jeudi 29 octobre 2009

Couston : LMCO141 problèmatique environnementale par vince

Voilà, le cours de Couston en ( plus ou moins ) complet! Bon la présentation en prend un coup de la gueule par rapport à word mais bon!


I l’écologie comme science

Ø Le mot écologie date de 1866, et a été inventé par un biologiste allemand du nom de Hans Haeckel. Il a eut un grand rôle dans la diffusion des théories de Darwin.
Ø Le mot écologie vient du mot Oikos (la demeure, la famille, la société, le lieu et la structure sociale) et de Logos (le discours sur). C’est donc la science des rapports entre les habitants et leur habitat.
Ø Le mot économie est basé sur le même mot Oikos, auquel on rajoute Nomos, la loi (des hommes, pas la loi divine).
Ø L’économie et l’écologie se naissent et se développent plus ou moins au même moment, et leurs concepts sont en conflit mais s’enrichissent l’un l’autre de la même façon.
Ø De nos jours, l’économie alternative représente le désir de rapprochement de ces deux sciences.
Ø En 1875, le mot biosphère est inventé par Edward Suess.
Ø En 1877, le zoologiste allemand Karl Moebius, en observant les populations d’huitres en mer du nord, fait apparaitre les relations que les huitres entretiennent avec les autres espèces. Il appelle cela la biocénose (la vie en commun) et se rend compte que les huitres ne peuvent vivre sans l’apport d’autres espèces, ce qui implique un rapport de complémentarité, coopérative ou alimentaire.
Ø A la fin du 19ème siècle, les botanistes de l’école de Montpellier créent la notion de (A VOIR) en se rendant compte que sur un même lieu, il y a des plantes pionnières qui président à la création d’un écosystème. L’écosystème est un concept scientifique et ne correspond pas à une réalité figée. L’île et le lac sont les deux meilleurs sujets pour ce concept car ils sont dits fermés, ce sont des espaces dits clos, bien qu’en réalité il existe de nombreuses interactions avec l’extérieur. Mais ce sont les systèmes les plus clos existants. Chaque écosystème est pris dans une hiérarchie qui donne naissance à la théorie de la hiérarchie.
Ø La théorie de la hiérarchie stipule que chaque système est un processus ouvert à échelle multiple, et qu’il peut être considéré comme un sous-système de niveau inférieur relatif au supérieur, même si il n’y a pas de supériorité mais une interdépendance. On peut parler du haut de la pyramide sans évoquer les parties mais pas l’inverse.
Ø Voici le schéma d’intégration de la vie : cellule→ individu→ population→ communauté→ écosystème→ paysage→ biosphère→ éconosphère→ écosphère
Ø Dans les années 20 et40, l’école de Chicago développe la sociologie urbaine qui, croisée à l’écologie, donnera l’écologie humaine/urbaine, on considère une ville comme un écosystème.
Ø L’écologie développe le concept de cyclicité en opposition avec notre linéarité historique.
Ø Les années 2000 voient ‘l’apparition de l’écobilan, qui définit la consommation en carbone du cycle de vie d’un objet.

Définitions

· Biosphère : c’est l’espace situé au dessus de la lithosphère, de l’écorce terrestre, et qui rend la vie possible. C’est la portion du globe qui contient tous les écosystèmes, c’est la partie de la surface terrestre où grâce l’activité des écosystèmes, l’énergie des radiations solaires produit des modifications chimiques, physiques de la matière inerte, minérale de la terre en la transformant en matière organique vivante.
· Biodiversité : c’est la variabilité des organismes vivants de toutes origines, diversité au sein et entre les espèces. Il y a trois niveaux de biodiversité :
· Génétique : diversité au sein d’une même famille, la variabilité génétique étant garante de la survie d’une espèce.
· Spécifique : diversité des espèces.
· Ecosystémique : diversité des écosystèmes.
· Autoécologie : étude des conditions nécessaires à la vie d’un organisme dans un milieu donné.
· Facteurs biotiques : ce sont les facteurs vivants qui conditionnement la vie d’un organisme.
· Facteurs abiotiques : facteurs inertes (eau, climat, air)
· Facteurs limitant : facteurs qui limitent la croissance et l’expansion d’une espèce.
· Ecosystème (1935, Tansley) : désigne un ensemble d’organismes en interaction entre eux et avec leur milieu.
· Biotope : lieu ou vit la biocénose.
· Relation nutritionnelle : transfert d’énergie.
· Réseau trophique : savoir qui mange qui et quoi.
· Autotrophes : organismes qui n’ont besoin que de soleil et de sels minéraux.
· Hétérotrophes primaires : mangent les végétaux
· Hétérotrophes secondaires : mangent tout.
· Décomposeur : bactérie, champignon, qui décompose la matière organique.
· Concept du Climax : le foret est l’état final et stable de l’écosystème évolué.





II : l’écologie, un courant philosophique.

« Penser global, agir local » pose la question du rapport entre le local et le global. Il y a trois manières de poser cette question.

Le problème philosophique de la place de l’homme dans l’univers

Ø Freud a énoncé les trois blessures narcissiques majeures de notre histoire : Galilée et l’héliocentrisme, Darwin et sa théorie de l’évolution, et Freud et la psychanalyse. Selon lui, la culture est opposée à la nature, et l’homme dans la société est donc hors nature, ce qui implique que défendre la nature puisse être risible et insensé, car c’est alors défendre la nature contre les hommes, ce qui justifie l’exploitation de la planète. Le local (l’homme) exploite le global (la nature), ce qui est la base de l’impérialisme. Le marxisme et le capitalisme, pour différents qu’ils soient, prônent tous deux l’accomplissement de l’homme dans le travail donc l’exploitation.
Ø
Le problème politique de l’homme dans la société

Ø Jusqu’au 16ème siècle, notre société est tripartite et fondée comme un organisme vivant. Chaque personne appartient à un ensemble définit et son rôle est clairement établie.
Ø La modernité viendra nier cette organisation sociale en créant la notion d’individu qui fera naitre le conflit entre l’intérêt collectif et l’intérêt personnel. Il existe deux théories qui tentent de réguler ce problème :
Ø La théorie du contrat : intérêt particulier soumis à l’intérêt général, ce qui crée un état plus fort que l’individu qui lui impose sa conduite.
Ø La théorie libérale : les égoïsmes individuels s’équilibrent dans l’harmonie sociale, donc l’état les favorise.
Ø La société organique repose sur quatre termes : Holisme, tradition, croyance, nature.
Ø La société moderne repose sur quatre opposés : Individualisme, histoire, science, environnement.

Le problème moral du particulier et de l’univers

Ø Le centre de la morale moderne est l’individu. La liberté, l’autonomie sont des valeurs phares.
Ø L’homme selon Kant, n’a plus besoin de dieu pour se régir. Cependant, il doit calculer sa conduite pour ne pas être source de nuisance. Ce qui fait du centre de la morale la raison, qui permet à tout un chacun de calculer et de reconnaitre cette même faculté chez l’autre, et l’homme ne doit alors faire que ce qu’il autoriserait l’autre à faire.
Ø Cette morale implique que seul l’homme est doué de raison et qu’il n’y a pas de morale qui régisse la nature.

Qu’est ce que la modernité ?

Ø L’objectif social de la modernité est la croissance, car un pays qui croit est alors considéré comme un pays heureux.
Ø La modernité est un paradigme (ensemble de convictions et de théories partagées par la communauté scientifique, c’est donc un modèle de compréhension du monde). Depuis le 16ème siècle, ce paradigme de la modernité s’est imposé à nous, nous rendant par la même compliquée l’appréhension des autres modes de pensée.
Ø La modernité, c’est « la séparation de plus en plus grande du monde de la nature, régi par les lois que découvre et utilise la pensée rationnelle, et du monde du sujet, dont disparait tout principe transcendantal de définition du bien » A. Touraine.
Ø Un des traits distinctif de a la modernité est la création du concept d’environnement instituant la nature en ressource, ce qui acheva de scinder le monde en deux : nature/culture. L’environnement est exploité par l’homme, ce qui est le fruit de la séparation inhérente à la modernité du sujet et de l’objet.
Ø De même, les droits de l’homme naissent de la séparation de dieu et de son troupeau.
Ø Ce paradigme représente donc le coup d’envoi des progrès technologiques, sociologiques les plus fulgurants de tous les temps. Le monde change davantage en un an de nos jours qu’en cent ans avant.
Ø Cependant, de nos jours, ce paradigme est obsolète pour trois raisons :
1 : La crise écologique.
Cela fait à peine dix ans que l’on en parle à travers le monde entiers et à tous niveaux. Elle vient de l’irruption d’objets hybrides, mi-naturels, mi-anthropiques, comme la pollution, le trou de la couche d’ozone, les OGM. Il faut donc trouver des concepts et remplacer les mots planète et environnement pour changer la pensée générale.


2 : La crise du capitalisme
Le libéralisme est aujourd’hui remis en question, il repose sur deux présupposés : l’abondance des naturelles et la coïncidence des états et des nations. C'est-à-dire qu’une nation est un peuple uni autour de valeurs communes. Un état quant à lui est une réalité géographique et administrative. Jusque dans les années 70, les états-nations étaient seuls maitres de leur gestion environnementale. Aujourd’hui la mondialisation a complètement changé la donne.

3 : Mondialisation et délocalisation
La mondialisation a soumis le monde à plusieurs réalités complexes :
· Interdépendance économique globale.
· Interdépendance écologique (Tchernobyl, le climat, etc.)
· Privatisation des institutions publiques qui prive les peuples de leur souveraineté (Vivendi en Afrique, Coca-Cola en Inde)
· Abolition des frontières pour les capitaux, l’information et en moindre partie les hommes.
· La dénationalisation entraine deux risques majeurs, la dégradation de l’environnement et les replis identitaires.

III : la naissance de l’écologisme.

Ø Wilderness : la nature prétendue sauvage mais en réalité modifiée par les indiens d’Amérique, offerte à la fameuse conquête de l’ouest.
Ø Nature anthropisée : nature modifiée par l’activité humaine.
Ø Smog : contraction de fog et de smoke, brouillard londonien.
Ø L’influence de la nature sur l’homme est débattue depuis le 18ème siècle.
Ø Le réchauffement de l’atmosphère discuté depuis la fin du 19ème.
Ø Mais ce n’est que depuis les années 70 que l’on se rend compte que l’activité humaine a les capacités de transformer profondément la vie sur terre, voire de la compromettre. C’est à cette période que nait l’idée que la terre ne peut fournir assez de ressources pour tous les besoins de l’homme. L’idée de responsabilité des hommes envers les générations futures est aussi née dans les années 70.
Ø Le concept de complexité de la vie ( Connoner) stipule que toutes les parties de la vie sont interdépendantes, que la matière circule et se retrouve en tous lieux, que la nature est supérieur et infiniment trop complexe pour nous, et qu’il n’existe pas dans la nature de dons gratuits.
Ø Depuis quelques années est né de même le concept d’espaces écologiques, sphères délimitées par l’ensemble des conséquences de l’action d’un être vivant ou d’un collectif dans un milieu naturel qui la traverse et auquel son activité participe. Cet espace écologique de l’homme moderne est la planète, et donc son impact est décuplé. L’importance de ce concept est qu’il définit un bien commun à l’ensemble de l’humanité et va donc à l’encontre de la propriété privée et donc rassemble l’humanité autour d’une cause commune.
Ø La limitation écologique de la souveraineté des nations se situe la où entrent en jeu les nécessités de protection de la biodiversité, la préservation de la couche d’ozone et la réduction des gaz à effet de serre, de même que l’intégrité corporelle des personnes (santé publique).
Le problème écologique : 1ère formulation des années 70

Comment limiter la toute puissance de l’homme sur la nature, comment sauver la nature, l’environnement de l’homme ?
1 : Le biocentrisme
Ø L’écologie radicale (Aldo Léopold) est un mouvement proche de la haine de l’homme.
Ø La version moyenne, qui considère chaque être vivant comme centre de téléonomie, c'est-à-dire comme pourvus de deux buts, vivre et se reproduire, ce qui implique que chaque être vivant mérite le respect mais pose le problème de la nécessité de se nourrir.
Ø La version poétique propose le contrat naturel, élargissement du contrat social à la nature.
2 : L’anthropocentrisme
Ø C’est la doctrine la plus rependue en France, et selon cette doctrine, trois réponses peuvent être apportées : l’élargissement des droits de l’homme, le concept de droits des générations futures, et le droit à l’environnement sain.
3 : Le techno centrisme
Ø C’est une excroissance de l’anthropocentrisme, l’idée que l’on peut remplacer les biens naturels par des moyens techniques (polénisation manuelle, etc.)
4 : l’utilitarisme
Ø C’est la théorie qui cherche à calculer rationnellement comment on peut obtenir un maximum de bonheur individuel pour le plus grand nombre. Il est fondé » sur la prise en compte de la douleur (Bentham). On cherchera à adapter l’écologie à ça.


Le problème écologique : 2nd formulation

Il y a trois manières d’organiser les rapports entre l’homme et la nature.
Ø Les sociétés organiques considèrent que l’homme est dans la nature
Ø La pensée moderne occidentale place l’homme contre la nature
Ø La pensée complexe place la nature et l’homme dans la biosphère et leur confère une interdépendance et une influence mutuelle.

Deux modes de pensée majeurs

1 : Le réductionnisme : décomposition du problème en unités minimales. Le tout est la somme des parties, principe de non contradiction. Il y a une proportion entre les causes et les effets.
2 La pensée complexe : un problème ne peut pas être séparé de l’ensemble dont il fait partie, le tout est plus que la somme des parties, la contradiction et l’effet papillon sont admis.

Le problème écologique : 3ème formulation

Comment et au nom de quoi l’homme doit-il réguler son agir envers la nature et les différents éléments de la biosphère ?
Ø L’homme moderne : liberté transcendantale qui a fondé son autonomie et qui rendait l’homme opposé à la nature par sa nature même. Descartes parle de l’animal comme d’une machine, alors que dieu à donné à l’homme maitrise et possession de la nature.
Ø L’homme complexe : autonomie organique d’où émerge la liberté humaine (les animaux ne sont pas libres), nous appartenons à la nature mais notre liberté nous permet de nous en arracher.


IV : La dimension morale de l’écologisme.

Hans Jonas et le principe de responsabilité (1979)
Ø Il prône un retour à l’ontologie (philosophie qui s’intéresse à la science de l’être). S’il y a être, c’est qu’il y a une volonté d’être.
Ø Aujourd’hui, l’homme met en danger l’être de part ses acquis scientifiques.
Ø L’être envoi un appel à l’homme : la planète est comme un bébé pour l’homme, elle l’appelle et s’il ne répond pas, tout va disparaitre. Et de plus, s’il ne répond pas, il ne montre pas digne de son humanité. La peur doit être le moteur de la responsabilité.
Ø Le bien suprême de l’homme selon Jonas est la préservation de sa planète en suffisamment bon état pour vivre humainement.
Pour exister, le lieu nécessite un espace et un sujet délimité, c’est la rencontre entre une objectivité et une subjectivité.
Ø Lieu : portion déterminée de l’espace considéré de façon abstraite.
Ø Espace : étendue indéfinie qui contient tous les objets.
Ø Milieu : espace entourant un objet et s’y référant.
Le vocabulaire d’Augustin Berque
Ø Médiance : rapport motivé de l’individu au milieu
Ø Epoqualité : inscription de cette motivation dans un temps propre à l’individu.
Ø Trajectivité : principe de création du milieu entre objectivité et subjectivité.
Ø Le paysage : création subjective, culturelle. (entité trajective)
Ø Ecoumène : biosphère telle qu’elle est perçue et habité par l’homme. La relation de l’humanité à l’étendue terrestre.
Il existe quatre entités trajectives selon Berque :
Ø 1 : la ressource (gisements, beauté du paysage pour les touristes etc.)
Ø 2 : la contrainte (aménagements des territoires, etc.)
Ø 3 : le risque (séisme, inondations, etc.)
Ø 4 : l’agrément (bains de mer, etc.)


Ø Ce que nous percevons n’est pas la réalité objective des objets. Nous vivons dans une représentation subjective du monde.

Ø Il existe des conflits d’intérêt :

Ø Droit de l’individu VS droit de la communauté
Ø Droit coutumier VS droit de l’homme
Ø Droit coutumier VS droit de la biosphère
Ø Droits de l’homme VS droits de la biosphère.

Ø La morale écologiste ne peut être universelle mais scalaire (tous les hommes ont la même valeur alors que les écosystèmes non).
Ø De même, on assiste au syndrome du NIMBY, Not In My BackYard (oui au TGV mais pas dans mon jardin).
Ø La biosphère, l’humanité et l’écoumène sont trois systèmes emboités :

Biosphère
Humanité
Écoumène



Biosphère=objet
Ecoumène=trajection
Humanité= sujet


On ne doit plus chercher la vie bonne mais la vie optimale qui permette la préservation des conditions de vie sur terre. Il faut remplacer la notion de bien, qui est subjective, par la notion de juste, ce qui est bon pour tous sans que personne ne soit lésé.
Morale triscalaire (à voir)


V : Politique et développement durable

Ø La première définition du développement durable apparait en 1988. « Répondre aux besoins de présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire aux leurs ».
Ø En 1997, J. Rawls propose sa définition d’un projet objectivement rationnel, fondé sur une information précise, une compréhension complète de ses conséquences.
Ø Morin et Kern proposent une autre définition du développement : « conception réductrice où la croissance économique est le moteur nécessaire et suffisant de tous les développements sociaux, psychiques et moraux. »
Ø Indice synthétique du développement humain selon Amartya Sen :
Ø Taux de mortalité infantile
Ø Esperance de vie à la naissance
Ø Accès à l’enseignement élémentaire
Ø Alphabétisation
Ø Nombre de médecin par habitants.
Ø Les quatre principes économiques du développement durable idéal :
Ø Limitation de l’activité humaine à un niveau soutenable
Ø Optimisation de l’utilisation des ressources naturelles pour une utilisation raisonnée de ces ressources renouvelables.
Ø Limitation de l’utilisation des ressources fossiles.
Ø Prise de décision prenant en compte la démocratie locale (gouvernance)
Ø Le principe de précaution implique l’abstention de tout acte représentant un danger potentiel.

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