mercredi 14 octobre 2009

Rasse: anthropologie de la science( Tronc commun )

Voilà, rappelons tout de même que c'est ma façon de prendre des notes et qu'il peut donc subsister à la fois des erreurs et des oublis. ( vincent )

Introduction

Les vikings ont été les premiers européens à poser les pieds en Amérique, au canada plus exactement, à la fin du Xème siècle. Ils n’ont cependant pas découvert l’Amérique, en ce sens qu’ils n’ont rien changé à leur vision du monde, à leurs façons de faire, et que cette découverte n’a rien changé dans le monde.
A l’inverse, Christophe Colomb a découvert l’Amérique car il y est parti dans un but scientifique et que sa découverte à changé le monde.

I : qu’est ce que la démarche scientifique ?

Ø Le chercheur en sciences humaines étudie le monde dans lequel il habite.
Ø Tout le monde peut-être un bon « sociologue », un bon observateur de son milieu, mais le titre de sociologue, délivré après les examens réglementaires confère la légitimité du propos, car il existe un processus social qui distingue la parole du peuple de la parole savante.
Ø L’anthropologie est la science de la vie en société, l’histoire des organisations des civilisations.
Ø Mais qu’est ce qui fait que la parole d’untel ou d’untel soit considérée comme scientifique ? Qu’est ce que la science ?
Ø La démarche scientifique peut se diviser en trois points.
Ø A : la discussion, la réfutation, la synthèse des connaissances, qui mène à l’élaboration théorique d’un projet de recherche.
Ø B : la réalisation du projet, avec la confrontation du projet théorique avec la pratique et l’expérience du terrain au moyen de la méthode.
Ø C : la mise en forme des résultats, avec un ajustement et une réorganisation de l’ensemble des connaissances théoriques, des schémas conceptuels pour y intégrer els découvertes, puis les publier.
II : rapports entre science et technique

Ø La science et la technique ont suivi deux histoires diamétralement opposées.
Ø La technique s’est imposée à l’homme devant lutter pour sa survie, elle trouve ses racines dans la fragilité de l’homme écrasé par sa condition.
Ø Alors que la science ne peut éclore dans des civilisations suffisamment développées qu’elles ne puissent produire des élites dont la seule tache serait de penser.
Ø Le peuple ne peut découvrir le monde du fait qu’il doive lutter contre lui pour pouvoir survivre. Les scientifiques sont des gens qui n’ont rien à faire.
Ø De ce fait, l’aristocratie va produire nombre de scientifiques, car son principe est celui de l’oisiveté et du non travail.
Ø Au moyen âge sont décris les sept arts libéraux : le trivium, le plus important, permet de discuter le monde, et est composé de la grammaire, la rhétorique et la dialectique. Le quadrivium, moins important, est composé de la musique, l’arithmétique, (voir Hugues de saint Victor)
Ø Voir Jacques Vaucanson.
Ø La science doit être conservée, et communiqué, c’est là sa raison d’être, et elle de par le fait très liée à l’écriture pour ce qui concerne la conservation et la diffusion. La science participe au prestige.
Ø Au contraire, la technique se doit d’être gardée par ses détenteurs car elle assure la supériorité technique sur les voisins. La technique dépend d’une localité et d’un contexte quand la science est universelle.
Ø On retrouve l’opposition science/technique dans l’autre opposition art/artisanat.
Ø A la révolution, on cherchera un moyen de relier science et technique.
Ø « Il n’y a pas de moyen de parler de la technique. Chaque corporation à ses propres mots pour parler de son métier » dit l’abbé Grégoire. Il arrive parfois même que deux corporations du même corps de métier ne se comprennent pas alors qu’elles ne sont séparées que par une vallée. Il veut créer un conservatoire des arts et métiers.
Ø La technique ne se raconte pas, elle s’apprend in situ.
Ø A la révolution, trois grands musées seront créés, le conservatoire des arts et métiers pour la technique, le muséum d’histoire naturelle pour la flore, la faune et le minéral, et enfin le Louvre pour les beaux arts.
Ø La science est un dispositif d’intelligence collective qui met tous les cerveaux en compétition et donc en ébullition.
Ø La technique est constituée de savoirs vernaculaires et est donc subordonnées au local.
Ø Il devient important de créer des lieux de la connaissance pour l’accumuler, et c’est ainsi que la science et l’art se sont développés car grâce au stock et à l’inverse de la science, on ne part jamais de zéro.

III : Rencontre entre science et technique.

Ø Le mètre étalon est la première rencontre entre science et technique. Car de part l’imprécision et la multiplicité des systèmes de mesure, il était impossible de procéder à des échanges technique (plans, schémas). Le principe du mètre étalon est adopté en 1791, et le mètre sera adopté de manière officielle en 1799.
Ø Cette innovation capitale permet à tous les hommes du monde de se comprendre enfin. La technique va s’internationaliser et va permettre la circulation, et la communication des sciences et techniques.
Ø Dans une même optique, les musées d’histoire naturelle vont normaliser les noms des végétaux, minéraux, en leur donnant un nom scientifique universel.
Ø Un concept est une théorie organisée, une représentation mentale soumise à discussion, structurant une communauté de pensée.
Ø La plupart du temps, les technologies sont mises au point à partir d’observations empiriques, que les scientifiques théorisent ensuite, permettant de mieux comprendre les phénomènes mis en jeu. C’est une réunion de la science et de la technique (Carno et la machine à vapeur).
Ø C’est la révolution industrielle et le corps des ingénieurs qui vont rapprocher science et technique. La technique va apporter des outils à la science qui offrira des éclaircissements en retour.
Ø Aujourd’hui, la science et la technique sont très imbriquées, on parle même de techno science. Même si des logiques de développement différentes subsistent, on n’arrive plus réellement à faire la différence entre les deux.
Ø La science va permettre à la technique d’être discutée, communiquée, confrontée, et donc d’évoluer, jusqu’à lui conférer une autorité académique.
Ø La techno science implique une ultra-spécialisation des domaines de connaissance, et il existe un risque de babélisation qui impose le maintien d’un socle de connaissances communes.
Ø Moulier-Boutang parlera de révolution connectique, en référence aux ordinateurs qui permettent la coopération des cerveaux par le biais du réseau, et donc la dématérialisation de la coopération.
Ø La technique est liée à l’homme car à son savoir faire, mais de nos jours, plus personne n’est indispensable. Dans le capitalisme cognitif, la captation des gains tirés des connaissances et des innovations est l’enjeu central de l’accumulation et joue un rôle déterminant dans la formation des profits.
IV : Mobiliser les connaissances du monde

Ø Savoir faire technique : lié à l’expérience/ les savoirs faires s’accumulent avec l’âge / un vieux qui meure = une bibliothèque qui brule.
Ø Savoir scientifique : « l’histoire des sciences est celle des ruses de l’humanité pour inventer des dispositifs qui mobilisent les connaissances du monde », Bruno Latour.
Ø Les panoptiques du savoir de Bruno Latour stipulent qu’il fait des mobiles immuables de la connaissance (le texte) pour pouvoir revenir toujours à l’original, et il faut par la même des dispositifs qui préservent l’objet tout en le rendant accessible.
Ø L’accumulation des savoirs est essentielle et la bibliothèque d’Alexandrie constitue le mythe fondateur de la science, car c’est le rassemblement en un seul lieu de tous les savoirs, même si à cette époque déjà, la problématique du rangement et du classement des documents se pose.
A la renaissance,
Ø il y a un nouveau paradigme : l’homme est au centre de l’univers qu’il doit explorer.
Ø On doit alors produire la vérité grâce à des textes anciens comme appuis des nouvelles découvertes.
Ø Les académies sont créées à Florence, et ce seront des lieux de débat libres, hors du contrôle de l’tat, du moins le plus possible, à l’inverse des universités. Mais le pouvoir reprendra bien vite le contrôle de ces lieux.
Ø La grande science de cette époque est la cartographie. Les sciences combinées permettent d’améliorer l’exactitude de la cartographie.
Ø La science sera bouleversée par l’imprimerie, qui permet d’éviter les erreurs de copie, de sauvegarder les textes et de les diffuser de manière large, augmentant par la même leur accès. C’est à partir de cette époque que l’on entreprend de fouiller els ruines pour tout retrouver.
Ø Au siècle des Lumières, se développe la lutte contre les préjugés, les mystères de la religion, la raison d’état, grâce aux salons des aristocrates parisiens, lieux où ils côtoient la haute bourgeoisie, donc le tiers-état pour la première fois sur un pied d’égalité car d’échange.
Ø De même, les cabinets de curiosité fleurissent dans tout Paris, ce sont des lieux où les particuliers exposent leur collection d’objets merveilleux, et c’est un lieu d’exploration des limites du monde connu.
Ø C’est toujours à cette période que le cout de l’imprimerie se démocratise, le métier d’éditeur apparait, ce qui a pour effet d’accélérer la diffusion grâce à un cout moindre de la production et une diffusion accrue.
Ø Au 19ème siècle, la loi « Le-Chapelier » stipule que de part la prépondérance de l’individu, les rassemblements et associations de personnes sont prohibées, dans un but évident de briser l’unité du peuple au profit des hautes classes en place.
Ø Le 19ème va spécialiser et professionnaliser les chercheurs et les savoirs, et c’est au 20ème siècle que l’on verra apparaitre des agoras virtuelles grâce au cyberespace, ce qui implique un accroissement de la vitesse du progrès et de la masse des savoirs.

V : La communication dans l’histoire des sciences.


Ø La science est un processus d’intelligence collective :
Ø 1 : mobiliser els connaissances, c'est-à-dire concentrer spatialement, recenser les objets ce connaissance et les données scientifiques, du musée à l’internet, on crée des panoptiques du savoir.
Ø 2 : fixer immuablement les formes, les conserver dans le temps en utilisant les techniques qui s’y prêtent, taxidermie, chloroforme, séchage, photo, etc. Pouvoir toujours revenir à l’original.
Ø 3 : aplatir les connaissances, coucher le monde sur papier, avec le dessin, les formules, etc.
Ø 4 : Varier l’échelle, il faut pouvoir approcher la vérité infiniment grande ou petite.
Ø 5 : Recombiner, il faut réagencer les connaissances.
Ø 6 : Superposer, retravailler, classer, organiser, comparer (cartographie se développe grâce à ces méthodes.)
Ø 7 : Fusion avec les mathématiques. Si l’on peut mathématiser la science, on fait autorité car les maths écartent la subjectivité.

VI : communiquer la science

Ø Il faut s’appuyer sur les travaux des prédécesseurs, publier ses résultats, convaincre les autres de la vérité de ses propos. La théorie scientifique est virale, elle se transmet ou elle meurt.

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