jeudi 29 octobre 2009

Couston : LMCO141 problèmatique environnementale par vince

Voilà, le cours de Couston en ( plus ou moins ) complet! Bon la présentation en prend un coup de la gueule par rapport à word mais bon!


I l’écologie comme science

Ø Le mot écologie date de 1866, et a été inventé par un biologiste allemand du nom de Hans Haeckel. Il a eut un grand rôle dans la diffusion des théories de Darwin.
Ø Le mot écologie vient du mot Oikos (la demeure, la famille, la société, le lieu et la structure sociale) et de Logos (le discours sur). C’est donc la science des rapports entre les habitants et leur habitat.
Ø Le mot économie est basé sur le même mot Oikos, auquel on rajoute Nomos, la loi (des hommes, pas la loi divine).
Ø L’économie et l’écologie se naissent et se développent plus ou moins au même moment, et leurs concepts sont en conflit mais s’enrichissent l’un l’autre de la même façon.
Ø De nos jours, l’économie alternative représente le désir de rapprochement de ces deux sciences.
Ø En 1875, le mot biosphère est inventé par Edward Suess.
Ø En 1877, le zoologiste allemand Karl Moebius, en observant les populations d’huitres en mer du nord, fait apparaitre les relations que les huitres entretiennent avec les autres espèces. Il appelle cela la biocénose (la vie en commun) et se rend compte que les huitres ne peuvent vivre sans l’apport d’autres espèces, ce qui implique un rapport de complémentarité, coopérative ou alimentaire.
Ø A la fin du 19ème siècle, les botanistes de l’école de Montpellier créent la notion de (A VOIR) en se rendant compte que sur un même lieu, il y a des plantes pionnières qui président à la création d’un écosystème. L’écosystème est un concept scientifique et ne correspond pas à une réalité figée. L’île et le lac sont les deux meilleurs sujets pour ce concept car ils sont dits fermés, ce sont des espaces dits clos, bien qu’en réalité il existe de nombreuses interactions avec l’extérieur. Mais ce sont les systèmes les plus clos existants. Chaque écosystème est pris dans une hiérarchie qui donne naissance à la théorie de la hiérarchie.
Ø La théorie de la hiérarchie stipule que chaque système est un processus ouvert à échelle multiple, et qu’il peut être considéré comme un sous-système de niveau inférieur relatif au supérieur, même si il n’y a pas de supériorité mais une interdépendance. On peut parler du haut de la pyramide sans évoquer les parties mais pas l’inverse.
Ø Voici le schéma d’intégration de la vie : cellule→ individu→ population→ communauté→ écosystème→ paysage→ biosphère→ éconosphère→ écosphère
Ø Dans les années 20 et40, l’école de Chicago développe la sociologie urbaine qui, croisée à l’écologie, donnera l’écologie humaine/urbaine, on considère une ville comme un écosystème.
Ø L’écologie développe le concept de cyclicité en opposition avec notre linéarité historique.
Ø Les années 2000 voient ‘l’apparition de l’écobilan, qui définit la consommation en carbone du cycle de vie d’un objet.

Définitions

· Biosphère : c’est l’espace situé au dessus de la lithosphère, de l’écorce terrestre, et qui rend la vie possible. C’est la portion du globe qui contient tous les écosystèmes, c’est la partie de la surface terrestre où grâce l’activité des écosystèmes, l’énergie des radiations solaires produit des modifications chimiques, physiques de la matière inerte, minérale de la terre en la transformant en matière organique vivante.
· Biodiversité : c’est la variabilité des organismes vivants de toutes origines, diversité au sein et entre les espèces. Il y a trois niveaux de biodiversité :
· Génétique : diversité au sein d’une même famille, la variabilité génétique étant garante de la survie d’une espèce.
· Spécifique : diversité des espèces.
· Ecosystémique : diversité des écosystèmes.
· Autoécologie : étude des conditions nécessaires à la vie d’un organisme dans un milieu donné.
· Facteurs biotiques : ce sont les facteurs vivants qui conditionnement la vie d’un organisme.
· Facteurs abiotiques : facteurs inertes (eau, climat, air)
· Facteurs limitant : facteurs qui limitent la croissance et l’expansion d’une espèce.
· Ecosystème (1935, Tansley) : désigne un ensemble d’organismes en interaction entre eux et avec leur milieu.
· Biotope : lieu ou vit la biocénose.
· Relation nutritionnelle : transfert d’énergie.
· Réseau trophique : savoir qui mange qui et quoi.
· Autotrophes : organismes qui n’ont besoin que de soleil et de sels minéraux.
· Hétérotrophes primaires : mangent les végétaux
· Hétérotrophes secondaires : mangent tout.
· Décomposeur : bactérie, champignon, qui décompose la matière organique.
· Concept du Climax : le foret est l’état final et stable de l’écosystème évolué.





II : l’écologie, un courant philosophique.

« Penser global, agir local » pose la question du rapport entre le local et le global. Il y a trois manières de poser cette question.

Le problème philosophique de la place de l’homme dans l’univers

Ø Freud a énoncé les trois blessures narcissiques majeures de notre histoire : Galilée et l’héliocentrisme, Darwin et sa théorie de l’évolution, et Freud et la psychanalyse. Selon lui, la culture est opposée à la nature, et l’homme dans la société est donc hors nature, ce qui implique que défendre la nature puisse être risible et insensé, car c’est alors défendre la nature contre les hommes, ce qui justifie l’exploitation de la planète. Le local (l’homme) exploite le global (la nature), ce qui est la base de l’impérialisme. Le marxisme et le capitalisme, pour différents qu’ils soient, prônent tous deux l’accomplissement de l’homme dans le travail donc l’exploitation.
Ø
Le problème politique de l’homme dans la société

Ø Jusqu’au 16ème siècle, notre société est tripartite et fondée comme un organisme vivant. Chaque personne appartient à un ensemble définit et son rôle est clairement établie.
Ø La modernité viendra nier cette organisation sociale en créant la notion d’individu qui fera naitre le conflit entre l’intérêt collectif et l’intérêt personnel. Il existe deux théories qui tentent de réguler ce problème :
Ø La théorie du contrat : intérêt particulier soumis à l’intérêt général, ce qui crée un état plus fort que l’individu qui lui impose sa conduite.
Ø La théorie libérale : les égoïsmes individuels s’équilibrent dans l’harmonie sociale, donc l’état les favorise.
Ø La société organique repose sur quatre termes : Holisme, tradition, croyance, nature.
Ø La société moderne repose sur quatre opposés : Individualisme, histoire, science, environnement.

Le problème moral du particulier et de l’univers

Ø Le centre de la morale moderne est l’individu. La liberté, l’autonomie sont des valeurs phares.
Ø L’homme selon Kant, n’a plus besoin de dieu pour se régir. Cependant, il doit calculer sa conduite pour ne pas être source de nuisance. Ce qui fait du centre de la morale la raison, qui permet à tout un chacun de calculer et de reconnaitre cette même faculté chez l’autre, et l’homme ne doit alors faire que ce qu’il autoriserait l’autre à faire.
Ø Cette morale implique que seul l’homme est doué de raison et qu’il n’y a pas de morale qui régisse la nature.

Qu’est ce que la modernité ?

Ø L’objectif social de la modernité est la croissance, car un pays qui croit est alors considéré comme un pays heureux.
Ø La modernité est un paradigme (ensemble de convictions et de théories partagées par la communauté scientifique, c’est donc un modèle de compréhension du monde). Depuis le 16ème siècle, ce paradigme de la modernité s’est imposé à nous, nous rendant par la même compliquée l’appréhension des autres modes de pensée.
Ø La modernité, c’est « la séparation de plus en plus grande du monde de la nature, régi par les lois que découvre et utilise la pensée rationnelle, et du monde du sujet, dont disparait tout principe transcendantal de définition du bien » A. Touraine.
Ø Un des traits distinctif de a la modernité est la création du concept d’environnement instituant la nature en ressource, ce qui acheva de scinder le monde en deux : nature/culture. L’environnement est exploité par l’homme, ce qui est le fruit de la séparation inhérente à la modernité du sujet et de l’objet.
Ø De même, les droits de l’homme naissent de la séparation de dieu et de son troupeau.
Ø Ce paradigme représente donc le coup d’envoi des progrès technologiques, sociologiques les plus fulgurants de tous les temps. Le monde change davantage en un an de nos jours qu’en cent ans avant.
Ø Cependant, de nos jours, ce paradigme est obsolète pour trois raisons :
1 : La crise écologique.
Cela fait à peine dix ans que l’on en parle à travers le monde entiers et à tous niveaux. Elle vient de l’irruption d’objets hybrides, mi-naturels, mi-anthropiques, comme la pollution, le trou de la couche d’ozone, les OGM. Il faut donc trouver des concepts et remplacer les mots planète et environnement pour changer la pensée générale.


2 : La crise du capitalisme
Le libéralisme est aujourd’hui remis en question, il repose sur deux présupposés : l’abondance des naturelles et la coïncidence des états et des nations. C'est-à-dire qu’une nation est un peuple uni autour de valeurs communes. Un état quant à lui est une réalité géographique et administrative. Jusque dans les années 70, les états-nations étaient seuls maitres de leur gestion environnementale. Aujourd’hui la mondialisation a complètement changé la donne.

3 : Mondialisation et délocalisation
La mondialisation a soumis le monde à plusieurs réalités complexes :
· Interdépendance économique globale.
· Interdépendance écologique (Tchernobyl, le climat, etc.)
· Privatisation des institutions publiques qui prive les peuples de leur souveraineté (Vivendi en Afrique, Coca-Cola en Inde)
· Abolition des frontières pour les capitaux, l’information et en moindre partie les hommes.
· La dénationalisation entraine deux risques majeurs, la dégradation de l’environnement et les replis identitaires.

III : la naissance de l’écologisme.

Ø Wilderness : la nature prétendue sauvage mais en réalité modifiée par les indiens d’Amérique, offerte à la fameuse conquête de l’ouest.
Ø Nature anthropisée : nature modifiée par l’activité humaine.
Ø Smog : contraction de fog et de smoke, brouillard londonien.
Ø L’influence de la nature sur l’homme est débattue depuis le 18ème siècle.
Ø Le réchauffement de l’atmosphère discuté depuis la fin du 19ème.
Ø Mais ce n’est que depuis les années 70 que l’on se rend compte que l’activité humaine a les capacités de transformer profondément la vie sur terre, voire de la compromettre. C’est à cette période que nait l’idée que la terre ne peut fournir assez de ressources pour tous les besoins de l’homme. L’idée de responsabilité des hommes envers les générations futures est aussi née dans les années 70.
Ø Le concept de complexité de la vie ( Connoner) stipule que toutes les parties de la vie sont interdépendantes, que la matière circule et se retrouve en tous lieux, que la nature est supérieur et infiniment trop complexe pour nous, et qu’il n’existe pas dans la nature de dons gratuits.
Ø Depuis quelques années est né de même le concept d’espaces écologiques, sphères délimitées par l’ensemble des conséquences de l’action d’un être vivant ou d’un collectif dans un milieu naturel qui la traverse et auquel son activité participe. Cet espace écologique de l’homme moderne est la planète, et donc son impact est décuplé. L’importance de ce concept est qu’il définit un bien commun à l’ensemble de l’humanité et va donc à l’encontre de la propriété privée et donc rassemble l’humanité autour d’une cause commune.
Ø La limitation écologique de la souveraineté des nations se situe la où entrent en jeu les nécessités de protection de la biodiversité, la préservation de la couche d’ozone et la réduction des gaz à effet de serre, de même que l’intégrité corporelle des personnes (santé publique).
Le problème écologique : 1ère formulation des années 70

Comment limiter la toute puissance de l’homme sur la nature, comment sauver la nature, l’environnement de l’homme ?
1 : Le biocentrisme
Ø L’écologie radicale (Aldo Léopold) est un mouvement proche de la haine de l’homme.
Ø La version moyenne, qui considère chaque être vivant comme centre de téléonomie, c'est-à-dire comme pourvus de deux buts, vivre et se reproduire, ce qui implique que chaque être vivant mérite le respect mais pose le problème de la nécessité de se nourrir.
Ø La version poétique propose le contrat naturel, élargissement du contrat social à la nature.
2 : L’anthropocentrisme
Ø C’est la doctrine la plus rependue en France, et selon cette doctrine, trois réponses peuvent être apportées : l’élargissement des droits de l’homme, le concept de droits des générations futures, et le droit à l’environnement sain.
3 : Le techno centrisme
Ø C’est une excroissance de l’anthropocentrisme, l’idée que l’on peut remplacer les biens naturels par des moyens techniques (polénisation manuelle, etc.)
4 : l’utilitarisme
Ø C’est la théorie qui cherche à calculer rationnellement comment on peut obtenir un maximum de bonheur individuel pour le plus grand nombre. Il est fondé » sur la prise en compte de la douleur (Bentham). On cherchera à adapter l’écologie à ça.


Le problème écologique : 2nd formulation

Il y a trois manières d’organiser les rapports entre l’homme et la nature.
Ø Les sociétés organiques considèrent que l’homme est dans la nature
Ø La pensée moderne occidentale place l’homme contre la nature
Ø La pensée complexe place la nature et l’homme dans la biosphère et leur confère une interdépendance et une influence mutuelle.

Deux modes de pensée majeurs

1 : Le réductionnisme : décomposition du problème en unités minimales. Le tout est la somme des parties, principe de non contradiction. Il y a une proportion entre les causes et les effets.
2 La pensée complexe : un problème ne peut pas être séparé de l’ensemble dont il fait partie, le tout est plus que la somme des parties, la contradiction et l’effet papillon sont admis.

Le problème écologique : 3ème formulation

Comment et au nom de quoi l’homme doit-il réguler son agir envers la nature et les différents éléments de la biosphère ?
Ø L’homme moderne : liberté transcendantale qui a fondé son autonomie et qui rendait l’homme opposé à la nature par sa nature même. Descartes parle de l’animal comme d’une machine, alors que dieu à donné à l’homme maitrise et possession de la nature.
Ø L’homme complexe : autonomie organique d’où émerge la liberté humaine (les animaux ne sont pas libres), nous appartenons à la nature mais notre liberté nous permet de nous en arracher.


IV : La dimension morale de l’écologisme.

Hans Jonas et le principe de responsabilité (1979)
Ø Il prône un retour à l’ontologie (philosophie qui s’intéresse à la science de l’être). S’il y a être, c’est qu’il y a une volonté d’être.
Ø Aujourd’hui, l’homme met en danger l’être de part ses acquis scientifiques.
Ø L’être envoi un appel à l’homme : la planète est comme un bébé pour l’homme, elle l’appelle et s’il ne répond pas, tout va disparaitre. Et de plus, s’il ne répond pas, il ne montre pas digne de son humanité. La peur doit être le moteur de la responsabilité.
Ø Le bien suprême de l’homme selon Jonas est la préservation de sa planète en suffisamment bon état pour vivre humainement.
Pour exister, le lieu nécessite un espace et un sujet délimité, c’est la rencontre entre une objectivité et une subjectivité.
Ø Lieu : portion déterminée de l’espace considéré de façon abstraite.
Ø Espace : étendue indéfinie qui contient tous les objets.
Ø Milieu : espace entourant un objet et s’y référant.
Le vocabulaire d’Augustin Berque
Ø Médiance : rapport motivé de l’individu au milieu
Ø Epoqualité : inscription de cette motivation dans un temps propre à l’individu.
Ø Trajectivité : principe de création du milieu entre objectivité et subjectivité.
Ø Le paysage : création subjective, culturelle. (entité trajective)
Ø Ecoumène : biosphère telle qu’elle est perçue et habité par l’homme. La relation de l’humanité à l’étendue terrestre.
Il existe quatre entités trajectives selon Berque :
Ø 1 : la ressource (gisements, beauté du paysage pour les touristes etc.)
Ø 2 : la contrainte (aménagements des territoires, etc.)
Ø 3 : le risque (séisme, inondations, etc.)
Ø 4 : l’agrément (bains de mer, etc.)


Ø Ce que nous percevons n’est pas la réalité objective des objets. Nous vivons dans une représentation subjective du monde.

Ø Il existe des conflits d’intérêt :

Ø Droit de l’individu VS droit de la communauté
Ø Droit coutumier VS droit de l’homme
Ø Droit coutumier VS droit de la biosphère
Ø Droits de l’homme VS droits de la biosphère.

Ø La morale écologiste ne peut être universelle mais scalaire (tous les hommes ont la même valeur alors que les écosystèmes non).
Ø De même, on assiste au syndrome du NIMBY, Not In My BackYard (oui au TGV mais pas dans mon jardin).
Ø La biosphère, l’humanité et l’écoumène sont trois systèmes emboités :

Biosphère
Humanité
Écoumène



Biosphère=objet
Ecoumène=trajection
Humanité= sujet


On ne doit plus chercher la vie bonne mais la vie optimale qui permette la préservation des conditions de vie sur terre. Il faut remplacer la notion de bien, qui est subjective, par la notion de juste, ce qui est bon pour tous sans que personne ne soit lésé.
Morale triscalaire (à voir)


V : Politique et développement durable

Ø La première définition du développement durable apparait en 1988. « Répondre aux besoins de présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire aux leurs ».
Ø En 1997, J. Rawls propose sa définition d’un projet objectivement rationnel, fondé sur une information précise, une compréhension complète de ses conséquences.
Ø Morin et Kern proposent une autre définition du développement : « conception réductrice où la croissance économique est le moteur nécessaire et suffisant de tous les développements sociaux, psychiques et moraux. »
Ø Indice synthétique du développement humain selon Amartya Sen :
Ø Taux de mortalité infantile
Ø Esperance de vie à la naissance
Ø Accès à l’enseignement élémentaire
Ø Alphabétisation
Ø Nombre de médecin par habitants.
Ø Les quatre principes économiques du développement durable idéal :
Ø Limitation de l’activité humaine à un niveau soutenable
Ø Optimisation de l’utilisation des ressources naturelles pour une utilisation raisonnée de ces ressources renouvelables.
Ø Limitation de l’utilisation des ressources fossiles.
Ø Prise de décision prenant en compte la démocratie locale (gouvernance)
Ø Le principe de précaution implique l’abstention de tout acte représentant un danger potentiel.

mercredi 21 octobre 2009

Altérité : Communication et Médiation - Geffroy Option 1 by Ti

Altérité : Communication et Médiation

Les hommes oublient. L’histoire essaie de se remémorer. L’histoire a de la mémoire. Elle essaie aussi de digérer certaines choses.

L’étranger, l’étrangéité est constitutif de l’humain.
« Etrangéité » : équipe de Blanchard, fracture coloniale.
A la fois affrontement et dialogue entre le singulier et le collectif.

L’humain : incomplétude initiale.

La littérature coloniale :
Maitrise parfaite du français au service de l’Empire. Gros impact sur de nombreuses générations. Il s’agissait de réunir ttes les figures de style pr exalter une certaine idée de l’empire français sur des cultures. Met en relief la suprématie de la culture française. Littérature lyrique.
Oppositions cultures savantes et populaires ds les 70’s.
Désormais on nomme « arts premiers » des arts qui ont pdt des décennies été des arts derniers.
H. Leblond, 1974, L’Empire de la France […]

Comment se fait-il que l’autre est capable de mobiliser en nous des forces qui sont sans cesse à l’œuvre ?

Julia Kristeva Etranger à nous-mêmes
« Inquiétante étrangeté », « troublante altérité », « l’étranger nous habité, face cachée de notre identité.

Goffman, Stigmates

Rites d’interaction conditionnés par les représentations que l’on a de l’autre, représentation qui ont des influences sur nos comportements, sur la vie quotidienne.

La différence nous fait agir ; par exemple, nous avons des comportements bizarres devant un berceau. Tentative de trouver le moyen de toucher, d’atteindre l’autre, la différence.

Quand on né nous sommes inachevés. Cet inachèvement fondamental suffit à faire des autres des étrangers.

Une menace de basculer pèse sur nous de se retrouver totalement ailleurs, autre, pris dans u processus d’aliénation (altérité délirante).
Capacité de folie. La pire forme de l’altérité c’est d’être autre que ce que nous sommes, être fou.
La folie suscite des réactions qui ressemblent à celles suscitées par d’autres formes d’altérités (couleurs de peaux etc).

Besoin d‘un autre quel qu’il soit pr référence. S’il n’ya pas d’autre, il n’y a pas de certitude d’être soi-même. L’altérité est constitutive de l’être humain.

La folie est le prototype même de l’altérité. C’est sa figure la plus terrifiante. « Folie ordinaire » en chacun de nous. La folie est une question d’équilibre, de mesure, entre nos systèmes de défense et nos expériences.

L’altérité fait peur mais séduit aussi. Ambivalence et ambigüité.

J. Sys Le primitif et l’originaire
L’autre, l’étranger, s’énonce par la médiation de grilles de lecture fournies par la façon dont l’identité se conçoit, se représente et se dit.
L’autre ne se surajoute pas, il apparaît comme le symptôme d’un manque, une blessure individuelle et collective.

Il y a tout en nous pour nous permettre de réagir à l’autre.

Sur ce fond profondément humain viennent se surajouter des processus de construction.

L’altérité est le lieu privilégié du symptôme.

Les enfants voyagent de monde en monde ; ce monde ne leur suffit pas. On a une possibilité de jeu extraordinaire entre le monde subjectif et objectif. Ca ne veut pas dire que le passage n’est pas difficile. Mais au moins on en a le pouvoir.

Le premier autre est le doudou. Une des premières figures de l’autre. C’est un autre positif mais aussi persécuteur, face négative, capable de jouer un rôle dans les processus d’autodestruction pouvant aller jusqu’au suicide.

Plus tard vient le compagnon imaginaire. C’est une figure positive, rassurante, un gardien narcissique de l’intégrité. Reste toujours vivant. Garantie à l’être humain son intégrité et son identité. Ile st un jardin secret de la vie d’un enfant. Notion de secret mais aussi de sacré. Une intrusion est une menace quant à l’existence de ce compagnon. Qd il y a intrusion ds cet espace c’est une source d’angoisse qui va se poursuivre très longtps et est liée à la culpabilité, à l’échec de ne pas avoir su garder, trop confiant et franc.

Les SIC ne parlent plus que de l’inconscient alors qu’il était tabou.

Angoisse du 8éme mois.

L’enfant se met à marcher qd il est capable de dire « non » ; s’acquièrent simultanément.
L’enfant : sentiment que les êtres qui l’entourent sont exactement comme lui. Il va découvrir notamment à travers l’expérience du miroir, que la réalité n’est pas celle là, qu’il a un visage et un corps. Faut lui dire son prénom, lui dire « c’est toi », pr lui faire réaliser que cette image est la sienne et pr qu’il se construise harmonieusement un sentiment d’identité. Epreuve de la découverte de l’étranger que nous sommes, découverte plus ou moins facile, plus ou moins acceptée et difficile à surmonter.
Tte une période de notre vie n’a pas de visage. Le jour ou nous le découvrons est un jour de surprise, d’angoisse car peur de l’étranger, présence visuelle dure à supporter, réactions parfois violentes.

L’autre fait très tôt partie de mon existence ac cette menace, ce risque d’un rejet motivé souvent par la peur.

Les littératures comme les contes ou la SF, ont joué un rôle important ds la construction des images de l’altérité (comme l’orientalisme en peinture).
Il y a à l’intérieur de l’homme tous les mécanismes préparés à ce que nous puissions déclencher une folie collective.

Les accidents de l’altérité sont construits de manières complexes, au plan collectif, sur la misère sociale.

Pour certaines cultures la beauté est dangereuse.

Le Horla, Maupassant ; aussi ds la littérature de De Nerval etc, résurgence des figures de l’autre, de la folie etc.

La représentation de l’autre est une question de représentations sociales. Rencontre de ces représentations sociales et de nos expériences, « articulations psycho-sociales ».
Représentation, possibilité d’un effet retour de certaines choses.

Sida : insoutenable pr ceux qui le vive et pr les autres. Métamorphose des visages et des corps. Dans ces moment de pandémie, peur de toucher quelqu’un car peut de l’attraper. Peur, panique, phase de dépression…mais aussi s’instaure un autre rapport entre les malades et les usagers de la médecine. Des associations se créent. Epoque où ces associations posent les revendications d’une reconnaissance de passer d’un statut de personne handicapée à quelqu’un de reconnu, et donc en tant qu’identité. Reconnaître une identité à part entière. Problème de la reconnaissance de l’identité de l’autre et de l’autre dans son identité.
Les rapports font ressurgir de manière surprenante des croyances extrêmement archaïques que l’on croyait oubliées et où la magie jouait un rôle surprenant.
80’s, sida, tout se réveille. Réémergence de phénomènes archaïques.

On leur prêtait des pouvoirs de divination.
Les fous, depuis la plus haute Antiquité, ont tjrs été capable d’un pouvoir de divination.
Cassandre et d’autres, êtres infirmes mais dont les prédictions peuvent se comprendre. Mais à cause d’une malédiction, cassandre par exemple ne sera jamais crue. Elle est considérée comme une véritable folle et est frappée de la malédiction d’Athéna. Elle annonce tout mais personne n’en tend rien. Elle est différente, elle est folle et rejoint toute une tradition qui consistait à penser que les fous font peur ds leur lucidité. Cette tradition qui croit que le discours aliéné est un discours de lucidité recèle une part de vérité : tout se dit mais on n’entend pas car on n’a pas les codes pr déchiffrer.
Cette croyance prêtant à l’étranger des pouvoirs singuliers concerne aussi les êtres difformes. Toute infirmité est une marque des dieux. L’innocent = l’idiot.
Association entre l’atteinte physique et mentale mais aussi sociale.

Revue Les Deux Mondes, 1999, extrait de Harendt (1951) :
« La dignité humaine a besoin d’une nouvelle garantie ».
La prise de conscience est que, quelque soit la manière dont les hommes sont capables d’enjoliver, à un moment l’Histoire se réveille et ré émerge ce qui a été laissé ds l’oubli. Ca ressurgit ac force et violence accrue. Comme ds les pandémies.
Mais pq ca refait surface, pq l’autre gêne à ce point, pq a t-il autant de figures… ?
Ds cette terreur il y a une source de jouissance, et là, ca devient pervers, le système devient pervers.

Sorte de course des identités perdues, dt la perte est telle qu’no a l’impression que ca ne sera jamais plus.

Texte de De Certeau, La Culture au Pluriel, chapitre « la beauté du mort ».

Benjamin « Les passages »
Nadja, Breton
Lambert « Revenant » (texte)

La Ville :

Dimension de l’altérité dans la ville, elle a une fonction de production de soi et de l’autre.
Montée des sociétés industrielles : émergence de la socialité en ville.
Contraste tradition rurales et urbaines. Passage de civilisation, mouvement de population qui a fait qu’entre parent et enfant s’est instauré un dialogue de sourd entre campagne et ville.
Après la 1ére GM 90% de population dans l’arrière pas et 10% sur la cote. Ce chiffre va progressivement s’inverser et, en 1960, il s’inverse complètement.
Mouvement de population mais aussi de mentalité.
« Aller se placer » sur la Côte. Les parents sont restés à la campagne.
Forme d’exil, de rupture.

La ville, par son espace et ses espaces, opère automatiquement un regroupement communautaire et identitaire avec une sorte de stratégie d’appartenance (culturelle, d’être, de faire), dans les quartiers.

La ville va cristalliser l’image de la Modernité, du bien-être, du progrès…en dépit d’une misère réelle (cf : 19é, Zola, Flaubert…).

La ville va créer des espaces publics qui vont devenir des lieux où l’on se montre, où l’on rencontre, et qui vont permettre en même tps le mélange et la découverte de tout un monde.
« Descendre à la ville, c’était se retrouver dans tout un environnement ac de gestes totalement étrangers (façon de saluer, codification des corps, de la parole…).

Façon de passer dans la ville, les passants, exaltée par le surréalisme.

Question de l’étranger dans la ville avec Sophie Calle, goût du hasard des rencontres.

La ville est source de production de l’altérité, de l’étranger.

Tendance à quitter la ville, mouvement.
Des habitudes disparaissent. Tout un courant se ranime aujourd’hui sous une étrange forme, cherchant à collecter, à conserver les témoignages de toute une société disparaissant peu à peu, la société rurale.
La culture populaire ; renvoi à la culture savante.
On essaie de conserver les traditions.

De Certeau parle de la culture populaire. Elle est d’abord censurée pour être étudiée, « danger éliminé ».
Débat culture populaire et savante ; étrangéité d’une culture par rapport à l’autre.
Question de la colonisation.

Un des problèmes aujourd’hui c’est que les travaux sur l’altérité font référence à la notion de représentation sociale.
Cette notion ressurgit au cours des 80-90’s sous le plume de Serge Moscovici. Il publie un ouvrage qui passera inaperçu ; choisit un terrain qui le condamne d’avance :
La Psychanalyse, son Image et son Public.

Folie et représentations sociales

Margaret Mead a questionné la problématique du genre, en son tps (dés 1951) et avant l’heure.

Herzlich, étude : langage de la santé et de la maladie (identité et altérité), « les individus et la société sont toujours liés en des liens divers et indissolubles ». « Double relation » à la maladie et à la société.

L’autre n’est pas le même aujourd’hui qu’au 18éme siècle. Les sciences humaines et sociales, dont les SIC, contribuent à ces constructions sociales, historiques, des représentations de l’autre ; si on nie cela on est ds la cécité et la surdité.
L’autre d’une autre génération. Degrés d’étrangéité séparant les générations.

Des courants vont s’emparer de la ville.

Le passant. Facon de passer en ville exaltée par le surréalisme.

Chaque univers urbains va peu à peu construire sa propre identité. Les villes vont avoir chacune une sorte d’accent.

Il y a des personnalités urbaines ; certaines se sont dépouillées de leur spécificité.

Question de l’étranger ds la ville. Travaux de Sophie Calle. Elle retrouve ce gout du hasard, le hasard des rencontres. Dans la ville il y a des espaces ailleurs, des possibilités de se perdre, contrairement aux villages. Calle renoue ac ca, travaille sur la trace et le hasard des rencontres. Jeu du double, de la filature qui n’en est pas une, car elle n’a pas de but en suivant quelqu’un. Ce travail serait impossible dans un espace rural.

La ville génère des rapports à l’altérité parfois très intenses, car elle fait partie de ces lieux d’où l’individu peut partir, partir pr revenir même longtps après.

La ville c’est aussi le risque de la foule, de la masse au sens de bain volontaire ou fortuit, dans l’anonymat. L’anonymat est un espace privilégié de jeu avec l’altérité car nous sommes plongés dans un environnement qui ôte toute singularité. « La masse est interdite de subjectivité, de parole ».
Tout cet univers de la nature a des possibilités de se présenter, de se représenter avec des particularités semblables. A l’inverse, la ville est capable d’une totale transfiguration, les quartiers ne se ressemblent pas, capacité de s’édifier.

Capacité pr la ville d’offrir des labyrinthes, c’est un lieu où l’n se perd, ou se créent des trajectoires placées sous le signe de la perte, de l’errance, de la passade.

Baudrillard : Figures de l’altérité. Il met l’accent sur la part de séduction que recèlent tjrs nos rapports à l’autre (désir de séduire l’autre mais aussi que l’autre nous séduise.)

Ernest Pignon Ernest : signe une œuvre militante et étonnante. Affiches sur des murs de villes. Nous laissons en général peu de traces lors de nos passages dans la ville, mais on les emporte. Il utilise la perspective comme un chirurgien utilise un bistouri ; elle va lui permettre de creuser et d’installer dans ce creux des dessins. Ses dessins ont tjrs quelque chose à donner à voir. Le dessin n’a d’autre destin que de disparaître. Pignon Ernest n’est qu’un passager. Il s’embarque et embarque la ville dans une dramaturgie scénique. Il travaille avec les locaux, les habitants de la ville. Il investit la ville, il choisit des lieux scéniques ; Il joue entre l’actualité de la ville et une mémoire ancienne : il est le messager rendant cette rencontre possible. Un monde surgit, un monde d’ailleurs.

Cet investissement de la ville ne se fait pas indifféremment. Des villes offrent, se donnent, et d’autres créent aussi des espaces particuliers de découverte, des « passages »
(Walter Benjamin, Paris, Capitale du 19éme, « monde en miniature »).

« Chaque époque rêve la suivante » Michelet.
Eloignement de la ville = exil, accepter de la laisser rêver sans nous.
Lien indissociable entre l’altérité et l’absence. Qd on a une absence, on laisse les autres le tps de rêver ou de cauchemarder, et moi, ca me laisse le tps de voyager.

Partir, de Tahar Ben Jelloum
Moha le fou, Moha le sage, de Ben Jelloum, ou encore L’Enfant de sable.
Problématique de l’identité et de l’altérité. Développement du tourisme culturel.
L’émigration : ont souvent des rôles d’emprunts ; renforcement du mirage de l’Europe, complice étrange de ces errances identitaires.
« L’altérité du dedans » (Denise Jodelet) à distinguer de celle qui concerne le territoire, les frontières, l’autre avec ses origines (altérité du dehors).
La mort, réelle ou symbolique, de l’autre, est une forme de possession.

Emergence de la « guerre des mémoires » (Paul Ricœur). Divergence des récits collectifs. Jamais il n’y a eu autant de commémoration, devoir de mémoire comme un symptôme ; rites collectifs, ou tout au moins institués comme tels…

Hoffman, Le Nègre Romantique : personnalité littéraire et obsession collective
Contrastes constitutifs de tte une histoire.
Les populations indigènes étaient l’objet de tte une palette de sentiment (compassion, désir, cruauté…)
Faire mal est une manière aussi de détruire définitivement le moyen de faire du bien à quelqu’un, comme une conjuration.
Etude sur les visages : les européens vieillissent bcp plus vite.
Configuration des traits des visages : sorte d’enfance ou d’adolescence permanent e des ces visages étrangers.
Extrait du Nègre Romantique :
Lyrisme, poème de Lamartine
« Les blancs ont un juge Et les noirs un vengeur »
L’autre, on ne peut et il ne se laisse pas réduire à l’égalité de soi.

L’enfant : est considéré comme innocent.

On prend des formes souvent lyriques. Un lyrisme absolu qui dissimule mal le fait que la « race blanche est supérieur en beauté » (Leblond).
En physique le blanc n’est que la somme de toutes les couleurs. Rayonnement de la race blanche en tant que synthèse de tous les titres, de ttes les intelligences, de tous les pouvoirs.

La littérature coloniale, cartes postales, illustrations d’ouvrages etc avec toute une dramaturgie étonnante qu’on repère aussi ds les films ethnographiques et sociologiques. L’anthropologue est placé en héros qui rapporte des images inoubliables.
Marc Augé, L’impossible Voyage
Les uns sont spectateurs, les autres sont des spectacles.

L’altérité immédiate, l’anthropologie de la proximité, est une question difficile à explorer, comme celles de la multiculturalité et de l’interculturalité.

Transfiguration des territoires, des territoires de vie et de vie quotidienne. Exode massif qui a conduit à la concentration de la population surtout en milieu urbain.
La ville est un espace privilégié de création de l’altérité, y compris d’une altérité de soi multiple. Quartiers communautaires.

Derrida, « l’Hôte » : double sens. Etymologiquement : celui qu’on accueille et l’ennemi, l’étranger à la cité.
Rencontre entre contraintes économiques, les politiques urbaines et l’accueil, l’implantation, de populations étrangères.

Effet de proximité ds les grandes villes ; elles ont le secret de jouer sur la proximité.
Quand on questionne l’altérité il faut aussi voir comment se construisent les clichés, les images, d’un pays à l’autre.

Jeux de représentation de l’autre au féminin comme au masculin.

Visionnage du film : « Les Autres Hommes » de Michel Viotte.

L’art va permettre de changer les regards, de nouer de nouvelles relations ac l’autre
Arts premiers portés par les dadas et les surréalistes
Les arts sont venus sauver et changer les représentations des sociétés primitives, sans écriture, des arts premiers
Rôles de certains anthropologues
Parfois scénarisation, rôles pas toujours brillants des anthropologues
Transformation de l’autre en objet
Tourisme culturel qui scénarise les cultures, ventes cher de séjour

Le chemin vers l’autre fut long

Saisir le monde

Fascination des occidentaux mêlée d’effroi pour ces peuples sans cultures sans « écritures », « sans histoire ».
L’autre fut nié avant d’être converti et pillé
Ces peuples reconnaissent au monde sa part de magie et d’invisible
L’homme, n’est pas dissocié de l’univers dans les sociétés animistes.
L’art est un pont entre passé et présent

15éme : inauguration de nouveaux continents ; après la découverte de l’Amérique, ils se dirigèrent vers les Caraïbes.
18éme : exploration de l’Océanie multiplie les rencontres, nouvelles énigmes pour les navigateurs
Les sociétés savantes initient les explorations. Enrichissement de dessinateurs.

Passion de l’Europe

Mort de Cook (tué par tribu) détruit le mythe du bon sauvage des mers du Sud. Le paradis devient enfer.

Ils portent les traces de leur animalité
Le plus bas degré de l’humanité : les Aborigènes et les Kanaks

Age d’or des grandes expositions coloniales et universelles. Célèbrent le génie scientifique occidental

Autre comme phénomène de foire, attraction
Rencontre factice
Défilé de vaincus réduit à une mise en scène effroyable.

Spectres de leur gloire passée. Posent pr photos, mise en scène. Comme Geronimo.
Cartes postales qui feront le tour du monde, accompagnées de légendes réductrices.
Indiens ds les réserves désormais.
« Le rêve d’un peuple a disparu » : parole du grand chef indien Crazy Horse après la bataille de Little Big Horn. Il montre que ce ne sont pas seulement des gens qui ont disparus, mais le rêve de ce peuple.

Objets de peuples dans vitrines des grands musées du monde

Une volonté s’affirme de développer une meilleure connaissance de ces autres et d’en fixer la mémoire. Rencontre de l’autre dans son cadre de vie
Des expéditions s’organisent, frénésie de tournage profitant de la colonisation

Johnson en Océanie

Récit de tribus perdues et de rites cannibales

Monde révélé, chronique de l’étrange, musée vivant

Vision marquée par la pensée coloniale
Cinéaste : symbole rassurant, souvent le héro de l’histoire

Rencontres marquées par les craintes et les préjugés

Nouvelles grammaires sociales et spirituelles. Humanité élargie

Premier contact Maori : Cook. Rencontre violente. Société complexe et guerrière. Sculptures omniprésentes chez eux.

Peuples arctiques : vivre c’est d’abord survivre
Esquimaux : parfois tourne à a tragédie (histoire de Minik : ramené en Amérique pendant de nombreuses années il n’a pas réussi à vraiment s’adapter ; de retour chez lui, il ne s’est pas réadapter non plus. Arraché, déraciné. Meurt prématurément de pneumonie). Flaherty avec Nanouk, premier grand film ethnographique.

Chacun veut marquer de son empreinte les origines nouvelles

L’Afrique noire a longtps été le continent le plus mystérieux
L’art domine toute l’Afrique ; les artistes y occupent une place déterminante ; réalisent des objets profanes et sacrés. Ils sont des « grands maitres anonymes » ; fétiche pour les occidentaux.

Pour les scientifiques, une méthodologue se met en place (structure des corps et des visages etc…descriptions), vision encyclopédique limitée au départ par la comparaison entre ces peuples et les occidentaux.

Leurs croyances leurs donnent leur créativité artistique. Fixer leur héritage et la présenter aux yeux. Totems témoignent encore de leur grandeur passée, récits mythologiques des ancêtres etc.

Dans de nombreuses tribus les habitants portent costumes et masques lors de cérémonies pr représenter les dieux, les ancêtres. Revivre le moment magique de la création. Pullulement des mythes.

Des pants entiers de l’inconscient se retrouvent ds leur culture, ils ont donc « leur mot à dire ».

La vision occidentale change petit à petit

Les Dogons (Soudan) : rôle central des masques. Grioul a vécu ac eux, respect mutuel, a eu droit à des obsèques dans leur tradition.

La théâtralité des rites effraie, mise en scène macabre faite de transes et de possessions.
L’occident joue à se faire peur, exotisme et préjugés.
L’indigène est adorateur d’idoles et forcément cannibale.

Goût du trucage, « réalité déformée » (Rouch)

Libérer les films de clichés persistants

Cannibale mais aussi belle des mers du Sud

La beauté des œuvres pénètre les consciences quand ? Collecte déjà ds l’Antiquité et collecte intense de ces objets dans la première moitié du 20é.
Ils sont ce que l’imagination a produit de plus puissant et de plus beau. Autre définition de la beauté.
Un marché de collection se développe
Objets magiques
Pouvoirs mystérieux, forces métaphysiques
Dimension de l’émotion perçue par les dadas et les surréalistes
Breton : relation intime ac ces objets

Le regard sur ces peuples évolue. L’autre prend enfin sa dimension véritable.

Sociétés bouleversées à jamais par ces rencontres ac l’Occident.
Lévi-Strauss (ds Tristes Tropiques) : réalité accablante

Le rêve est tenace d’un premier contact vierge de tout historique avec un nouveau peuple

Résonnance de tout cela en termes de transmission des savoirs.

En muséologie on intègre de plus en plus le thème de l’immobilisation de la mémoire.
Question de la transmission.
Carrefour entre le transmit et le construit où se joue la problématique de l’identité.

La rupture entre les générations :

Margaret Mead :
A combattu contre les processus d’exclusion, notamment celle des femmes.
Désir de voir se maintenir la paix, la paix entre les générations.
Sans hésiter elle décide de définir les rapports entre les générations ds des termes analogues au traitement des questions de l’immigration.
Une génération laissée sur la rive à l’inverse d’une génération née avec les technologies entre les mains.
Les « vieux » ne seront jamais jeunes là où moi je suis jeune.
Bcp de choses ont entrainé la division irrémédiable entre les générations.
Ceux qui ont vécu les 30-40’s sont comme des immigrés.
Peur que les jeunes deviennent des étrangers.

Deux coupures radicales dans la première moitié du 20é siècle, coupures qui correspondent aux deux guerres mondiales.
La première guerre : à l’idée de la jeunesse
La deuxième : laisse encore plus de vie sur les champs de bataille mais avec un esprit différent. Après la première guerre tout le monde a perdu quelqu’un, sentiment d’un sacrifice de la jeunesse.

Avec l’entrée ds le 20é et la société industrielle, tout un courant se sépare, le romantisme. Même la première guerre était habitée par des romantiques.
Sentiment de toute une jeunesse que le monde doit changer.

La poésie du quotidien :

Dans l’art aussi. Les salons étaient une sorte de conserve d’un art « petit bourgeois ». Sentiment d’un art dépassé.

Pour les survivants de la première guerre, sentiment qu’il y n’a plus rien à perdre, quelque chose de suicidaire, que l’on retrouve dans le surréalisme (Jacques Vaché).

Le Dadaïsme va s’attacher à rendre l’habituel étrange. Travail ds l’événement singulier. Dénaturation des choses du quotidien.

Le surréalisme au contraire va s’intéresser aux autres, aux objets des autres. Surréalisme comme révélateur de l’altérité.
Passion pour les créations des autres hommes.
Traque de l’ailleurs.
Les surréalistes vont s’attacher à la vie de l’inconscient. Croyance en une vie secrète peuplée d’imprévus, d’inattendu.
Folie comme source de création.
Utilisation de drogues. Vaché s’est suicidé par overdose, c’était un personnage atypique, dandy.
Coté de l’inconscient et de la folie, recherche des limites et du vertige à transgresser certaines limites.

Incarnation de la Modernité : la Ville. La ville devient pour eux une source de découverte de choses cachées, tout un monde étrange et invisible, et à ce titre la ville devient un lieu de rencontre privilégié de l’étranger. Un univers secret dont les surréalistes essaient d’en assurer l’apparition et la matérialisation.

Extrait de Nadja : première phrase « Qui suis-je ». Rencontre d’une femme surprenante, folle, rencontre d’un amour impossible à travers la traversée d’une ville (Paris) l’écrit s’accompagne d’image.
Derrière les choses les plus banales se cachent des réalités secrètes. La ville est le lieu où se font les voyages.
« Un ailleurs de l’étrangeté »
« Transe », possession par l’ailleurs, un autre esprit.
Monde invisible source lui-même d’étrangeté, d’altérité.
La première phrase de Nadja : « Qui suis-je ? ». C’est une aventure à travers la ville, questionnement sur l’identité, sur l’identité au-delà des apparences, avec le sentiment, la volonté même, que la vie soit déjà accomplie. Dimension onirique ds cette approche de l’expérience du quotidien. Questionnement sur la différenciation, sur l’identité, sur des thèmes qui concernent le voyage, le tourisme, le tourisme culturel.

« Quand les voyageuses découvraient l’esclavage » de Françoise Lapeyre.

Des liens de complicité subtils, parfois grossiers, ce sont établis entre l’esclavage et la domesticité.
1848 : abolition esclavage.
« Les serviteurs muets » ressurgissent. Baroque.
Héritages de l’esclave et du domestique.

Claude Levi Strauss, Tristes Tropiques :
Commence par le départ, comme dans la majorité des récits de voyage.
« Je hais les voyages et les explorateurs » en est la première phrase et pourtant il écrit.
L’anthropologie, l’ethnologie, qui par définition se sont intéressées à l’autre et à l’ailleurs, ont contracté très rapidement une volonté d’être tout à fait objectives et scientifiques. Besoin de marquer identitairement et disciplinairement leur différence par rapports aux explorateurs plus ou moins aventuriers.

La rencontre avec l’autre recèle toujours une part d’émotion qui vient réveiller, secouer, traumatiser parfois, le chercheur. Trouble intérieur et volonté de s’en défendre, réaction systématique à ce trouble.

Les domestiques/esclaves étaient comme déguisés, façon de déguiser l’autre, de l’exhiber. Des êtres importés au cours d’un voyage. Parfois ils mangeaient très peu, ils n’avaient pas d’argent etc. mais ils étaient vêtus d’or, de satin, de soie, de pierres précieuses, de broderies…C’est à la fois significatif et terrifiant.

« L’Orientalisme ». Pierre Loti en est un des sommets.
Le roman d’un Spahi de Pierre Loti. Pour les paysans, les petits, les pauvres gens, la ville signifie « grand » et « riche ».

Une sorte de « tourisme interne », forme ancienne de « nomadisme immobile » (comme les voyages sur internet etc.), mouvement de délocalisation permanent. Paysage totalement virtuel. Emma Bovary est une forme de nomadisme immobile.

Figures de la négritude dans les mots.

Frantz Fanon (1925-1961) : « préjugé de couleur » = « haine ».
Peau noire et masques blancs.

Veblen, Théorie de la classe de Loisir. Réflexion sur les différentes formes de distinctions et de différenciations sociales.

Héritages de l’esclavage.
Héritage de toutes les différentes formes du colonialisme.
Dans l’Antiquité les artisans fabriquaient toute sorte d’objets. On voulait même en collectionner de manière ostentatoire

« Métèque » : un peu au dessus de l’esclave, et encore ! C’est un étranger venu habiter la cité. Lui, à la différence de l’esclave, pouvait décider de contribuer à la vie économique de sa cité. Il était ou marchand ou artisan, seules possibilités. Mais il ne pouvait pas prétendre au titre de citoyen, ne pouvait pas voter, pas prendre la parole (à l’agora, ou dans les forums..) et était plus facilement châtié. Certains de ces châtiments, on pourra les retrouver bcp plus tard sur le corps des esclaves (mutilations etc). Quand la société a eu besoin de main-d’œuvre, ces travailleurs manuels ont été recrutés les premiers.

La « fracture coloniale », termes de Blanchard, fait écho à cette grande tradition du travailleur manuel étranger.
Jeu pervers entré les gens du pays et ceux qui en ont franchi les frontières.
Vertige inhérent à ce qui va porter le voyageur dans un élan d’exotisme.
Victor Segalen, Essai sur l’exotisme et Les Immémoriaux. Extrait de la postface d’un autre auteur : chaque fois qu’il y a voyage il y a tentation ou tentative d’ « exterritorialité » de soi-même, « façon de se bannir » soi-même, de se vider. Le vide, il faut nécessairement pouvoir le remplir. Et on peut se remplir de l’autre. Il y a un lien archaïque entre les yeux et le ventre. La vue est le sens du voyage ; importance du montré et du caché, jusqu’au moment où le voyageur se fond ds la foule.

Esthétique et jouissance. Face à l’exotisme on se sent captif, avec un mélange de joie et de surprise. Le moment de rencontre dans l’exotisme est un moment où règne l’indicible et une emprise totale sur tous les sens.
L’exotisme c’est ce point de beauté, de plaisir, auquel on accède et qui relève de l’indicible, de l’ineffable.
Segalen va s’éveiller à l’exotisme à travers la peinture. Esthétique du corps. Couleur d’une nature en liberté. L’exotisme pr lui se découvre à travers l’expérience visuelle.
Francis Affergan, Exotisme et Altérité : double mouvement : interroger le regard porté pas la tradition anthropologique et interroger l’altérité. Essayer de comprendre comment elle fonctionne, comment on réagi face à l’autre.

« Conscience scientifique objective »

« La question de l’autre est ratée des deux cotés »

Culture et tradition académique : volonté de vider le sujet de recherche.
Peur d’être troublé au point d’en perdre ses repères identitaires. Défenses.
Walter Benjamin : Baudelaire est une référence car il a bcp parlé de l’altérité ; a passion pr l’enfance ; L’enfant est « Familier de l’étranger », l’altérité fait partie de la rencontre entre l’enfant et le monde. Passion pr les jouets d’enfants.

Veblen : La Classe de Loisir, va concevoir la notion « d’ostentatoire » ; fondement de la problématique du luxe.
Le luxe : rapport avec l’altérité, agences de voyage. Territoire du collectif, un des territoires de l’ailleurs aujourd’hui, ré émerge sous d’autres cibles, nomadisme social.
Exotisme et altérité.

Pierre Loti : Au Maroc et Fantôme d’Orient. Témoignages ; bcp de ses romans paraissent à des moments charnières de l’altérité.

« Correspondance » de Baudelaire.

Les arts premiers ont longtps été considérés comme des objets bons p les anthropologues.
Les objets relevant des arts premiers vont vite devenir tendance ; les surréalistes ont noté la charge de sensualité, de sexualité, dans ces objets. Exotisme sexuel. Des femmes ont été des muses chez les surréalistes.
« Dis moi quel objet, de ces sociétés traditionnelles, tu possèdes et je te dirais comment tu aimes».
Signe ostentatoire de tempérament.

1900, on va regarder ailleurs, on se tourne de plus en plus vers la nature (paysage, paysage brut) ;
1902, premier guide Michelin.
1908, Essai sur l’exotisme de Segalen.

Triste Tropique : « la fin des voyages », contradiction du 20éme. 1939 : il aurait aimé « vivre au temps des vrais voyages ».

Sentiment de la disparition, thème qui traverse toute la question du voyage et de l’altérité. Quête, derrière tout voyage, se nourrie de ce jeu de fuite permanent de l’autre.
Touriste, voyageur, présence de l’étranger.

Alibi de l’altérité : le touriste c’est l’autre pour le touriste. Passage, entre le voyage et le touriste est essentiel. Dés le début du développement du phénomène du tourisme, le touriste est un voyageur qui n’est pas bien vu, surtout car c’est une histoire de classe sociale, esprit 3éme République voulant que partir c’est laisser sa place ; clichés à ne pas négliger.
Partir c’est mourir un peu. « Il a passé… », les « trépassés »…
Risque transitoire d’une amputation, césure, blessure pr certain.

Le voyage, le tourisme, surtout au 19éme, n’arrive pas n’importe où, c’est mal vu.
Fuite, partir à défaut de mourir.
Prétendre aller ds un pays était suicidaire, touriste mal vu par ses congénères.

Aujourd’hui le tourisme porte la marque du bannissement, comme si on refusait d’entrer dans la cité, bannissement du même, de soi-même.
Quelle destination ? Où va-t-on ? On va visiter des villes historiques ; tps de toute une littérature « citadine ». Les villes s’effacent et les destinations se tournent d’avantage vers les paysages.

Les sociétés sont amenées à porter un regard sur le corps, sur la santé du corps.
Corps naturel, délivré.
L’Allemagne nazie va cultiver le corps.
De Certeau sur la question des rapports entre l’ordre et le corps.
Pazzolini, sur la fonction du corps, le nu.

Influences nombreuses absorbées par le tourisme, de manière plus ou moins confuse. Le tourisme se met à fleurir sur cet humus là, et va en garder l’esprit, encore aujourd’hui.
Plus des sociétés cachent le corps, en référence à un certain nombre de tabous, plus ce corps caché est source d’attraction et de fascination.

Ne pas être prit pr un touriste. Didier Urbain. C’est l’autre, alibi, on ne veut pas être reconnu comme tel. Jusqu'à tel point que ce sont les autochtones qui vont matérialiser le désir de conserver cet alibi.
Colonisation visuelle, sonore, tactile. Envahissement.
Le tourisme va faire monter, va exercer, jusqu'à l’exacerbation, l’homme et la femme pr qu’ils s’affirment ; la femme notamment va émerger singulièrement, elle va prendre la plume et on va voir apparaître de nombreux récits de voyageurs. Le tourisme ca aussi s’organiser sur la problématique du genre.
Le corps est tenu « au secret », l’apparence est sous l’influence de l’identification ; reste qu’un seul espace de liberté et en liberté et cet espace c’est le regard.

Pazzolini
Cahes
Le regard, lié à la « visagélité » (apparences de la face) ; notion de délit de faciès dans la loi.
Dominique Bacqué Sans Visage pas d’identité.

Rappel :
Nous naissons sans visage. L’appropriation de notre visage est une aventure les plus complexes et parfois traumatisante de l’être humain.
Le miroir : le regard maternel est notre premier miroir. Les pratiques, de la beauté au funéraires, des miroirs.
Controverse aujourd’hui sur le voile.
Regard : vient du verbe « garder » Anglo-Saxon. Problématique de la capture, de la prise de vue. Question du voir et de l’être vu, de l ‘apparition, de l’épiphanie.
Le pouvoir des yeux, a permis de mettre en évidence la pulsion scopique, le désir de voir.
Rapport au désir.
« Figure sexuelle » de l’étranger sinon il n’y a aucun intérêt.

Affergan : Question des sociétés créoles. Cherche à comprendre ce qu’est l’exotisme.
Chapitre « Le regard » et « Généalogie de la couleur ».
« Sédimenter », le sédiment est à la fois Histoire et Mémoire.
Il y a toujours eu des moments où on a essayé d’administrer la preuve de la différence.
« Celui qui voit n’est pas seul »
« Le regard est dialogue »
« Le regard symbolise ».

Reconnaître, identifier, faire la différence (avec soi).
La physiognomonie, physionomie. Certains faciès portent les marques, les indices de leur incapacité à rentrer dans l’ordre. Repérer les malfaiteurs, les voleurs etc. Bertillon.
Les tests de Szondi.
On a traqué les figures déviantes (déserteurs, tueurs, homo etc)
Technique de vue, du regard, de la pris de vue.

Façon dont on pose le regard sur l’autre.
Vue et regard : la vue n’est pas le regard.
La langue de l’autre a ses propres codes. Le déroulé du discours est plus important.

Gestalt Theory.

Vanité : peinture. Mode des vanités aux 17, 18 et 19émes siècles. Même en sculpture. Rappel que nous sommes des mortels (présence des têtes de mort).
Contraste plaisirs de la vie et la mort.
Marie-Madeleine souvent représentée, dénudée en partie, avec tête de mort.
Rappel de notre fragilité.
Méduse, pétrifie du regard. Elle était très belle.
Mythologie en résonance.

« La vue devient regard lorsqu’elle laisse la possibilité de se regarder elle-même ». Croisement.
Aucune symétrie entre voir et être vu.
« Le regard seul a cet immédiat dans la réponse ».
Le regard est sensation, déséquilibre, transforme, retour imprévu, renvoi de son propre étonnement, il altère.

Pourquoi parler de fêlure, de soi et en soi et dans l’autre ? Dés que l’altérité se présente où il faut l’affronter, crainte ou jouissance que l’autre oblige à ce que nous allions chercher ce qu’on ne veut/peut pas montrer. Réaction de défense. On anticipe la possibilité d’émergence d’une faille en nous, où l’autre pourrait s’engouffrer.

Cahes : confrontation à la différence, souffrance identitaire, étranger : objet de désir et de répulsion.

La couleur de la peau :

Depuis les temps de l’esclavage, la couleur de peau joue un rôle déterminant et ambigu.
La couleur devient une sorte de « codeur sémantique » dans les rapports avec l’altérité.
Des représentations viennent habiter les sociétés blanches, des clichés, des fantasmes…dans les deux sens : il y a un double mouvement (fantasmes, représentations des « sociétés blanches » face aux « sociétés de couleur », et des sociétés de couleur envers les sociétés blanches).
Au cours de l’histoire du colonialisme il y a eu des moments de « complicités étranges ».

La peau est de l’ordre du conteneur. Elle peut être perçue comme un barrage de ce qui se passe à l’intérieur. Comme une limite parfois (exemple des psychotiques anthropophages…).

La couleur de la peau est ce qui s’offre en premier au regard, elle est là, même si le corps est caché, elle s’impose.

Des fantasmes sont projetés sur la peau des multiples autres. Ces fantasmes sont souvent sexuels.
Mais rappelons que les frontières sont très fines entre amour/haine, désir/rejet, sympathie/agressivité.

Dans certaines croyances archaïques il y a un contraste entre le jour et la nuit, entre la lumière et l’ombre, et donc, entre le blanc et le noir.
Plusieurs expressions y sont liées :
« La nuit tous les chats sont gris »,
« Entre chien et loup » : désigne le soir ou le matin, moment de la journée où il fait trop sombre pour pouvoir différencier un chien d’un loup. Le chien symboliserait le jour puisque tout comme lui, il peut nous guider ; le chien : domptable, maitrisé. Alors que le loup serait le symbole de la nuit, représentant une menace, mais également les cauchemars et la peur ; loup : univers du sauvage, de l’indomptable, du terrifiant parfois.

Francis Affergan, chapitre « La généalogie de la couleur » :
Au fils des siècles la couleur est devenue peu à peu une force dans la construction, la déconstruction et dans la confusion des représentations. Un « codeur sémantique » une « valeur indispensable ». Il faut s’attacher à chercher les codes référentiels qui séparent les cultures. Une échelle chromatique.

Il y a une étrangéité de la couleur de peau, on s’y limite, circonscription.

Du 15é au 19éme : à la pâleur de la peau est attachée la noblesse ; plus on fréquentait les couloirs des palais, les grandes salles etc moins le soleil était susceptible de foncer la peau. Les hommes et les femmes qui n’avaient pas la peau aussi claire qu’il le faudrait s’enduisait également de céruse : poudre diluée qui donne une crème à base de plomb, seul pigment blanc connu au départ, présente donc un caractère toxique responsable de certains cas de saturnisme, véritable poison, on pouvait en mourir. Etouffement et intoxication de la peau. Poudre de riz.
Figure de Pierrot le Lune, il a gardé l’éclat de la lune.
La question de la clarté régie tout un système d’ordonnancement social.

Nuit : empire des loups, des vampires, des fantômes…
Différence gauche/droite.
Des univers symboliques avec l’opposition noir/blanc toujours en transparence.
Blanc : regardable, socialement admis…
Des fois il y a des confusions et des chevauchements.

La pâleur sous la lune peut faire peur : en Haïti un blanc à minuit un soir de pleine lune est un mort-vivant.
Le vampire : la pâleur = le retrait du sang.
La blancheur c’est de l’hémorragie. Parfois il y a des phénomènes d’inversions bizarres entre blanc et noir, notamment dans le deuil, les enterrements etc différentes selon les cultures.

Question du métissage
Le métisse est une figure d’une ambigüité totale.

La médiation, la médiation interculturelle notamment :

Echelle du familiale : exemple de médiation avec la maman qui vient apaiser, calmer son enfant après un cauchemar par exemple, en lui expliquant la réalité.

Auteurs : Winnicott et Bion.

Rapports à la nuit, aux cauchemars…relèvent de la rencontre avec diverses formes d’altérités

Un « inquiétant familier », un « étrange familier ».

Pouvoir de symbolisation qui va nous permettre de nommer les choses, opération de pensée et de symbolisation qui permet de donner du sens à ce qu’on ne comprend pas.

La mère est le premier interprète de toutes les réalités pour un enfant. Question du guide et de l’interprète.

(Vu l’année dernière :)
Bion a mit en place une théorie rendant compte de ce travail d’interprétation, de médiation qu’accompli une mère. Capacité de rendre acceptable, intégrable, ce qui, a priori, ne l’est pas ;
Moments possible d’incompréhension dans la rencontre avec l’altérité.
Difficultés à interpréter ce que l’on perçoit.
Bion :
« Éléments Beta » : sources de rejet parfois de peur, d’incompréhension. La mère doit opérer cette alchimie pour transformer ces éléments beta en « éléments Alpha » intégrables, à travers la « fonction alpha maternelle.
La mère met en œuvre en elle-même la capacité de rêverie, qui permet de s’évader, capacité de voyager. L’enfant y est embarqué. Et en même tps qu’elle l’embarque, elle l’entraine lui-même à voyager.
C’est l’occasion privilégiée d’une transmission, d’un apprentissage de l’enfant.
Elle opère, et lui en sera capable par la suite, une séparation cauchemar/réalité, comprendre le monde du dedans et celui du dehors.
Nous ne sommes pas dotés de la même capacité de rêverie, dépend de la transmission de la mère.
L’égalité des chances ne se joue pas partout…nous n’avons pas le même héritage.
Transmission, puis manière de l‘avoir aiguisé par la suite, affinement du savoir…différents selon les gens.
Dans certaine société, les traditions, les rites, sont tels qu’il est normal, et même plus que normal, de donner à un enfant cette capacité de voyager.

Aller d’un espace à un autre, à la rencontre du différent, jouer dans un entre-deux monde.
Il existe désormais, grâce aux pratiques réticulaires, une «altérité spectrale », virtualité qui sauve, qui cache, l’identité réelle.
Capacité de faire ces allers-retours entre monde du dehors et du dedans sans s’abimer dans un monde ou l’autre.

Il faut un « lieu où mettre ce que nous trouvons » de Winnicott. Les rencontres, nous n’avons pas les mêmes possibilités les uns les autres, de les vivre. C’est selon notre transmission. Si on n’a pas ce lieu, cela engendre des moments d’intense dépression, des moments de vide ; selon l’âge c’est aussi la prise de conscience de ttes les rencontres manquées, désir avide de rattraper le temps, de se créer un lieu, boulimie du vide.

La mère est une médiatrice de l’indicible, de l’impensable.
Le temps compte énormément, plus le temps passe, plus la souplesse de l’esprit devient de plus en plus raide et difficile à bouger.

Pontage/suture. La suture est la porte ouverte à l’idéologie.
L’autre est heureusement irréductible. L’idéologie va faire tomber un rideau de fer sur cette dimension secrète (dimension sacrée dans l’autre) qu’elle veut voir disparaître à jamais (ce qui n’est pas à ma merci n’est pas comme moi).

La médiation peut créer une aire intermédiaire entre soi et l’autre, une aire de « négociation », une aire d’expérience dont l’une des caractéristiques serait de faire appel simultanément à la capacité de rêverie de l’un comme de l’autre. Espace « potentiel » de Winnicott, expérience sacrée pour l’individu car c’est sans doute ce qui lui permet de vivre « créativement ».

La médiation n’est pas seulement affaire de technique et de méthode. Dans un contexte interculturel elle exige de créer et d’inventer, et entraine des individus dans cet élan création et d’invention.

lundi 19 octobre 2009

Le Hillaire - Anthropologie des Arts et des Techniques

Bon voila je me suis motivée (Tiffany) à recopier les cours d'Hillaire, j'espére que ca servira à quelqu'un...Ce sont mes prises de notes largement "améliorées" mais je pense qu'il faudrait recouper avec le cours de quelqu'un d'autre...(surtout le dernier et notamment sur la Libido où mon cours n'est pas trés complet hmm hmm).

Anthropologie des Arts et des Techniques

Transformation du monde générée par les TIC.

Héritage Grec en Occident. Héritage de Platon que la techniques est refoulée, marginalisée.

Techniques, mécaniques oubliés et remplacés par les savants.

Outils peinture, substituts de la main.
Instruments valorisés.

Opposition savoir et savoir-faire.

L’Occident a cette tradition qui est que la technique est secondaire.
Cette situation n’est pas la même ds le monde. Par exemple, les Américains ont massivement investit ds la technique, il y a un engagement. La place de l’Europe n’est pas encore définie.
Au moyen-âge, opposition arts mécaniques (ou artisanat) et arts libéraux (littérature etc).
Cette opposition de l’outil et de la pensée est complètement remise en cause dés lors qu’on passe des techniques aux technologies.
Techno logos, articulation science et technique depuis environ 40 ans.

Relation entre ordinateur et cerveau.

Puis la technique est devenue une application de la science.
Aujourd’hui, la technologie boost la science, elles ne peuvent plus se réduire à de simples applications de la science. Ce sont les technologies qui gouvernent la science.
La crise financière est un exemple incontournable.

Auteurs : Rifkin, Salmon, Simondon (Du mode d’existence des objets techniques), Stiegler (réintroduire la science ds la culture etc)

L’industrie :

D’après les media, nous serions sortis de l’industrie pr passer aux post industries. Il conviendrait de parler plutôt d’hyper-industriel. Nouvelles industries du service, de l’assistanat. Une industrie du premier âge centrée sur les objets.

Capitalisme des services.

Ciblage des individus.

On passe de l’industrie à un stade nouveau.

Déclin de certaines formes d’industries. Tout progrès technique a sa part mortifère, maudite.
Les objets techniques sont des médiations.
La technique est à l’image de l’Homme, imparfaite et infinie.

Stade de l’hyper-industrialisation du monde, donc il y a un phénomène de déclin pour des industries antérieures et dés-industrialisation de certaine région.

Hypomnemata : support de mémoire artificielle, moyen d’écriture de soi.
• Michel Foucault, dans un article de 1983 intitulé L’écriture de soi, écrit : « Les hypomnemata, au sens technique, pouvait être des livres de compte, des registres publics, des carnets individuels servant d’aire-mémoire » (Foucault, Dits et écrits, t2, p. 1237). Ce texte de Foucault a été remis au goût du jour par Bernard Stiegler.
Cf. : http://www.christian-faure.net/2005/05/28/les-hypomnemata/

L’individualisme l’emporte.

Nous sommes confrontés à des choix éthiques.

Rifkin : technologies relationnelles.

Nanotechnologies : transformation complète. La machine incorpore l’objet qu’elle manipule. Niveau cellulaire. L’industrie humaine se détache pour aller vers les nanotechnologies.

Les technologies contrôlent socialement et culturellement la vie privée et la vie publique.
Elles agissent à une allure tellement rapide que les êtres humains n’ont pas le tps de les adopter.
Il faut un tps suffisamment long pour que les individus s’approprient les technologies.
Pr qu’une technique marche, il faut un double phénomène individuel et collectif.

Apparition d’un capitalisme industriel qui affecte les modes d’individuation.
Jeu croisé entre individuel et collectif.
Un être humain n’existe pas seul.
Exister c’est s’ouvrir au-delà de soi.

Les hyper-industries de service qui transforment les modes de vie à l’échelle planétaire, posent des problèmes spécifiques et graves en ce qu’elles détruisent les circuits de trans-individuation.

La technique est à la fois un objet et une question qui nous est posée, un sujet.

FING : Fondation Internet Nouvelle Génération (Créée en 2000 par une équipe d’entrepreneurs et d’experts, la Fing a pour objet de repérer, stimuler et valoriser l’innovation dans les services et les usages du numérique.)

Fondation IDATE (a pour vocation de contribuer à l’émergence d’un pôle européen de réflexion et d’échanges entre responsables d’entreprises et responsables de politiques publiques.
Ses activités s’organisent, tout au long de l’année, autour de débats et de séminaires thématiques)

Il y a des relations complexes qui se créent autour du terme
« d’individuation » de G. Simondon (auteur qui cherche à réintégrer les objets techniques dans la culture).
L’individuation concerne la manière dont, dans la communauté, les gens deviennent eux-mêmes; Un système dynamique toujours en évolution et ds lequel les groupes, les individus, travaillent ensemble. Toute société humaine doit choisir une orientation, nécessité d’avancer et de s’orienter, parfois pour le pire (le choix du nazisme par exemple)
Les pilotages des processus d’organisation deviennent de plus en plus compliqués.

L’individuation suppose une trans-individuation. C’est la manière dont les individus deviennent eux-mêmes à travers le circuit d’échanges qu’ils entretiennent à travers la famille, à travers le monde ac les media etc. C’est la manière dont émergent des modes de vie, à la frontière des individus ou des groupes.

Différence aujourd’hui et hier : aujourd’hui l’industrie des services voudrait choisir nos modes de vie, les imposer. Ils sont canalisés, prédéfinis, pré orientés par les technologies numériques du profiling.
La trans-individuation est court-circuitée par les industries de services.

Nous sommes les auteurs de nos existences, « volonté de puissance » (Nietzsche), de dominer notre vie. Il faut participer à la transformation de sa vie et de la vie collective, être à ce carrefour. On peut de moins en moins vivre comme on le veut.

Les technologies de contrôle : nous devenons des esclaves et non plus les maitres de nos propres vies ; les individus, les producteurs, perdent la maitrise de leur savoir-faire. Il y a une destruction du savoir-faire des producteurs et donc une destruction du savoir-vivre pour les consommateurs.
Manque à vivre compensé par une hyperconsommation, il y a un malaise dans la consommation, une surconsommation. L’hyperconsommation devient une pathologie.
Liée à l’hyper-industrialisation.
Simondon à ce sujet : forme de démotivation ; perte de la croyance en la capacité à changer le monde, fatalisme, car perte des processus participatifs.
« La participation d’un individu est le fait d’être un élément dans une individuation plus vaste par l’intermédiaire de la charge de réalité pré-individuelle que l’individu contient, c’est à dire, grâce aux potentiel qu’il recèle. »

Couple d’opposition : association et dissociation

Chez Leroi-Gourhan : milieu technique
Dissociation entre producteur et consommateur. L’âge industriel a engendré une forme d’industries culturelles qui sont l’exemple type de cette dissociation. Leroi-Gourhan explique que la grande différence entre les sociétés tien au fait que dans les sociétés de media, d’industries culturelles, les récepteurs ne participent plus a la production des formes de l’imaginaire. La distance se creuse entre ceux qui sont derrière l’écran et ceux qui décident des programmes, des contenus. Le téléspectateur n’est qu’un rouage, un support. Le vrai public sont les professionnels, les annonceurs, pour vendre) travers le cerveau des téléspectateurs. Leurs cerveaux ne sont qu’un instrument d’un processus industriel auquel ils ne participent pas, ou juste par une interactivité de passage, une pseudo participation destinée à augmenter le chiffre d’affaire. Le public n’est qu’un outil.
Perte de participation à l’organisation de l’échange culturel. Comment revenir à des « milieux associés » (Simondon) ? Comment redevenir nos propres auteurs ? Liberté totale en apparence.
« Milieu associé » : milieu technique tel que les objets qui le constituent associent les éléments de la nature aux objets industriels.
Sorte d’alternative aux milieux techniques dissociés, aux usines.

Stiegler : on pourrait créer une éco participative dont le modèle pourrait être celui du logiciel libre. Internet : structure participative, dialogique. Individuation des logiciels. Devenir soi-même développeur.
L’hyperindustrialisation serait substituée par une économie participative et une nouvelle forme d’individuation et d’organisation des individus eux-mêmes, nouvelles formes de sociabilités.

Marché évident des technologies de contrôle, nanotechnologies, de moins en moins exogènes.
Les technologies de contrôle sont aussi des technologies de culture et de l’esprit, loin de la dissociation. Car elles ouvrent autant de perspectives que de menaces (pas de progrès sans pertes…)
Bases pour de nouvelles formes d’individuation collective et numérique.
Processus aussi de transformation de la hiérarchie entre professionnel et amateurs, de leurs relations, nouvelle place pr l’amateur.

Les relations entre l’individu et la collectivité se construisent pour générer des modes de vie, des arts de vivre, des savoir-vivre.

L’économie des services détruit le jeu social en tant que jeu trans-individuel.

Dislocation des structures sociales, industrielles, et culturelles.

La stabilité, la continuité nous sont presque interdites ; nous sommes de plus en plus des gens qui habitons plusieurs mondes en même tps et nous nous déplaçons de l’un à l’autre. Dislocation personnelle mais aussi collective.

Arjun Appadurai (sociologue culturaliste et anthropologue, qui étudie la modernité et la mondialisation) , "Après le Colonialisme" :
Les réseaux contribuent à la relocalisation sur de nouveaux territoires. Reconstitution des communautés avec les outils numériques.
« Ethoscape » : être mentalement ds son pays d’origine mais ailleurs physiquement.
Remodèlement des territoires réels.
Territoire ET cyberespace (et non plus l’un OU l’autre).

La consommation est de plus en plus assistée par les industries de services qui contrôlent nos comportements, nos envies, nos désires.

Les réseaux déstructurent mais aussi ils relocalisent, sont des vecteurs de rencontres.
Renversement des logiques de la participation à la trans-individuation, à l’invention des modes de vie.

Internet est un milieu dissocié mais aussi associé ; de nouvelles pratiques émergent ; renversement de l’économie des services vers une économie participative. A la fois consommateurs et producteurs, et émetteurs et récepteurs. Transformation des modalités de l’échange et de la participation.

Technologies de contrôle mais aussi d’hypomnemata (cf. plus haut dans le cours)c’est à dire ce qui porte une capacité d’individuation, de partage etc, technique de l’invention, nouvelles formes d’écriture de la mémoire, un nouvel « être au monde ».

Relation entre libido (énergie, équilibre) et désir ; sublimation, Eros et Thanatos.

Les technologies de nos jours ont une évolution et une obsolescence tellement rapides que les êtres humains sont mis en position d’adaptation forcenée. Les technologies inventent aussi la capacité à leur résister. Adaptation m ais aussi appropriation.

Hyper-consommation/hyper-industrialisation/hyper-saturation (des routes, des corps, des neurones avec internet, de l’affectif…)
Avec les microtechnlogies le corps devient un enjeu, un horizon.
Le nouveau continent à découvrir est l’intérieur du corps (puces RFID etc).

Une traçabilité généralisée se profile.
Informatique invasive qui pose autant de questions qu’elle ne résout de problèmes (intelligence de l’environnement et dans notre propre corps même). On va vraiment vers une technologisation de nos affects et même de la culture.

Frontière fragile entre partage et formatage.

Technologie de contrôle de l’attention et de l’émotion.
Technologie du calcul utilisée jusque dans le contrôle des affects.

Humanité : désir de l’inconnu, vers ce qu’on ne calcul pas. Or aujourd’hui tout se calcul. Question de l’incalculable se pose.

Nouvelle organisation de l’économie industrielle libidinale.

mercredi 14 octobre 2009

Rasse: anthropologie de la science( Tronc commun )

Voilà, rappelons tout de même que c'est ma façon de prendre des notes et qu'il peut donc subsister à la fois des erreurs et des oublis. ( vincent )

Introduction

Les vikings ont été les premiers européens à poser les pieds en Amérique, au canada plus exactement, à la fin du Xème siècle. Ils n’ont cependant pas découvert l’Amérique, en ce sens qu’ils n’ont rien changé à leur vision du monde, à leurs façons de faire, et que cette découverte n’a rien changé dans le monde.
A l’inverse, Christophe Colomb a découvert l’Amérique car il y est parti dans un but scientifique et que sa découverte à changé le monde.

I : qu’est ce que la démarche scientifique ?

Ø Le chercheur en sciences humaines étudie le monde dans lequel il habite.
Ø Tout le monde peut-être un bon « sociologue », un bon observateur de son milieu, mais le titre de sociologue, délivré après les examens réglementaires confère la légitimité du propos, car il existe un processus social qui distingue la parole du peuple de la parole savante.
Ø L’anthropologie est la science de la vie en société, l’histoire des organisations des civilisations.
Ø Mais qu’est ce qui fait que la parole d’untel ou d’untel soit considérée comme scientifique ? Qu’est ce que la science ?
Ø La démarche scientifique peut se diviser en trois points.
Ø A : la discussion, la réfutation, la synthèse des connaissances, qui mène à l’élaboration théorique d’un projet de recherche.
Ø B : la réalisation du projet, avec la confrontation du projet théorique avec la pratique et l’expérience du terrain au moyen de la méthode.
Ø C : la mise en forme des résultats, avec un ajustement et une réorganisation de l’ensemble des connaissances théoriques, des schémas conceptuels pour y intégrer els découvertes, puis les publier.
II : rapports entre science et technique

Ø La science et la technique ont suivi deux histoires diamétralement opposées.
Ø La technique s’est imposée à l’homme devant lutter pour sa survie, elle trouve ses racines dans la fragilité de l’homme écrasé par sa condition.
Ø Alors que la science ne peut éclore dans des civilisations suffisamment développées qu’elles ne puissent produire des élites dont la seule tache serait de penser.
Ø Le peuple ne peut découvrir le monde du fait qu’il doive lutter contre lui pour pouvoir survivre. Les scientifiques sont des gens qui n’ont rien à faire.
Ø De ce fait, l’aristocratie va produire nombre de scientifiques, car son principe est celui de l’oisiveté et du non travail.
Ø Au moyen âge sont décris les sept arts libéraux : le trivium, le plus important, permet de discuter le monde, et est composé de la grammaire, la rhétorique et la dialectique. Le quadrivium, moins important, est composé de la musique, l’arithmétique, (voir Hugues de saint Victor)
Ø Voir Jacques Vaucanson.
Ø La science doit être conservée, et communiqué, c’est là sa raison d’être, et elle de par le fait très liée à l’écriture pour ce qui concerne la conservation et la diffusion. La science participe au prestige.
Ø Au contraire, la technique se doit d’être gardée par ses détenteurs car elle assure la supériorité technique sur les voisins. La technique dépend d’une localité et d’un contexte quand la science est universelle.
Ø On retrouve l’opposition science/technique dans l’autre opposition art/artisanat.
Ø A la révolution, on cherchera un moyen de relier science et technique.
Ø « Il n’y a pas de moyen de parler de la technique. Chaque corporation à ses propres mots pour parler de son métier » dit l’abbé Grégoire. Il arrive parfois même que deux corporations du même corps de métier ne se comprennent pas alors qu’elles ne sont séparées que par une vallée. Il veut créer un conservatoire des arts et métiers.
Ø La technique ne se raconte pas, elle s’apprend in situ.
Ø A la révolution, trois grands musées seront créés, le conservatoire des arts et métiers pour la technique, le muséum d’histoire naturelle pour la flore, la faune et le minéral, et enfin le Louvre pour les beaux arts.
Ø La science est un dispositif d’intelligence collective qui met tous les cerveaux en compétition et donc en ébullition.
Ø La technique est constituée de savoirs vernaculaires et est donc subordonnées au local.
Ø Il devient important de créer des lieux de la connaissance pour l’accumuler, et c’est ainsi que la science et l’art se sont développés car grâce au stock et à l’inverse de la science, on ne part jamais de zéro.

III : Rencontre entre science et technique.

Ø Le mètre étalon est la première rencontre entre science et technique. Car de part l’imprécision et la multiplicité des systèmes de mesure, il était impossible de procéder à des échanges technique (plans, schémas). Le principe du mètre étalon est adopté en 1791, et le mètre sera adopté de manière officielle en 1799.
Ø Cette innovation capitale permet à tous les hommes du monde de se comprendre enfin. La technique va s’internationaliser et va permettre la circulation, et la communication des sciences et techniques.
Ø Dans une même optique, les musées d’histoire naturelle vont normaliser les noms des végétaux, minéraux, en leur donnant un nom scientifique universel.
Ø Un concept est une théorie organisée, une représentation mentale soumise à discussion, structurant une communauté de pensée.
Ø La plupart du temps, les technologies sont mises au point à partir d’observations empiriques, que les scientifiques théorisent ensuite, permettant de mieux comprendre les phénomènes mis en jeu. C’est une réunion de la science et de la technique (Carno et la machine à vapeur).
Ø C’est la révolution industrielle et le corps des ingénieurs qui vont rapprocher science et technique. La technique va apporter des outils à la science qui offrira des éclaircissements en retour.
Ø Aujourd’hui, la science et la technique sont très imbriquées, on parle même de techno science. Même si des logiques de développement différentes subsistent, on n’arrive plus réellement à faire la différence entre les deux.
Ø La science va permettre à la technique d’être discutée, communiquée, confrontée, et donc d’évoluer, jusqu’à lui conférer une autorité académique.
Ø La techno science implique une ultra-spécialisation des domaines de connaissance, et il existe un risque de babélisation qui impose le maintien d’un socle de connaissances communes.
Ø Moulier-Boutang parlera de révolution connectique, en référence aux ordinateurs qui permettent la coopération des cerveaux par le biais du réseau, et donc la dématérialisation de la coopération.
Ø La technique est liée à l’homme car à son savoir faire, mais de nos jours, plus personne n’est indispensable. Dans le capitalisme cognitif, la captation des gains tirés des connaissances et des innovations est l’enjeu central de l’accumulation et joue un rôle déterminant dans la formation des profits.
IV : Mobiliser les connaissances du monde

Ø Savoir faire technique : lié à l’expérience/ les savoirs faires s’accumulent avec l’âge / un vieux qui meure = une bibliothèque qui brule.
Ø Savoir scientifique : « l’histoire des sciences est celle des ruses de l’humanité pour inventer des dispositifs qui mobilisent les connaissances du monde », Bruno Latour.
Ø Les panoptiques du savoir de Bruno Latour stipulent qu’il fait des mobiles immuables de la connaissance (le texte) pour pouvoir revenir toujours à l’original, et il faut par la même des dispositifs qui préservent l’objet tout en le rendant accessible.
Ø L’accumulation des savoirs est essentielle et la bibliothèque d’Alexandrie constitue le mythe fondateur de la science, car c’est le rassemblement en un seul lieu de tous les savoirs, même si à cette époque déjà, la problématique du rangement et du classement des documents se pose.
A la renaissance,
Ø il y a un nouveau paradigme : l’homme est au centre de l’univers qu’il doit explorer.
Ø On doit alors produire la vérité grâce à des textes anciens comme appuis des nouvelles découvertes.
Ø Les académies sont créées à Florence, et ce seront des lieux de débat libres, hors du contrôle de l’tat, du moins le plus possible, à l’inverse des universités. Mais le pouvoir reprendra bien vite le contrôle de ces lieux.
Ø La grande science de cette époque est la cartographie. Les sciences combinées permettent d’améliorer l’exactitude de la cartographie.
Ø La science sera bouleversée par l’imprimerie, qui permet d’éviter les erreurs de copie, de sauvegarder les textes et de les diffuser de manière large, augmentant par la même leur accès. C’est à partir de cette époque que l’on entreprend de fouiller els ruines pour tout retrouver.
Ø Au siècle des Lumières, se développe la lutte contre les préjugés, les mystères de la religion, la raison d’état, grâce aux salons des aristocrates parisiens, lieux où ils côtoient la haute bourgeoisie, donc le tiers-état pour la première fois sur un pied d’égalité car d’échange.
Ø De même, les cabinets de curiosité fleurissent dans tout Paris, ce sont des lieux où les particuliers exposent leur collection d’objets merveilleux, et c’est un lieu d’exploration des limites du monde connu.
Ø C’est toujours à cette période que le cout de l’imprimerie se démocratise, le métier d’éditeur apparait, ce qui a pour effet d’accélérer la diffusion grâce à un cout moindre de la production et une diffusion accrue.
Ø Au 19ème siècle, la loi « Le-Chapelier » stipule que de part la prépondérance de l’individu, les rassemblements et associations de personnes sont prohibées, dans un but évident de briser l’unité du peuple au profit des hautes classes en place.
Ø Le 19ème va spécialiser et professionnaliser les chercheurs et les savoirs, et c’est au 20ème siècle que l’on verra apparaitre des agoras virtuelles grâce au cyberespace, ce qui implique un accroissement de la vitesse du progrès et de la masse des savoirs.

V : La communication dans l’histoire des sciences.


Ø La science est un processus d’intelligence collective :
Ø 1 : mobiliser els connaissances, c'est-à-dire concentrer spatialement, recenser les objets ce connaissance et les données scientifiques, du musée à l’internet, on crée des panoptiques du savoir.
Ø 2 : fixer immuablement les formes, les conserver dans le temps en utilisant les techniques qui s’y prêtent, taxidermie, chloroforme, séchage, photo, etc. Pouvoir toujours revenir à l’original.
Ø 3 : aplatir les connaissances, coucher le monde sur papier, avec le dessin, les formules, etc.
Ø 4 : Varier l’échelle, il faut pouvoir approcher la vérité infiniment grande ou petite.
Ø 5 : Recombiner, il faut réagencer les connaissances.
Ø 6 : Superposer, retravailler, classer, organiser, comparer (cartographie se développe grâce à ces méthodes.)
Ø 7 : Fusion avec les mathématiques. Si l’on peut mathématiser la science, on fait autorité car les maths écartent la subjectivité.

VI : communiquer la science

Ø Il faut s’appuyer sur les travaux des prédécesseurs, publier ses résultats, convaincre les autres de la vérité de ses propos. La théorie scientifique est virale, elle se transmet ou elle meurt.