets pour ce concept car ils sont dits fermés, ce sont des espaces dits clos, bien qu’en réalité il existe de nombreuses interactions avec l’extérieur. Mais ce sont les systèmes les plus clos existants. Chaque écosystème est pris dans une hiérarchie qui donne naissance à la théorie de la hiérarchie.
Ø La théorie de la hiérarchie stipule que chaque système est un processus ouvert à échelle multiple, et qu’il peut être considéré comme un sous-système de niveau inférieur relatif au supérieur, même si il n’y a pas de supériorité mais une interdépendance. On peut parler du haut de la pyramide sans évoquer les parties mais pas l’inverse.
Ø Voici le schéma d’intégration de la vie : cellule→ individu→ population→ communauté→ écosystème→ paysage→ biosphère→ éconosphère→ écosphère
Ø Dans les années 20 et40, l’école de Chicago développe la sociologie urbaine qui, croisée à l’écologie, donnera l’écologie humaine/urbaine, on considère une ville comme un écosystème.
Ø L’écologie développe le concept de cyclicité en opposition avec notre linéarité historique.
Ø Les années 2000 voient ‘l’apparition de l’écobilan, qui définit la consommation en carbone du cycle de vie d’un objet.

Définitions

· Biosphère : c’est l’espace situé au dessus de la lithosphère, de l’écorce terrestre, et qui rend la vie possible. C’est la portion du globe qui contient tous les écosystèmes, c’est la partie de la surface terrestre où grâce l’activité des écosystèmes, l’énergie des radiations solaires produit des modifications chimiques, physiques de la matière inerte, minérale de la terre en la transformant en matière organique vivante.
· Biodiversité : c’est la variabilité des organismes vivants de toutes origines, diversité au sein et entre les espèces. Il y a trois niveaux de biodiversité :
· Génétique : diversité au sein d’une même famille, la variabilité génétique étant garante de la survie d’une espèce.
· Spécifique : diversité des espèces.
· Ecosystémique : diversité des écosystèmes.
· Autoécologie : étude des conditions nécessaires à la vie d’un organisme dans un milieu donné.
· Facteurs biotiques : ce sont les facteurs vivants qui conditionnement la vie d’un organisme.
· Facteurs abiotiques : facteurs inertes (eau, climat, air)
· Facteurs limitant : facteurs qui limitent la croissance et l’expansion d’une espèce.
· Ecosystème (1935, Tansley) : désigne un ensemble d’organismes en interaction entre eux et avec leur milieu.
· Biotope : lieu ou vit la biocénose.
· Relation nutritionnelle : transfert d’énergie.
· Réseau trophique : savoir qui mange qui et quoi.
· Autotrophes : organismes qui n’ont besoin que de soleil et de sels minéraux.
· Hétérotrophes primaires : mangent les végétaux
· Hétérotrophes secondaires : mangent tout.
· Décomposeur : bactérie, champignon, qui décompose la matière organique.
· Concept du Climax : le foret est l’état final et stable de l’écosystème évolué.





II : l’écologie, un courant philosophique.

« Penser global, agir local » pose la question du rapport entre le local et le global. Il y a trois manières de poser cette question.

Le problème philosophique de la place de l’homme dans l’univers

Ø Freud a énoncé les trois blessures narcissiques majeures de notre histoire : Galilée et l’héliocentrisme, Darwin et sa théorie de l’évolution, et Freud et la psychanalyse. Selon lui, la culture est opposée à la nature, et l’homme dans la société est donc hors nature, ce qui implique que défendre la nature puisse être risible et insensé, car c’est alors défendre la nature contre les hommes, ce qui justifie l’exploitation de la planète. Le local (l’homme) exploite le global (la nature), ce qui est la base de l’impérialisme. Le marxisme et le capitalisme, pour différents qu’ils soient, prônent tous deux l’accomplissement de l’homme dans le travail donc l’exploitation.
Ø
Le problème politique de l’homme dans la société

Ø Jusqu’au 16ème siècle, notre société est tripartite et fondée comme un organisme vivant. Chaque personne appartient à un ensemble définit et son rôle est clairement établie.
Ø La modernité viendra nier cette organisation sociale en créant la notion d’individu qui fera naitre le conflit entre l’intérêt collectif et l’intérêt personnel. Il existe deux théories qui tentent de réguler ce problème :
Ø La théorie du contrat : intérêt particulier soumis à l’intérêt général, ce qui crée un état plus fort que l’individu qui lui impose sa conduite.
Ø La théorie libérale : les égoïsmes individuels s’équilibrent dans l’harmonie sociale, donc l’état les favorise.
Ø La société organique repose sur quatre termes : Holisme, tradition, croyance, nature.
Ø La société moderne repose sur quatre opposés : Individualisme, histoire, science, environnement.

Le problème moral du particulier et de l’univers

Ø Le centre de la morale moderne est l’individu. La liberté, l’autonomie sont des valeurs phares.
Ø L’homme selon Kant, n’a plus besoin de dieu pour se régir. Cependant, il doit calculer sa conduite pour ne pas être source de nuisance. Ce qui fait du centre de la morale la raison, qui permet à tout un chacun de calculer et de reconnaitre cette même faculté chez l’autre, et l’homme ne doit alors faire que ce qu’il autoriserait l’autre à faire.
Ø Cette morale implique que seul l’homme est doué de raison et qu’il n’y a pas de morale qui régisse la nature.

Qu’est ce que la modernité ?

Ø L’objectif social de la modernité est la croissance, car un pays qui croit est alors considéré comme un pays heureux.
Ø La modernité est un paradigme (ensemble de convictions et de théories partagées par la communauté scientifique, c’est donc un modèle de compréhension du monde). Depuis le 16ème siècle, ce paradigme de la modernité s’est imposé à nous, nous rendant par la même compliquée l’appréhension des autres modes de pensée.
Ø La modernité, c’est « la séparation de plus en plus grande du monde de la nature, régi par les lois que découvre et utilise la pensée rationnelle, et du monde du sujet, dont disparait tout principe transcendantal de définition du bien » A. Touraine.
Ø Un des traits distinctif de a la modernité est la création du concept d’environnement instituant la nature en ressource, ce qui acheva de scinder le monde en deux : nature/culture. L’environnement est exploité par l’homme, ce qui est le fruit de la séparation inhérente à la modernité du sujet et de l’objet.
Ø De même, les droits de l’homme naissent de la séparation de dieu et de son troupeau.
Ø Ce paradigme représente donc le coup d’envoi des progrès technologiques, sociologiques les plus fulgurants de tous les temps. Le monde change davantage en un an de nos jours qu’en cent ans avant.
Ø Cependant, de nos jours, ce paradigme est obsolète pour trois raisons :
1 : La crise écologique.
Cela fait à peine dix ans que l’on en parle à travers le monde entiers et à tous niveaux. Elle vient de l’irruption d’objets hybrides, mi-naturels, mi-anthropiques, comme la pollution, le trou de la couche d’ozone, les OGM. Il faut donc trouver des concepts et remplacer les mots planète et environnement pour changer la pensée générale.


2 : La crise du capitalisme
Le libéralisme est aujourd’hui remis en question, il repose sur deux présupposés : l’abondance des naturelles et la coïncidence des états et des nations. C'est-à-dire qu’une nation est un peuple uni autour de valeurs communes. Un état quant à lui est une réalité géographique et administrative. Jusque dans les années 70, les états-nations étaient seuls maitres de leur gestion environnementale. Aujourd’hui la mondialisation a complètement changé la donne.

3 : Mondialisation et délocalisation
La mondialisation a soumis le monde à plusieurs réalités complexes :
· Interdépendance économique globale.
· Interdépendance écologique (Tchernobyl, le climat, etc.)
· Privatisation des institutions publiques qui prive les peuples de leur souveraineté (Vivendi en Afrique, Coca-Cola en Inde)
· Abolition des frontières pour les capitaux, l’information et en moindre partie les hommes.
· La dénationalisation entraine deux risques majeurs, la dégradation de l’environnement et les replis identitaires.

III : la naissance de l’écologisme.

Ø Wilderness : la nature prétendue sauvage mais en réalité modifiée par les indiens d’Amérique, offerte à la fameuse conquête de l’ouest.
Ø Nature anthropisée : nature modifiée par l’activité humaine.
Ø Smog : contraction de fog et de smoke, brouillard londonien.
Ø L’influence de la nature sur l’homme est débattue depuis le 18ème siècle.
Ø Le réchauffement de l’atmosphère discuté depuis la fin du 19ème.
Ø Mais ce n’est que depuis les années 70 que l’on se rend compte que l’activité humaine a les capacités de transformer profondément la vie sur terre, voire de la compromettre. C’est à cette période que nait l’idée que la terre ne peut fournir assez de ressources pour tous les besoins de l’homme. L’idée de responsabilité des hommes envers les générations futures est aussi née dans les années 70.
Ø Le concept de complexité de la vie ( Connoner) stipule que toutes les parties de la vie sont interdépendantes, que la matière circule et se retrouve en tous lieux, que la nature est supérieur et infiniment trop complexe pour nous, et qu’il n’existe pas dans la nature de dons gratuits.
Ø Depuis quelques années est né de même le concept d’espaces écologiques, sphères délimitées par l’ensemble des conséquences de l’action d’un être vivant ou d’un collectif dans un milieu naturel qui la traverse et auquel son activité participe. Cet espace écologique de l’homme moderne est la planète, et donc son impact est décuplé. L’importance de ce concept est qu’il définit un bien commun à l’ensemble de l’humanité et va donc à l’encontre de la propriété privée et donc rassemble l’humanité autour d’une cause commune.
Ø La limitation écologique de la souveraineté des nations se situe la où entrent en jeu les nécessités de protection de la biodiversité, la préservation de la couche d’ozone et la réduction des gaz à effet de serre, de même que l’intégrité corporelle des personnes (santé publique).
Le problème écologique : 1ère formulation des années 70

Comment limiter la toute puissance de l’homme sur la nature, comment sauver la nature, l’environnement de l’homme ?
1 : Le biocentrisme
Ø L’écologie radicale (Aldo Léopold) est un mouvement proche de la haine de l’homme.
Ø La version moyenne, qui considère chaque être vivant comme centre de téléonomie, c'est-à-dire comme pourvus de deux buts, vivre et se reproduire, ce qui implique que chaque être vivant mérite le respect mais pose le problème de la nécessité de se nourrir.
Ø La version poétique propose le contrat naturel, élargissement du contrat social à la nature.
2 : L’anthropocentrisme
Ø C’est la doctrine la plus rependue en France, et selon cette doctrine, trois réponses peuvent être apportées : l’élargissement des droits de l’homme, le concept de droits des générations futures, et le droit à l’environnement sain.
3 : Le techno centrisme
Ø C’est une excroissance de l’anthropocentrisme, l’idée que l’on peut remplacer les biens naturels par des moyens techniques (polénisation manuelle, etc.)
4 : l’utilitarisme
Ø C’est la théorie qui cherche à calculer rationnellement comment on peut obtenir un maximum de bonheur individuel pour le plus grand nombre. Il est fondé » sur la prise en compte de la douleur (Bentham). On cherchera à adapter l’écologie à ça.


Le problème écologique : 2nd formulation

Il y a trois manières d’organiser les rapports entre l’homme et la nature.
Ø Les sociétés organiques considèrent que l’homme est dans la nature
Ø La pensée moderne occidentale place l’homme contre la nature
Ø La pensée complexe place la nature et l’homme dans la biosphère et leur confère une interdépendance et une influence mutuelle.

Deux modes de pensée majeurs

1 : Le réductionnisme : décomposition du problème en unités minimales. Le tout est la somme des parties, principe de non contradiction. Il y a une proportion entre les causes et les effets.
2 La pensée complexe : un problème ne peut pas être séparé de l’ensemble dont il fait partie, le tout est plus que la somme des parties, la contradiction et l’effet papillon sont admis.

Le problème écologique : 3ème formulation

Comment et au nom de quoi l’homme doit-il réguler son agir envers la nature et les différents éléments de la biosphère ?
Ø L’homme moderne : liberté transcendantale qui a fondé son autonomie et qui rendait l’homme opposé à la nature par sa nature même. Descartes parle de l’animal comme d’une machine, alors que dieu à donné à l’homme maitrise et possession de la nature.
Ø L’homme complexe : autonomie organique d’où émerge la liberté humaine (les animaux ne sont pas libres), nous appartenons à la nature mais notre liberté nous permet de nous en arracher.


IV : La dimension morale de l’écologisme.

Hans Jonas et le principe de responsabilité (1979)
Ø Il prône un retour à l’ontologie (philosophie qui s’intéresse à la science de l’être). S’il y a être, c’est qu’il y a une volonté d’être.
Ø Aujourd’hui, l’homme met en danger l’être de part ses acquis scientifiques.
Ø L’être envoi un appel à l’homme : la planète est comme un bébé pour l’homme, elle l’appelle et s’il ne répond pas, tout va disparaitre. Et de plus, s’il ne répond pas, il ne montre pas digne de son humanité. La peur doit être le moteur de la responsabilité.
Ø Le bien suprême de l’homme selon Jonas est la préservation de sa planète en suffisamment bon état pour vivre humainement.
Pour exister, le lieu nécessite un espace et un sujet délimité, c’est la rencontre entre une objectivité et une subjectivité.
Ø Lieu : portion déterminée de l’espace considéré de façon abstraite.
Ø Espace : étendue indéfinie qui contient tous les objets.
Ø Milieu : espace entourant un objet et s’y référant.
Le vocabulaire d’Augustin Berque
Ø Médiance : rapport motivé de l’individu au milieu
Ø Epoqualité : inscription de cette motivation dans un temps propre à l’individu.
Ø Trajectivité : principe de création du milieu entre objectivité et subjectivité.
Ø Le paysage : création subjective, culturelle. (entité trajective)
Ø Ecoumène : biosphère telle qu’elle est perçue et habité par l’homme. La relation de l’humanité à l’étendue terrestre.
Il existe quatre entités trajectives selon Berque :
Ø 1 : la ressource (gisements, beauté du paysage pour les touristes etc.)
Ø 2 : la contrainte (aménagements des territoires, etc.)
Ø 3 : le risque (séisme, inondations, etc.)
Ø 4 : l’agrément (bains de mer, etc.)


Ø Ce que nous percevons n’est pas la réalité objective des objets. Nous vivons dans une représentation subjective du monde.

Ø Il existe des conflits d’intérêt :

Ø Droit de l’individu VS droit de la communauté
Ø Droit coutumier VS droit de l’homme
Ø Droit coutumier VS droit de la biosphère
Ø Droits de l’homme VS droits de la biosphère.

Ø La morale écologiste ne peut être universelle mais scalaire (tous les hommes ont la même valeur alors que les écosystèmes non).
Ø De même, on assiste au syndrome du NIMBY, Not In My BackYard (oui au TGV mais pas dans mon jardin).
Ø La biosphère, l’humanité et l’écoumène sont trois systèmes emboités :

Biosphère
Humanité
Écoumène



Biosphère=objet
Ecoumène=trajection
Humanité= sujet


On ne doit plus chercher la vie bonne mais la vie optimale qui permette la préservation des conditions de vie sur terre. Il faut remplacer la notion de bien, qui est subjective, par la notion de juste, ce qui est bon pour tous sans que personne ne soit lésé.
Morale triscalaire (à voir)


V : Politique et développement durable

Ø La première définition du développement durable apparait en 1988. « Répondre aux besoins de présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire aux leurs ».
Ø En 1997, J. Rawls propose sa définition d’un projet objectivement rationnel, fondé sur une information précise, une compréhension complète de ses conséquences.
Ø Morin et Kern proposent une autre définition du développement : « conception réductrice où la croissance économique est le moteur nécessaire et suffisant de tous les développements sociaux, psychiques et moraux. »
Ø Indice synthétique du développement humain selon Amartya Sen :
Ø Taux de mortalité infantile
Ø Esperance de vie à la naissance
Ø Accès à l’enseignement élémentaire
Ø Alphabétisation
Ø Nombre de médecin par habitants.
Ø Les quatre principes économiques du développement durable idéal :
Ø Limitation de l’activité humaine à un niveau soutenable
Ø Optimisation de l’utilisation des ressources naturelles pour une utilisation raisonnée de ces ressources renouvelables.
Ø Limitation de l’utilisation des ressources fossiles.
Ø Prise de décision prenant en compte la démocratie locale (gouvernance)
Ø Le principe de précaution implique l’abstention de tout acte représentant un danger potentiel.

mercredi 21 octobre 2009

Altérité : Communication et Médiation - Geffroy Option 1 by Ti

Altérité : Communication et Médiation

Les hommes oublient. L’histoire essaie de se remémorer. L’histoire a de la mémoire. Elle essaie aussi de digérer certaines choses.

L’étranger, l’étrangéité est constitutif de l’humain.
« Etrangéité » : équipe de Blanchard, fracture coloniale.
A la fois affrontement et dialogue entre le singulier et le collectif.

L’humain : incomplétude initiale.

La littérature coloniale :
Maitrise parfaite du français au service de l’Empire. Gros impact sur de nombreuses générations. Il s’agissait de réunir ttes les figures de style pr exalter une certaine idée de l’empire français sur des cultures. Met en relief la suprématie de la culture française. Littérature lyrique.
Oppositions cultures savantes et populaires ds les 70’s.
Désormais on nomme « arts premiers » des arts qui ont pdt des décennies été des arts derniers.
H. Leblond, 1974, L’Empire de la France […]

Comment se fait-il que l’autre est capable de mobiliser en nous des forces qui sont sans cesse à l’œuvre ?

Julia Kristeva Etranger à nous-mêmes
« Inquiétante étrangeté », « troublante altérité », « l’étranger nous habité, face cachée de notre identité.

Goffman, Stigmates

Rites d’interaction conditionnés par les représentations que l’on a de l’autre, représentation qui ont des influences sur nos comportements, sur la vie quotidienne.

La différence nous fait agir ; par exemple, nous avons des comportements bizarres devant un berceau. Tentative de trouver le moyen de toucher, d’atteindre l’autre, la différence.

Quand on né nous sommes inachevés. Cet inachèvement fondamental suffit à faire des autres des étrangers.

Une menace de basculer pèse sur nous de se retrouver totalement ailleurs, autre, pris dans u processus d’aliénation (altérité délirante).
Capacité de folie. La pire forme de l’altérité c’est d’être autre que ce que nous sommes, être fou.
La folie suscite des réactions qui ressemblent à celles suscitées par d’autres formes d’altérités (couleurs de peaux etc).

Besoin d‘un autre quel qu’il soit pr référence. S’il n’ya pas d’autre, il n’y a pas de certitude d’être soi-même. L’altérité est constitutive de l’être humain.

La folie est le prototype même de l’altérité. C’est sa figure la plus terrifiante. « Folie ordinaire » en chacun de nous. La folie est une question d’équilibre, de mesure, entre nos systèmes de défense et nos expériences.

L’altérité fait peur mais séduit aussi. Ambivalence et ambigüité.

J. Sys Le primitif et l’originaire
L’autre, l’étranger, s’énonce par la médiation de grilles de lecture fournies par la façon dont l’identité se conçoit, se représente et se dit.
L’autre ne se surajoute pas, il apparaît comme le symptôme d’un manque, une blessure individuelle et collective.

Il y a tout en nous pour nous permettre de réagir à l’autre.

Sur ce fond profondément humain viennent se surajouter des processus de construction.

L’altérité est le lieu privilégié du symptôme.

Les enfants voyagent de monde en monde ; ce monde ne leur suffit pas. On a une possibilité de jeu extraordinaire entre le monde subjectif et objectif. Ca ne veut pas dire que le passage n’est pas difficile. Mais au moins on en a le pouvoir.

Le premier autre est le doudou. Une des premières figures de l’autre. C’est un autre positif mais aussi persécuteur, face négative, capable de jouer un rôle dans les processus d’autodestruction pouvant aller jusqu’au suicide.

Plus tard vient le compagnon imaginaire. C’est une figure positive, rassurante, un gardien narcissique de l’intégrité. Reste toujours vivant. Garantie à l’être humain son intégrité et son identité. Ile st un jardin secret de la vie d’un enfant. Notion de secret mais aussi de sacré. Une intrusion est une menace quant à l’existence de ce compagnon. Qd il y a intrusion ds cet espace c’est une source d’angoisse qui va se poursuivre très longtps et est liée à la culpabilité, à l’échec de ne pas avoir su garder, trop confiant et franc.

Les SIC ne parlent plus que de l’inconscient alors qu’il était tabou.

Angoisse du 8éme mois.

L’enfant se met à marcher qd il est capable de dire « non » ; s’acquièrent simultanément.
L’enfant : sentiment que les êtres qui l’entourent sont exactement comme lui. Il va découvrir notamment à travers l’expérience du miroir, que la réalité n’est pas celle là, qu’il a un visage et un corps. Faut lui dire son prénom, lui dire « c’est toi », pr lui faire réaliser que cette image est la sienne et pr qu’il se construise harmonieusement un sentiment d’identité. Epreuve de la découverte de l’étranger que nous sommes, découverte plus ou moins facile, plus ou moins acceptée et difficile à surmonter.
Tte une période de notre vie n’a pas de visage. Le jour ou nous le découvrons est un jour de surprise, d’angoisse car peur de l’étranger, présence visuelle dure à supporter, réactions parfois violentes.

L’autre fait très tôt partie de mon existence ac cette menace, ce risque d’un rejet motivé souvent par la peur.

Les littératures comme les contes ou la SF, ont joué un rôle important ds la construction des images de l’altérité (comme l’orientalisme en peinture).
Il y a à l’intérieur de l’homme tous les mécanismes préparés à ce que nous puissions déclencher une folie collective.

Les accidents de l’altérité sont construits de manières complexes, au plan collectif, sur la misère sociale.

Pour certaines cultures la beauté est dangereuse.

Le Horla, Maupassant ; aussi ds la littérature de De Nerval etc, résurgence des figures de l’autre, de la folie etc.

La représentation de l’autre est une question de représentations sociales. Rencontre de ces représentations sociales et de nos expériences, « articulations psycho-sociales ».
Représentation, possibilité d’un effet retour de certaines choses.

Sida : insoutenable pr ceux qui le vive et pr les autres. Métamorphose des visages et des corps. Dans ces moment de pandémie, peur de toucher quelqu’un car peut de l’attraper. Peur, panique, phase de dépression…mais aussi s’instaure un autre rapport entre les malades et les usagers de la médecine. Des associations se créent. Epoque où ces associations posent les revendications d’une reconnaissance de passer d’un statut de personne handicapée à quelqu’un de reconnu, et donc en tant qu’identité. Reconnaître une identité à part entière. Problème de la reconnaissance de l’identité de l’autre et de l’autre dans son identité.
Les rapports font ressurgir de manière surprenante des croyances extrêmement archaïques que l’on croyait oubliées et où la magie jouait un rôle surprenant.
80’s, sida, tout se réveille. Réémergence de phénomènes archaïques.

On leur prêtait des pouvoirs de divination.
Les fous, depuis la plus haute Antiquité, ont tjrs été capable d’un pouvoir de divination.
Cassandre et d’autres, êtres infirmes mais dont les prédictions peuvent se comprendre. Mais à cause d’une malédiction, cassandre par exemple ne sera jamais crue. Elle est considérée comme une véritable folle et est frappée de la malédiction d’Athéna. Elle annonce tout mais personne n’en tend rien. Elle est différente, elle est folle et rejoint toute une tradition qui consistait à penser que les fous font peur ds leur lucidité. Cette tradition qui croit que le discours aliéné est un discours de lucidité recèle une part de vérité : tout se dit mais on n’entend pas car on n’a pas les codes pr déchiffrer.
Cette croyance prêtant à l’étranger des pouvoirs singuliers concerne aussi les êtres difformes. Toute infirmité est une marque des dieux. L’innocent = l’idiot.
Association entre l’atteinte physique et mentale mais aussi sociale.

Revue Les Deux Mondes, 1999, extrait de Harendt (1951) :
« La dignité humaine a besoin d’une nouvelle garantie ».
La prise de conscience est que, quelque soit la manière dont les hommes sont capables d’enjoliver, à un moment l’Histoire se réveille et ré émerge ce qui a été laissé ds l’oubli. Ca ressurgit ac force et violence accrue. Comme ds les pandémies.
Mais pq ca refait surface, pq l’autre gêne à ce point, pq a t-il autant de figures… ?
Ds cette terreur il y a une source de jouissance, et là, ca devient pervers, le système devient pervers.

Sorte de course des identités perdues, dt la perte est telle qu’no a l’impression que ca ne sera jamais plus.

Texte de De Certeau, La Culture au Pluriel, chapitre « la beauté du mort ».

Benjamin « Les passages »
Nadja, Breton
Lambert « Revenant » (texte)

La Ville :

Dimension de l’altérité dans la ville, elle a une fonction de production de soi et de l’autre.
Montée des sociétés industrielles : émergence de la socialité en ville.
Contraste tradition rurales et urbaines. Passage de civilisation, mouvement de population qui a fait qu’entre parent et enfant s’est instauré un dialogue de sourd entre campagne et ville.
Après la 1ére GM 90% de population dans l’arrière pas et 10% sur la cote. Ce chiffre va progressivement s’inverser et, en 1960, il s’inverse complètement.
Mouvement de population mais aussi de mentalité.
« Aller se placer » sur la Côte. Les parents sont restés à la campagne.
Forme d’exil, de rupture.

La ville, par son espace et ses espaces, opère automatiquement un regroupement communautaire et identitaire avec une sorte de stratégie d’appartenance (culturelle, d’être, de faire), dans les quartiers.

La ville va cristalliser l’image de la Modernité, du bien-être, du progrès…en dépit d’une misère réelle (cf : 19é, Zola, Flaubert…).

La ville va créer des espaces publics qui vont devenir des lieux où l’on se montre, où l’on rencontre, et qui vont permettre en même tps le mélange et la découverte de tout un monde.
« Descendre à la ville, c’était se retrouver dans tout un environnement ac de gestes totalement étrangers (façon de saluer, codification des corps, de la parole…).

Façon de passer dans la ville, les passants, exaltée par le surréalisme.

Question de l’étranger dans la ville avec Sophie Calle, goût du hasard des rencontres.

La ville est source de production de l’altérité, de l’étranger.

Tendance à quitter la ville, mouvement.
Des habitudes disparaissent. Tout un courant se ranime aujourd’hui sous une étrange forme, cherchant à collecter, à conserver les témoignages de toute une société disparaissant peu à peu, la société rurale.
La culture populaire ; renvoi à la culture savante.
On essaie de conserver les traditions.

De Certeau parle de la culture populaire. Elle est d’abord censurée pour être étudiée, « danger éliminé ».
Débat culture populaire et savante ; étrangéité d’une culture par rapport à l’autre.
Question de la colonisation.

Un des problèmes aujourd’hui c’est que les travaux sur l’altérité font référence à la notion de représentation sociale.
Cette notion ressurgit au cours des 80-90’s sous le plume de Serge Moscovici. Il publie un ouvrage qui passera inaperçu ; choisit un terrain qui le condamne d’avance :
La Psychanalyse, son Image et son Public.

Folie et représentations sociales

Margaret Mead a questionné la problématique du genre, en son tps (dés 1951) et avant l’heure.

Herzlich, étude : langage de la santé et de la maladie (identité et altérité), « les individus et la société sont toujours liés en des liens divers et indissolubles ». « Double relation » à la maladie et à la société.

L’autre n’est pas le même aujourd’hui qu’au 18éme siècle. Les sciences humaines et sociales, dont les SIC, contribuent à ces constructions sociales, historiques, des représentations de l’autre ; si on nie cela on est ds la cécité et la surdité.
L’autre d’une autre génération. Degrés d’étrangéité séparant les générations.

Des courants vont s’emparer de la ville.

Le passant. Facon de passer en ville exaltée par le surréalisme.

Chaque univers urbains va peu à peu construire sa propre identité. Les villes vont avoir chacune une sorte d’accent.

Il y a des personnalités urbaines ; certaines se sont dépouillées de leur spécificité.

Question de l’étranger ds la ville. Travaux de Sophie Calle. Elle retrouve ce gout du hasard, le hasard des rencontres. Dans la ville il y a des espaces ailleurs, des possibilités de se perdre, contrairement aux villages. Calle renoue ac ca, travaille sur la trace et le hasard des rencontres. Jeu du double, de la filature qui n’en est pas une, car elle n’a pas de but en suivant quelqu’un. Ce travail serait impossible dans un espace rural.

La ville génère des rapports à l’altérité parfois très intenses, car elle fait partie de ces lieux d’où l’individu peut partir, partir pr revenir même longtps après.

La ville c’est aussi le risque de la foule, de la masse au sens de bain volontaire ou fortuit, dans l’anonymat. L’anonymat est un espace privilégié de jeu avec l’altérité car nous sommes plongés dans un environnement qui ôte toute singularité. « La masse est interdite de subjectivité, de parole ».
Tout cet univers de la nature a des possibilités de se présenter, de se représenter avec des particularités semblables. A l’inverse, la ville est capable d’une totale transfiguration, les quartiers ne se ressemblent pas, capacité de s’édifier.

Capacité pr la ville d’offrir des labyrinthes, c’est un lieu où l’n se perd, ou se créent des trajectoires placées sous le signe de la perte, de l’errance, de la passade.

Baudrillard : Figures de l’altérité. Il met l’accent sur la part de séduction que recèlent tjrs nos rapports à l’autre (désir de séduire l’autre mais aussi que l’autre nous séduise.)

Ernest Pignon Ernest : signe une œuvre militante et étonnante. Affiches sur des murs de villes. Nous laissons en général peu de traces lors de nos passages dans la ville, mais on les emporte. Il utilise la perspective comme un chirurgien utilise un bistouri ; elle va lui permettre de creuser et d’installer dans ce creux des dessins. Ses dessins ont tjrs quelque chose à donner à voir. Le dessin n’a d’autre destin que de disparaître. Pignon Ernest n’est qu’un passager. Il s’embarque et embarque la ville dans une dramaturgie scénique. Il travaille avec les locaux, les habitants de la ville. Il investit la ville, il choisit des lieux scéniques ; Il joue entre l’actualité de la ville et une mémoire ancienne : il est le messager rendant cette rencontre possible. Un monde surgit, un monde d’ailleurs.

Cet investissement de la ville ne se fait pas indifféremment. Des villes offrent, se donnent, et d’autres créent aussi des espaces particuliers de découverte, des « passages »
(Walter Benjamin, Paris, Capitale du 19éme, « monde en miniature »).

« Chaque époque rêve la suivante » Michelet.
Eloignement de la ville = exil, accepter de la laisser rêver sans nous.
Lien indissociable entre l’altérité et l’absence. Qd on a une absence, on laisse les autres le tps de rêver ou de cauchemarder, et moi, ca me laisse le tps de voyager.

Partir, de Tahar Ben Jelloum
Moha le fou, Moha le sage, de Ben Jelloum, ou encore L’Enfant de sable.
Problématique de l’identité et de l’altérité. Développement du tourisme culturel.
L’émigration : ont souvent des rôles d’emprunts ; renforcement du mirage de l’Europe, complice étrange de ces errances identitaires.
« L’altérité du dedans » (Denise Jodelet) à distinguer de celle qui concerne le territoire, les frontières, l’autre avec ses origines (altérité du dehors).
La mort, réelle ou symbolique, de l’autre, est une forme de possession.

Emergence de la « guerre des mémoires » (Paul Ricœur). Divergence des récits collectifs. Jamais il n’y a eu autant de commémoration, devoir de mémoire comme un symptôme ; rites collectifs, ou tout au moins institués comme tels…

Hoffman, Le Nègre Romantique : personnalité littéraire et obsession collective
Contrastes constitutifs de tte une histoire.
Les populations indigènes étaient l’objet de tte une palette de sentiment (compassion, désir, cruauté…)
Faire mal est une manière aussi de détruire définitivement le moyen de faire du bien à quelqu’un, comme une conjuration.
Etude sur les visages : les européens vieillissent bcp plus vite.
Configuration des traits des visages : sorte d’enfance ou d’adolescence permanent e des ces visages étrangers.
Extrait du Nègre Romantique :
Lyrisme, poème de Lamartine
« Les blancs ont un juge Et les noirs un vengeur »
L’autre, on ne peut et il ne se laisse pas réduire à l’égalité de soi.

L’enfant : est considéré comme innocent.

On prend des formes souvent lyriques. Un lyrisme absolu qui dissimule mal le fait que la « race blanche est supérieur en beauté » (Leblond).
En physique le blanc n’est que la somme de toutes les couleurs. Rayonnement de la race blanche en tant que synthèse de tous les titres, de ttes les intelligences, de tous les pouvoirs.

La littérature coloniale, cartes postales, illustrations d’ouvrages etc avec toute une dramaturgie étonnante qu’on repère aussi ds les films ethnographiques et sociologiques. L’anthropologue est placé en héros qui rapporte des images inoubliables.
Marc Augé, L’impossible Voyage
Les uns sont spectateurs, les autres sont des spectacles.

L’altérité immédiate, l’anthropologie de la proximité, est une question difficile à explorer, comme celles de la multiculturalité et de l’interculturalité.

Transfiguration des territoires, des territoires de vie et de vie quotidienne. Exode massif qui a conduit à la concentration de la population surtout en milieu urbain.
La ville est un espace privilégié de création de l’altérité, y compris d’une altérité de soi multiple. Quartiers communautaires.

Derrida, « l’Hôte » : double sens. Etymologiquement : celui qu’on accueille et l’ennemi, l’étranger à la cité.
Rencontre entre contraintes économiques, les politiques urbaines et l’accueil, l’implantation, de populations étrangères.

Effet de proximité ds les grandes villes ; elles ont le secret de jouer sur la proximité.
Quand on questionne l’altérité il faut aussi voir comment se construisent les clichés, les images, d’un pays à l’autre.

Jeux de représentation de l’autre au féminin comme au masculin.

Visionnage du film : « Les Autres Hommes » de Michel Viotte.

L’art va permettre de changer les regards, de nouer de nouvelles relations ac l’autre
Arts premiers portés par les dadas et les surréalistes
Les arts sont venus sauver et changer les représentations des sociétés primitives, sans écriture, des arts premiers
Rôles de certains anthropologues
Parfois scénarisation, rôles pas toujours brillants des anthropologues
Transformation de l’autre en objet
Tourisme culturel qui scénarise les cultures, ventes cher de séjour

Le chemin vers l’autre fut long

Saisir le monde

Fascination des occidentaux mêlée d’effroi pour ces peuples sans cultures sans « écritures », « sans histoire ».
L’autre fut nié avant d’être converti et pillé
Ces peuples reconnaissent au monde sa part de magie et d’invisible
L’homme, n’est pas dissocié de l’univers dans les sociétés animistes.
L’art est un pont entre passé et présent

15éme : inauguration de nouveaux continents ; après la découverte de l’Amérique, ils se dirigèrent vers les Caraïbes.
18éme : exploration de l’Océanie multiplie les rencontres, nouvelles énigmes pour les navigateurs
Les sociétés savantes initient les explorations. Enrichissement de dessinateurs.

Passion de l’Europe

Mort de Cook (tué par tribu) détruit le mythe du bon sauvage des mers du Sud. Le paradis devient enfer.

Ils portent les traces de leur animalité
Le plus bas degré de l’humanité : les Aborigènes et les Kanaks

Age d’or des grandes expositions coloniales et universelles. Célèbrent le génie scientifique occidental

Autre comme phénomène de foire, attraction
Rencontre factice
Défilé de vaincus réduit à une mise en scène effroyable.

Spectres de leur gloire passée. Posent pr photos, mise en scène. Comme Geronimo.
Cartes postales qui feront le tour du monde, accompagnées de légendes réductrices.
Indiens ds les réserves désormais.
« Le rêve d’un peuple a disparu » : parole du grand chef indien Crazy Horse après la bataille de Little Big Horn. Il montre que ce ne sont pas seulement des gens qui ont disparus, mais le rêve de ce peuple.

Objets de peuples dans vitrines des grands musées du monde

Une volonté s’affirme de développer une meilleure connaissance de ces autres et d’en fixer la mémoire. Rencontre de l’autre dans son cadre de vie
Des expéditions s’organisent, frénésie de tournage profitant de la colonisation

Johnson en Océanie

Récit de tribus perdues et de rites cannibales

Monde révélé, chronique de l’étrange, musée vivant

Vision marquée par la pensée coloniale
Cinéaste : symbole rassurant, souvent le héro de l’histoire

Rencontres marquées par les craintes et les préjugés

Nouvelles grammaires sociales et spirituelles. Humanité élargie

Premier contact Maori : Cook. Rencontre violente. Société complexe et guerrière. Sculptures omniprésentes chez eux.

Peuples arctiques : vivre c’est d’abord survivre
Esquimaux : parfois tourne à a tragédie (histoire de Minik : ramené en Amérique pendant de nombreuses années il n’a pas réussi à vraiment s’adapter ; de retour chez lui, il ne s’est pas réadapter non plus. Arraché, déraciné. Meurt prématurément de pneumonie). Flaherty avec Nanouk, premier grand film ethnographique.

Chacun veut marquer de son empreinte les origines nouvelles

L’Afrique noire a longtps été le continent le plus mystérieux
L’art domine toute l’Afrique ; les artistes y occupent une place déterminante ; réalisent des objets profanes et sacrés. Ils sont des « grands maitres anonymes » ; fétiche pour les occidentaux.

Pour les scientifiques, une méthodologue se met en place (structure des corps et des visages etc…descriptions), vision encyclopédique limitée au départ par la comparaison entre ces peuples et les occidentaux.

Leurs croyances leurs donnent leur créativité artistique. Fixer leur héritage et la présenter aux yeux. Totems témoignent encore de leur grandeur passée, récits mythologiques des ancêtres etc.

Dans de nombreuses tribus les habitants portent costumes et masques lors de cérémonies pr représenter les dieux, les ancêtres. Revivre le moment magique de la création. Pullulement des mythes.

Des pants entiers de l’inconscient se retrouvent ds leur culture, ils ont donc « leur mot à dire ».

La vision occidentale change petit à petit

Les Dogons (Soudan) : rôle central des masques. Grioul a vécu ac eux, respect mutuel, a eu droit à des obsèques dans leur tradition.

La théâtralité des rites effraie, mise en scène macabre faite de transes et de possessions.
L’occident joue à se faire peur, exotisme et préjugés.
L’indigène est adorateur d’idoles et forcément cannibale.

Goût du trucage, « réalité déformée » (Rouch)

Libérer les films de clichés persistants

Cannibale mais aussi belle des mers du Sud

La beauté des œuvres pénètre les consciences quand ? Collecte déjà ds l’Antiquité et collecte intense de ces objets dans la première moitié du 20é.
Ils sont ce que l’imagination a produit de plus puissant et de plus beau. Autre définition de la beauté.
Un marché de collection se développe
Objets magiques
Pouvoirs mystérieux, forces métaphysiques
Dimension de l’émotion perçue par les dadas et les surréalistes
Breton : relation intime ac ces objets

Le regard sur ces peuples évolue. L’autre prend enfin sa dimension véritable.

Sociétés bouleversées à jamais par ces rencontres ac l’Occident.
Lévi-Strauss (ds Tristes Tropiques) : réalité accablante

Le rêve est tenace d’un premier contact vierge de tout historique avec un nouveau peuple

Résonnance de tout cela en termes de transmission des savoirs.

En muséologie on intègre de plus en plus le thème de l’immobilisation de la mémoire.
Question de la transmission.
Carrefour entre le transmit et le construit où se joue la problématique de l’identité.

La rupture entre les générations :

Margaret Mead :
A combattu contre les processus d’exclusion, notamment celle des femmes.
Désir de voir se maintenir la paix, la paix entre les générations.
Sans hésiter elle décide de définir les rapports entre les générations ds des termes analogues au traitement des questions de l’immigration.
Une génération laissée sur la rive à l’inverse d’une génération née avec les technologies entre les mains.
Les « vieux » ne seront jamais jeunes là où moi je suis jeune.
Bcp de choses ont entrainé la division irrémédiable entre les générations.
Ceux qui ont vécu les 30-40’s sont comme des immigrés.
Peur que les jeunes deviennent des étrangers.

Deux coupures radicales dans la première moitié du 20é siècle, coupures qui correspondent aux deux guerres mondiales.
La première guerre : à l’idée de la jeunesse
La deuxième : laisse encore plus de vie sur les champs de bataille mais avec un esprit différent. Après la première guerre tout le monde a perdu quelqu’un, sentiment d’un sacrifice de la jeunesse.

Avec l’entrée ds le 20é et la société industrielle, tout un courant se sépare, le romantisme. Même la première guerre était habitée par des romantiques.
Sentiment de toute une jeunesse que le monde doit changer.

La poésie du quotidien :

Dans l’art aussi. Les salons étaient une sorte de conserve d’un art « petit bourgeois ». Sentiment d’un art dépassé.

Pour les survivants de la première guerre, sentiment qu’il y n’a plus rien à perdre, quelque chose de suicidaire, que l’on retrouve dans le surréalisme (Jacques Vaché).

Le Dadaïsme va s’attacher à rendre l’habituel étrange. Travail ds l’événement singulier. Dénaturation des choses du quotidien.

Le surréalisme au contraire va s’intéresser aux autres, aux objets des autres. Surréalisme comme révélateur de l’altérité.
Passion pour les créations des autres hommes.
Traque de l’ailleurs.
Les surréalistes vont s’attacher à la vie de l’inconscient. Croyance en une vie secrète peuplée d’imprévus, d’inattendu.
Folie comme source de création.
Utilisation de drogues. Vaché s’est suicidé par overdose, c’était un personnage atypique, dandy.
Coté de l’inconscient et de la folie, recherche des limites et du vertige à transgresser certaines limites.

Incarnation de la Modernité : la Ville. La ville devient pour eux une source de découverte de choses cachées, tout un monde étrange et invisible, et à ce titre la ville devient un lieu de rencontre privilégié de l’étranger. Un univers secret dont les surréalistes essaient d’en assurer l’apparition et la matérialisation.

Extrait de Nadja : première phrase « Qui suis-je ». Rencontre d’une femme surprenante, folle, rencontre d’un amour impossible à travers la traversée d’une ville (Paris) l’écrit s’accompagne d’image.
Derrière les choses les plus banales se cachent des réalités secrètes. La ville est le lieu où se font les voyages.
« Un ailleurs de l’étrangeté »
« Transe », possession par l’ailleurs, un autre esprit.
Monde invisible source lui-même d’étrangeté, d’altérité.
La première phrase de Nadja : « Qui suis-je ? ». C’est une aventure à travers la ville, questionnement sur l’identité, sur l’identité au-delà des apparences, avec le sentiment, la volonté même, que la vie soit déjà accomplie. Dimension onirique ds cette approche de l’expérience du quotidien. Questionnement sur la différenciation, sur l’identité, sur des thèmes qui concernent le voyage, le tourisme, le tourisme culturel.

« Quand les voyageuses découvraient l’esclavage » de Françoise Lapeyre.

Des liens de complicité subtils, parfois grossiers, ce sont établis entre l’esclavage et la domesticité.
1848 : abolition esclavage.
« Les serviteurs muets » ressurgissent. Baroque.
Héritages de l’esclave et du domestique.

Claude Levi Strauss, Tristes Tropiques :
Commence par le départ, comme dans la majorité des récits de voyage.
« Je hais les voyages et les explorateurs » en est la première phrase et pourtant il écrit.
L’anthropologie, l’ethnologie, qui par définition se sont intéressées à l’autre et à l’ailleurs, ont contracté très rapidement une volonté d’être tout à fait objectives et scientifiques. Besoin de marquer identitairement et disciplinairement leur différence par rapports aux explorateurs plus ou moins aventuriers.

La rencontre avec l’autre recèle toujours une part d’émotion qui vient réveiller, secouer, traumatiser parfois, le chercheur. Trouble intérieur et volonté de s’en défendre, réaction systématique à ce trouble.

Les domestiques/esclaves étaient comme déguisés, façon de déguiser l’autre, de l’exhiber. Des êtres importés au cours d’un voyage. Parfois ils mangeaient très peu, ils n’avaient pas d’argent etc. mais ils étaient vêtus d’or, de satin, de soie, de pierres précieuses, de broderies…C’est à la fois significatif et terrifiant.

« L’Orientalisme ». Pierre Loti en est un des sommets.
Le roman d’un Spahi de Pierre Loti. Pour les paysans, les petits, les pauvres gens, la ville signifie « grand » et « riche ».

Une sorte de « tourisme interne », forme ancienne de « nomadisme immobile » (comme les voyages sur internet etc.), mouvement de délocalisation permanent. Paysage totalement virtuel. Emma Bovary est une forme de nomadisme immobile.

Figures de la négritude dans les mots.

Frantz Fanon (1925-1961) : « préjugé de couleur » = « haine ».
Peau noire et masques blancs.

Veblen, Théorie de la classe de Loisir. Réflexion sur les différentes formes de distinctions et de différenciations sociales.

Héritages de l’esclavage.
Héritage de toutes les différentes formes du colonialisme.
Dans l’Antiquité les artisans fabriquaient toute sorte d’objets. On voulait même en collectionner de manière ostentatoire

« Métèque » : un peu au dessus de l’esclave, et encore ! C’est un étranger venu habiter la cité. Lui, à la différence de l’esclave, pouvait décider de contribuer à la vie économique de sa cité. Il était ou marchand ou artisan, seules possibilités. Mais il ne pouvait pas prétendre au titre de citoyen, ne pouvait pas voter, pas prendre la parole (à l’agora, ou dans les forums..) et était plus facilement châtié. Certains de ces châtiments, on pourra les retrouver bcp plus tard sur le corps des esclaves (mutilations etc). Quand la société a eu besoin de main-d’œuvre, ces travailleurs manuels ont été recrutés les premiers.

La « fracture coloniale », termes de Blanchard, fait écho à cette grande tradition du travailleur manuel étranger.
Jeu pervers entré les gens du pays et ceux qui en ont franchi les frontières.
Vertige inhérent à ce qui va porter le voyageur dans un élan d’exotisme.
Victor Segalen, Essai sur l’exotisme et Les Immémoriaux. Extrait de la postface d’un autre auteur : chaque fois qu’il y a voyage il y a tentation ou tentative d’ « exterritorialité » de soi-même, « façon de se bannir » soi-même, de se vider. Le vide, il faut nécessairement pouvoir le remplir. Et on peut se remplir de l’autre. Il y a un lien archaïque entre les yeux et le ventre. La vue est le sens du voyage ; importance du montré et du caché, jusqu’au moment où le voyageur se fond ds la foule.

Esthétique et jouissance. Face à l’exotisme on se sent captif, avec un mélange de joie et de surprise. Le moment de rencontre dans l’exotisme est un moment où règne l’indicible et une emprise totale sur tous les sens.
L’exotisme c’est ce point de beauté, de plaisir, auquel on accède et qui relève de l’indicible, de l’ineffable.
Segalen va s’éveiller à l’exotisme à travers la peinture. Esthétique du corps. Couleur d’une nature en liberté. L’exotisme pr lui se découvre à travers l’expérience visuelle.
Francis Affergan, Exotisme et Altérité : double mouvement : interroger le regard porté pas la tradition anthropologique et interroger l’altérité. Essayer de comprendre comment elle fonctionne, comment on réagi face à l’autre.

« Conscience scientifique objective »

« La question de l’autre est ratée des deux cotés »

Culture et tradition académique : volonté de vider le sujet de recherche.
Peur d’être troublé au point d’en perdre ses repères identitaires. Défenses.
Walter Benjamin : Baudelaire est une référence car il a bcp parlé de l’altérité ; a passion pr l’enfance ; L’enfant est « Familier de l’étranger », l’altérité fait partie de la rencontre entre l’enfant et le monde. Passion pr les jouets d’enfants.

Veblen : La Classe de Loisir, va concevoir la notion « d’ostentatoire » ; fondement de la problématique du luxe.
Le luxe : rapport avec l’altérité, agences de voyage. Territoire du collectif, un des territoires de l’ailleurs aujourd’hui, ré émerge sous d’autres cibles, nomadisme social.
Exotisme et altérité.

Pierre Loti : Au Maroc et Fantôme d’Orient. Témoignages ; bcp de ses romans paraissent à des moments charnières de l’altérité.

« Correspondance » de Baudelaire.

Les arts premiers ont longtps été considérés comme des objets bons p les anthropologues.
Les objets relevant des arts premiers vont vite devenir tendance ; les surréalistes ont noté la charge de sensualité, de sexualité, dans ces objets. Exotisme sexuel. Des femmes ont été des muses chez les surréalistes.
« Dis moi quel objet, de ces sociétés traditionnelles, tu possèdes et je te dirais comment tu aimes».
Signe ostentatoire de tempérament.

1900, on va regarder ailleurs, on se tourne de plus en plus vers la nature (paysage, paysage brut) ;
1902, premier guide Michelin.
1908, Essai sur l’exotisme de Segalen.

Triste Tropique : « la fin des voyages », contradiction du 20éme. 1939 : il aurait aimé « vivre au temps des vrais voyages ».

Sentiment de la disparition, thème qui traverse toute la question du voyage et de l’altérité. Quête, derrière tout voyage, se nourrie de ce jeu de fuite permanent de l’autre.
Touriste, voyageur, présence de l’étranger.

Alibi de l’altérité : le touriste c’est l’autre pour le touriste. Passage, entre le voyage et le touriste est essentiel. Dés le début du développement du phénomène du tourisme, le touriste est un voyageur qui n’est pas bien vu, surtout car c’est une histoire de classe sociale, esprit 3éme République voulant que partir c’est laisser sa place ; clichés à ne pas négliger.
Partir c’est mourir un peu. « Il a passé… », les « trépassés »…
Risque transitoire d’une amputation, césure, blessure pr certain.

Le voyage, le tourisme, surtout au 19éme, n’arrive pas n’importe où, c’est mal vu.
Fuite, partir à défaut de mourir.
Prétendre aller ds un pays était suicidaire, touriste mal vu par ses congénères.

Aujourd’hui le tourisme porte la marque du bannissement, comme si on refusait d’entrer dans la cité, bannissement du même, de soi-même.
Quelle destination ? Où va-t-on ? On va visiter des villes historiques ; tps de toute une littérature « citadine ». Les villes s’effacent et les destinations se tournent d’avantage vers les paysages.

Les sociétés sont amenées à porter un regard sur le corps, sur la santé du corps.
Corps naturel, délivré.
L’Allemagne nazie va cultiver le corps.
De Certeau sur la question des rapports entre l’ordre et le corps.
Pazzolini, sur la fonction du corps, le nu.

Influences nombreuses absorbées par le tourisme, de manière plus ou moins confuse. Le tourisme se met à fleurir sur cet humus là, et va en garder l’esprit, encore aujourd’hui.
Plus des sociétés cachent le corps, en référence à un certain nombre de tabous, plus ce corps caché est source d’attraction et de fascination.

Ne pas être prit pr un touriste. Didier Urbain. C’est l’autre, alibi, on ne veut pas être reconnu comme tel. Jusqu'à tel point que ce sont les autochtones qui vont matérialiser le désir de conserver cet alibi.
Colonisation visuelle, sonore, tactile. Envahissement.
Le tourisme va faire monter, va exercer, jusqu'à l’exacerbation, l’homme et la femme pr qu’ils s’affirment ; la femme notamment va émerger singulièrement, elle va prendre la plume et on va voir apparaître de nombreux récits de voyageurs. Le tourisme ca aussi s’organiser sur la problématique du genre.
Le corps est tenu « au secret », l’apparence est sous l’influence de l’identification ; reste qu’un seul espace de liberté et en liberté et cet espace c’est le regard.

Pazzolini
Cahes
Le regard, lié à la « visagélité » (apparences de la face) ; notion de délit de faciès dans la loi.
Dominique Bacqué Sans Visage pas d’identité.

Rappel :
Nous naissons sans visage. L’appropriation de notre visage est une aventure les plus complexes et parfois traumatisante de l’être humain.
Le miroir : le regard maternel est notre premier miroir. Les pratiques, de la beauté au funéraires, des miroirs.
Controverse aujourd’hui sur le voile.
Regard : vient du verbe « garder » Anglo-Saxon. Problématique de la capture, de la prise de vue. Question du voir et de l’être vu, de l ‘apparition, de l’épiphanie.
Le pouvoir des yeux, a permis de mettre en évidence la pulsion scopique, le désir de voir.
Rapport au désir.
« Figure sexuelle » de l’étranger sinon il n’y a aucun intérêt.

Affergan : Question des sociétés créoles. Cherche à comprendre ce qu’est l’exotisme.
Chapitre « Le regard » et « Généalogie de la couleur ».
« Sédimenter », le sédiment est à la fois Histoire et Mémoire.
Il y a toujours eu des moments où on a essayé d’administrer la preuve de la différence.
« Celui qui voit n’est pas seul »
« Le regard est dialogue »
« Le regard symbolise ».

Reconnaître, identifier, faire la différence (avec soi).
La physiognomonie, physionomie. Certains faciès portent les marques, les indices de leur incapacité à rentrer dans l’ordre. Repérer les malfaiteurs, les voleurs etc. Bertillon.
Les tests de Szondi.
On a traqué les figures déviantes (déserteurs, tueurs, homo etc)
Technique de vue, du regard, de la pris de vue.

Façon dont on pose le regard sur l’autre.
Vue et regard : la vue n’est pas le regard.
La langue de l’autre a ses propres codes. Le déroulé du discours est plus important.

Gestalt Theory.

Vanité : peinture. Mode des vanités aux 17, 18 et 19émes siècles. Même en sculpture. Rappel que nous sommes des mortels (présence des têtes de mort).
Contraste plaisirs de la vie et la mort.
Marie-Madeleine souvent représentée, dénudée en partie, avec tête de mort.
Rappel de notre fragilité.
Méduse, pétrifie du regard. Elle était très belle.
Mythologie en résonance.

« La vue devient regard lorsqu’elle laisse la possibilité de se regarder elle-même ». Croisement.
Aucune symétrie entre voir et être vu.
« Le regard seul a cet immédiat dans la réponse ».
Le regard est sensation, déséquilibre, transforme, retour imprévu, renvoi de son propre étonnement, il altère.

Pourquoi parler de fêlure, de soi et en soi et dans l’autre ? Dés que l’altérité se présente où il faut l’affronter, crainte ou jouissance que l’autre oblige à ce que nous allions chercher ce qu’on ne veut/peut pas montrer. Réaction de défense. On anticipe la possibilité d’émergence d’une faille en nous, où l’autre pourrait s’engouffrer.

Cahes : confrontation à la différence, souffrance identitaire, étranger : objet de désir et de répulsion.

La couleur de la peau :

Depuis les temps de l’esclavage, la couleur de peau joue un rôle déterminant et ambigu.
La couleur devient une sorte de « codeur sémantique » dans les rapports avec l’altérité.
Des représentations viennent habiter les sociétés blanches, des clichés, des fantasmes…dans les deux sens : il y a un double mouvement (fantasmes, représentations des « sociétés blanches » face aux « sociétés de couleur », et des sociétés de couleur envers les sociétés blanches).
Au cours de l’histoire du colonialisme il y a eu des moments de « complicités étranges ».

La peau est de l’ordre du conteneur. Elle peut être perçue comme un barrage de ce qui se passe à l’intérieur. Comme une limite parfois (exemple des psychotiques anthropophages…).

La couleur de la peau est ce qui s’offre en premier au regard, elle est là, même si le corps est caché, elle s’impose.

Des fantasmes sont projetés sur la peau des multiples autres. Ces fantasmes sont souvent sexuels.
Mais rappelons que les frontières sont très fines entre amour/haine, désir/rejet, sympathie/agressivité.

Dans certaines croyances archaïques il y a un contraste entre le jour et la nuit, entre la lumière et l’ombre, et donc, entre le blanc et le noir.
Plusieurs expressions y sont liées :
« La nuit tous les chats sont gris »,
« Entre chien et loup » : désigne le soir ou le matin, moment de la journée où il fait trop sombre pour pouvoir différencier un chien d’un loup. Le chien symboliserait le jour puisque tout comme lui, il peut nous guider ; le chien : domptable, maitrisé. Alors que le loup serait le symbole de la nuit, représentant une menace, mais également les cauchemars et la peur ; loup : univers du sauvage, de l’indomptable, du terrifiant parfois.

Francis Affergan, chapitre « La généalogie de la couleur » :
Au fils des siècles la couleur est devenue peu à peu une force dans la construction, la déconstruction et dans la confusion des représentations. Un « codeur sémantique » une « valeur indispensable ». Il faut s’attacher à chercher les codes référentiels qui séparent les cultures. Une échelle chromatique.

Il y a une étrangéité de la couleur de peau, on s’y limite, circonscription.

Du 15é au 19éme : à la pâleur de la peau est attachée la noblesse ; plus on fréquentait les couloirs des palais, les grandes salles etc moins le soleil était susceptible de foncer la peau. Les hommes et les femmes qui n’avaient pas la peau aussi claire qu’il le faudrait s’enduisait également de céruse : poudre diluée qui donne une crème à base de plomb, seul pigment blanc connu au départ, présente donc un caractère toxique responsable de certains cas de saturnisme, véritable poison, on pouvait en mourir. Etouffement et intoxication de la peau. Poudre de riz.
Figure de Pierrot le Lune, il a gardé l’éclat de la lune.
La question de la clarté régie tout un système d’ordonnancement social.

Nuit : empire des loups, des vampires, des fantômes…
Différence gauche/droite.
Des univers symboliques avec l’opposition noir/blanc toujours en transparence.
Blanc : regardable, socialement admis…
Des fois il y a des confusions et des chevauchements.

La pâleur sous la lune peut faire peur : en Haïti un blanc à minuit un soir de pleine lune est un mort-vivant.
Le vampire : la pâleur = le retrait du sang.
La blancheur c’est de l’hémorragie. Parfois il y a des phénomènes d’inversions bizarres entre blanc et noir, notamment dans le deuil, les enterrements etc différentes selon les cultures.

Question du métissage
Le métisse est une figure d’une ambigüité totale.

La médiation, la médiation interculturelle notamment :

Echelle du familiale : exemple de médiation avec la maman qui vient apaiser, calmer son enfant après un cauchemar par exemple, en lui expliquant la réalité.

Auteurs : Winnicott et Bion.

Rapports à la nuit, aux cauchemars…relèvent de la rencontre avec diverses formes d’altérités

Un « inquiétant familier », un « étrange familier ».

Pouvoir de symbolisation qui va nous permettre de nommer les choses, opération de pensée et de symbolisation qui permet de donner du sens à ce qu’on ne comprend pas.

La mère est le premier interprète de toutes les réalités pour un enfant. Question du guide et de l’interprète.

(Vu l’année dernière :)
Bion a mit en place une théorie rendant compte de ce travail d’interprétation, de médiation qu’accompli une mère. Capacité de rendre acceptable, intégrable, ce qui, a priori, ne l’est pas ;
Moments possible d’incompréhension dans la rencontre avec l’altérité.
Difficultés à interpréter ce que l’on perçoit.
Bion :
« Éléments Beta » : sources de rejet parfois de peur, d’incompréhension. La mère doit opérer cette alchimie pour transformer ces éléments beta en « éléments Alpha » intégrables, à travers la « fonction alpha maternelle.
La mère met en œuvre en elle-même la capacité de rêverie, qui permet de s’évader, capacité de voyager. L’enfant y est embarqué. Et en même tps qu’elle l’embarque, elle l’entraine lui-même à voyager.
C’est l’occasion privilégiée d’une transmission, d’un apprentissage de l’enfant.
Elle opère, et lui en sera capable par la suite, une séparation cauchemar/réalité, comprendre le monde du dedans et celui du dehors.
Nous ne sommes pas dotés de la même capacité de rêverie, dépend de la transmission de la mère.
L’égalité des chances ne se joue pas partout…nous n’avons pas le même héritage.
Transmission, puis manière de l‘avoir aiguisé par la suite, affinement du savoir…différents selon les gens.
Dans certaine société, les traditions, les rites, sont tels qu’il est normal, et même plus que normal, de donner à un enfant cette capacité de voyager.

Aller d’un espace à un autre, à la rencontre du différent, jouer dans un entre-deux monde.
Il existe désormais, grâce aux pratiques réticulaires, une «altérité spectrale », virtualité qui sauve, qui cache, l’identité réelle.
Capacité de faire ces allers-retours entre monde du dehors et du dedans sans s’abimer dans un monde ou l’autre.

Il faut un « lieu où mettre ce que nous trouvons » de Winnicott. Les rencontres, nous n’avons pas les mêmes possibilités les uns les autres, de les vivre. C’est selon notre transmission. Si on n’a pas ce lieu, cela engendre des moments d’intense dépression, des moments de vide ; selon l’âge c’est aussi la prise de conscience de ttes les rencontres manquées, désir avide de rattraper le temps, de se créer un lieu, boulimie du vide.

La mère est une médiatrice de l’indicible, de l’impensable.
Le temps compte énormément, plus le temps passe, plus la souplesse de l’esprit devient de plus en plus raide et difficile à bouger.

Pontage/suture. La suture est la porte ouverte à l’idéologie.
L’autre est heureusement irréductible. L’idéologie va faire tomber un rideau de fer sur cette dimension secrète (dimension sacrée dans l’autre) qu’elle veut voir disparaître à jamais (ce qui n’est pas à ma merci n’est pas comme moi).

La médiation peut créer une aire intermédiaire entre soi et l’autre, une aire de « négociation », une aire d’expérience dont l’une des caractéristiques serait de faire appel simultanément à la capacité de rêverie de l’un comme de l’autre. Espace « potentiel » de Winnicott, expérience sacrée pour l’individu car c’est sans doute ce qui lui permet de vivre « créativement ».

La médiation n’est pas seulement affaire de technique et de méthode. Dans un contexte interculturel elle exige de créer et d’inventer, et entraine des individus dans cet élan création et d’invention.